Le Sénat, un site au service des citoyens.
Celles et ceux de mon département puisque j’ai participé à leur élection. Ils sont censés nous écouter et représenter la Nation. Je m’apprête à leur écrire un courriel (plus succinct que ce blabla) pour les alerter sur la vie quotidienne d’une partie des français. Plus précisément mon quotidien. Je ne me risquerai pas à prendre la parole pour les autres, ne connaissant pas leur réalité autant que la mienne.
Les voici :
Mesdames les sénatrices et messieurs les sénateurs,
Depuis le début de cette crise sanitaire, je m’efforce de m’adapter aux injonctions incohérentes de notre gouvernement. J’ai donc suivi le plus possible les consignes quand elles me paraissaient avoir un sens, ce qui a rarement été le cas.
Depuis le 21 juillet, il m’a été facile de renoncer aux lieux de loisirs et de culture. L’été étant la saison pendant laquelle c’est trop chargé, ça ne m’a demandé aucun effort. J’ai privilégié la Nature.
Depuis le 9 août, je me suis privée d’encore quelque chose de facile : les restaurants et les cinémas. Nous avions eu le temps d’en profiter durant tout le mois de juillet, histoire de passer un été, libres de nos choix.
A la rentrée, j’ai dû, inévitablement, faire un premier autotest supervisé, pour prendre le TGV et continuer une formation commencée plus tôt dans l’année. J’en ai profité pour rendre visite à ma grand-mère dans un EHPAD – non équipé du matériel pour scanner le QR code. Ehpad qui s’est permis d’entrer mes données personnelles = le résultat du test et le schéma vaccinal !!! sur un tableau Excel interne à l’établissement. Est-ce légal?
Je me suis donc rendue deux fois à Paris et à l’EHPAD pour constater une mascarade sans précédent, faite d’abus de pouvoir et d’absence de contrôle…L’incohérence dans toute sa laideur.
Depuis le 15 octobre, la situation se corse. Pour me rendre à Paris, il est dorénavant obsolète de faire un auto-test. Je suis soit obligée de déranger mon médecin traitant pour une ordonnance de test antigénique, alors que je ne présente aucun symptôme…Soit je dois débourser le prix du test, alors que mon budget de demandeuse d’emploi a été calculé au centime près, pour la formation en cours.
Ma p’tite vie
Le souci c’est que mes sinus ne supportent pas la longueur de la tige du test PCR. Un seul (non choisi) a suffit à me faire pleurer et à trainer une migraine durant plusieurs jours. C’est gênant pour suivre une formation. Selon les ordres de ce gouvernement, il me faudrait subir 6 tests en 5 semaines. Ma formation se terminera début décembre après 3 allers-retours de 1800km (900km ×2). Je n’ai aucune autre solution à ce jour, à part me déplacer sans passe ou déranger un médecin déjà surchargé. Sachant que mes billets de train sont achetés depuis 3 mois (rapport à mon budget serré).
Toutes ces injonctions se sont ajoutées sans jamais demander l’avis des citoyen.ne.s. Sans jamais prendre en compte le quotidien des français déjà bien mis à mal par des réformes anti-sociales.
Par cette lettre, je rêve peut-être que vous, les sénatrices et les sénateurs, puissiez faire une différence le 28 octobre, et nous représenter en fonction de nos réalités et pas que des vôtres. Il est évident que nous ne vivons pas dans le même monde. Comme le dit monsieur Ruffin, peut-être que gagner 682 euros par mois, serait un choc suffisamment puissant pour faire réaliser aux députés et sénateurs et même ministres, les problématiques de la plupart des français.
J’ai bien conscience que mes petits soucis ne sont rien à côté de celles et ceux qui ont démissionné ou ont été suspendus parce que « mon corps, mon choix » et par souci d’éthique, afin de préserver leurs valeurs et le secret médical, entre autres (s’il n’y avait que ça…)
J’ai une seule demande : lever ou alléger le passe-sanitaire avant le 15 novembre, puisque le taux d’incidence est en notre faveur. Il n’y a, à ma connaissance, jamais eu de « cluster » dans les TGV, les terrasses, les musées, les cinémas, les cabinets de praticiens etc.
Laissez les gens vivre au lieu de les forcer à avoir un laissez-passer qui alourdit leur quotidien.
Nous représenterez-vous à partir du 28 octobre ?
LOI n° 2021-689 du 31 mai 2021 relative à la gestion de la sortie de crise sanitaire
Ce 29 octobre, la réponse du Sénat : (c’est toujours ça de gagné…)
« Le Sénat vient d’amender fortement le projet de loi du Gouvernement :
En supprimant le pass pour les mineurs pratiquant une activité sportive en club ou en association sportive (source), au motif notamment d’ « une mesure de bon sens qui vise à permettre aux mineurs de continuer à pratiquer une activité physique et sportive au sein d’une association sportive ou d’un club, sans avoir à présenter de pass sanitaire. La pratique sportive est un élément majeur pour la santé publique de nos concitoyens. La crise sanitaire a profondément affecté la pratique des Français, notamment des plus jeunes. Le renforcement de la sédentarité est un véritable problème de santé publique, qu’il convient de combattre vivement.«
En supprimant le pass pour les activités de loisirs (y compris des adultes) en extérieur (source), au motif que « nous ne sommes plus aujourd’hui dans la situation de mars 2020, ni même de celle de juillet 2021, le présent amendement vise à rétablir la liberté de l’accès aux activités de loisirs qui se déroulent en extérieur en limitant le recours au passe sanitaire uniquement à celles qui ont lieu en intérieur.«
En réautorisant l’autotest (peu onéreux) réalisé sous la supervision d’un professionnel de santé comme moyen permettant d’accéder à un pass sanitaire (source), au motif que « À l’occasion de la fin de la gratuité des tests relatifs au Covid 19, le ministère a déclaré que l’autotest ne pourrait plus être valable pour bénéficier du passe sanitaire. Alors même que ce test a été toléré, sous la supervision d’un professionnel de santé durant les mois d’été, cette absence de reconnaissance soudaine de l’outil le moins onéreux pour identifier la maladie est paradoxale. S’il a été reconnu comme valable et sûr pour accéder aux ERP, l’autotest ne saurait se voir ainsi écarté, au risque de susciter l’interrogation légitime des Français quant à l’objectif premier du gouvernement, qui doit rester le maintien d’une situation sanitaire et non le développement d’outils de coercition à l’encontre des Français qui ne souhaitent pas se faire vacciner« .
En réduisant singulièrement la durée du pouvoir réclamé par le Gouvernement avec le pass sanitaire de neuf mois et demi à trois mois et demi, en fixant une date de fin au 28 février (source), avec notamment la raison suivante : « la date proposée du 31 juillet 2022 est bien trop lointaine et ne permet pas un contrôle démocratique satisfaisant.« .
La mobilisation du Sénat a été efficace. »
Source : dejavu.legal