Archives par mot-clé : santé mentale

Lettre à mes collègues

Merci. Merci d’avoir ce courage de continuer à venir travailler quand c’est difficile. Ou ce choix, comme vous voulez.

Merci d’être là, d’exister.

Ça n’a échappé à personne, je suis à bout de souffle. Pour tout un tas de raisons. Cette fois-ci c’est la bonne (je précise, car j’ai déjà décidé de quitter les EAJE par le passé), je passe le relai. Je ne serai pas des vôtres à la prochaine rentrée…Et peut-être bien que ce sera un départ du secteur entier (le Social), si je ne trouve pas chaussure à mon pied.

Je sais que je vieillis mal. La pseudo-maturité de l’âge ne se présente pas en la faveur du poste que j’occupe actuellement. Contrairement à des gens, je ne me bonifie pas avec l’âge. En tous cas, pas professionnellement et encore moins en équipe. S’il fallait le préciser, c’est mon problème professionnel. Inutile de culpabiliser dans vos fonctions. Nous faisons toutes ce que nous pouvons. L’essentiel est de se rendre compte quand on ne peut plus. Pour se préserver et par la même occasion rendre service aux autres.

Les hauts comme les bas avec celles qui ont partagé un bout de chemin, sont devenus des expériences enrichissantes. J’aurai plaisir à me souvenir de chacune, jusqu’à ce que ma mémoire, très sélective, s’en charge ou s’en décharge.

Pour les mois qui restent, j’ai souvent la sensation de tirer sur la corde, alors je suis désolée d’avance. Je ne m’excuse pas, rien à voir. Je ne suis pas excusable à l’avance, entendons nous bien. Par contre c’est explicable. 

Même après avoir cherché et demandé un traitement pour survivre à des déséquilibres hormonaux, je n’ai rien obtenu par le secteur médical. Je subis sans aucune maitrise. Je fais VRAIMENT tout ce qui est en mon pouvoir pour que ça ne rejaillisse pas trop sur ma présence au travail. Je bricole avec des tisanes, parfois des compléments alimentaires. Je vous passe le reste de ma santé mentale et physique, puisque mes hormones sont soit aux commandes, soit aux abonnées absentes, à tour de rôle.

Et si vous vous posez la question, non je ne peux pas partir avant. Parce que j’ai encore un chouilla de respect pour mon engagement professionnel qui veut terminer l’année scolaire correctement. Et puis, je dois aussi payer des factures. Après deux mois d’arrêt, avec cette convention collective de pauvre, j’ai choisi de partir avec de l’argent. Je ne travaille pas pour la gloire et je cotise comme tous les salariés. C’est peut-être l’erreur de ma vie professionnelle d’ailleurs. Nous avons de la valeur tout de même.

Diète médiatique

(De la difficulté de prendre de la distance et de la conserver)

 …ou comment se protéger des faits divers sordides et comprendre ces phénomènes :

Pour avancer dans la vie et dans mes projets professionnels et personnels je tiens une résolution depuis plusieurs mois. C’est épatant, d’ailleurs, car c’est rare que je tienne si longtemps et c’est bien parti pour durer. Il s’agit d’une diète médiatique. Le principe (très avantageux) est simplissime : je choisis les informations dont je veux prendre connaissance. C’est un immense soulagement. Franchement, je revis !

Certaines atrocités arrivent à mes oreilles, on ne peut arrêter les conversations des gens autour de soi. J’évite de me focaliser sur ce que j’entends. Tout esquiver c’est autre chose, notamment sur les réseaux sociaux. Mais ça filtre suffisamment et j’en suis vraiment satisfaite. C’est un choix.

Professionnellement, je ne me sens pas incomplète, peut-être un peu hors du temps, (sensation très agréable). Je me concentre sur ce qui est constructif et positif. On entend de nombreux peuples réclamer le changement mais il ne tombera pas tout cuit dans nos assiettes. Pour ceux qui ne connaissent pas voici une parole de Gandhi à méditer :

“Soyez le changement que vous voulez voir dans le monde.”

 Et il était bien placé pour le dire et le proposer car il en a fait l’expérience et il partait de loin, étant un homme violent.

 

empathie
ici

 

Personnellement, je ne m’encombre plus d’événements auxquels je ne peux rien. J’ai suffisamment à faire avec mon entourage et moi-même ! La misère du monde existe, je ne la nie pas, elle ne m’indiffère pas et je travaille en partie contre elle, à ma petite échelle. En savoir trop, ne fera jamais de moi une meilleure personne, ni une meilleure éducatrice de jeunes enfants.

Si j’écris ce billet, c’est parce que j’ai fini par prendre connaissance d’une énième tragédie infanticide, via un réseau social. J’ai voulu lire les commentaires, suite à un lien posté sur une page. Souvent ce qui m’intéresse c’est d’abord ce que les gens en pensent, même si c’est régulièrement le même refrain. Mal m’en a pris, j’ai réagi. L’horreur des commentaires concernant l’infanticide est à la hauteur du fait divers. C’est sans surprises. Depuis toujours, les médias nourrissent les lecteurs, les téléspectateurs, les internautes de sensationnel que ce soit monstrueux ou hallucinant.

Je prends, en général, le parti de ne pas remuer tout ce tas de fumier nouvelles et encore moins de les diffuser.

J’ai bien conscience qu’on est inégaux devant les écrans, les magazines, les journaux quand on apprend des abominations. Alors, j’ai choisi de m’en protéger car dans le social, on est surexposé. Ce que l’on voit et entend suffit largement, c’est souvent trop. L’idéal c’est de pouvoir évacuer sainement pour rester opérationnel.  Chacun a le droit de  réagir en fonction de son vécu, sa sensibilité et sa tolérance. Sauf que, à mon sens, le faire en public (hors de lieux prévus à cet effet : en analyse de pratique pour les professionnels, voire chez des spécialistes, ou mieux, chez soi, entre adultes.) A l’abri derrière son écran, c’est réellement improductif et puis ça véhicule le mépris, la haine et la violence…tout ce contre quoi on ferait mieux de se battre. C’est loin d’être cohérent.

Pourtant, depuis les origines de l’Humanité, on a constaté que les émotions négatives comme la colère, incontrôlée et incontrôlable, entraîne son lot de conséquences, à moins d’être sacrément zen.

C’était un billet un peu éloigné du thème de ce site me direz-vous ? Si peu.

L’infanticide, le déni de grossesse, pour en revenir à ce qui a déclenché mon « inspiration », sont une profonde préoccupation en lien avec la petite enfance.

Sur les réseaux sociaux, tous ces faits divers réveillent les plus bas instincts haineux et primitifs.

Voici un lien pour aller plus loin dans la réflexion :  L’irrésistible attraction du fait divers par Daniel Salles

Sujet convexe (en mathématiques =deux notions bien distinctes quoique apparentées) : le burn-out maternel/paternel :

La difficulté maternelle, paternelle est depuis récemment mise à découvert et pourtant c’est loin de générer de l’empathie.