du 7 au 13 octobre 2013
« Le plus bel amour ne va pas loin si on le regarde courir. Mais plutôt il faut le porter à bras comme un enfant chéri. » Alain (Émile Chartier, dit)
« Le portage d’un enfant consiste à le tenir près de son corps sans nécessairement le tenir dans ses bras. Depuis l’origine de l’humanité, le porte-bébé est un instrument permettant la survie des enfants en bas âge. Récemment, les expériences de portage en kangourou ont montré qu’il n’avait rien perdu de sa valeur, bien au contraire. Il rend leur mobilité aux pères et aux mères d’aujourd’hui, les réintroduit au cœur de la vie sociale, les investit à nouveau du rôle indispensable qui est le leur.
- C’est agréable, à la fois pour le porteur et le porté.
- Le nouveau-né retrouve la chaleur, l’odeur, la voix de sa mère, tout ce qui l’a accompagné pendant la grossesse;
- La mère y trouve le plaisir du peau à peau, le plaisir animal de sentir son tout-petit contre soi;
- Le père peut aussi éprouver ces sensations, puissant moyen d’attachement, dans une société où l’on s’efforce souvent d’éviter les contacts physiques;
- Remède souverain contre les coliques (testez-le si vous avez des doutes…);
- Calme les peines et douleurs mystérieuses des premiers mois;
- Aide l’enfant à s’endormir (mieux que de le laisser pleurer… avouez!!!);
- Corrige et prévient les problèmes de hanches (grâce à la position jambes écartées-relevées);
- Stimule le bébé qui est à hauteur d’homme;
- Plus de problèmes dus à l’encombrement d’une poussette;
- Faire ses courses, son ménage, toutes les tâches de la vie quotidienne sans perturber Bébé qui est bienheureux dans son écharpe au chaud contre sa maman (ou son papa);
- Facile de faire téter Bébé en toute discrétion dans n’importe quelle circonstance. »
Voilà pour le côté « théorique ». Pour plus d’informations, voici un site dédié à cette pratique.
En structure collective, je n’ai pas encore rencontré la possibilité de le faire pour répondre à des besoins spécifiques d’enfants, mais ça existe. Je pense que le sujet mérite réflexion, en équipe et avec l’accord des parents. Il ne s’agit surtout pas de l’imposer. Cependant les professionnels qui se sentent à l’aise avec le portage devraient pouvoir avoir à disposition un porte-bébé physiologique.
Les professionnels de la petite enfance ne sont pas unanimes sur le sujet. Le débat est souvent lancé sur la proximité affective « réservée aux parents ». A mon sens, cette proximité n’est pas que de l’ordre de l’intimité surtout dans le cadre professionnel. Dans l’histoire, la proximité a évolué : de la mère exclusivement, elle (la proximité) a consenti à être partagée avec le père. (Imaginons un homme du 18ème siècle faire du peau à peau avec son nouveau-né, c’est presque grotesque ?…et pourtant aujourd’hui, c’est banal). Dans notre société occidentale, l’enfant est confié à des personnes ne faisant pas forcément partie de son entourage proche et de fait une proximité affective s’installe. Le côté intime de plusieurs actes est présent qu’on le veuille ou non : le change, les soins, les émotions…et donc être pris dans les bras. Alors, si le portage, avec un support, peut permettre à des enfants de se sentir en sécurité et à des professionnels de limiter les douleurs dorsales et bien pourquoi pas ?
Vidéo : Une crèche adopte le portage en écharpe pour les bébés
Cette vidéo date un peu. L’idéal serait d’avoir un retour sur le bien-fondé de ce choix et sur les observations faites concernant les enfants qui en ont bénéficié.
Durant mon expérience au domicile des familles, j’ai eu l’opportunité de me servir d’un porte-bébé et j’ai eu plaisir à l’utiliser. Ma relation à l’enfant n’est pas devenue fusionnelle, il ne m’a pas confondu avec sa mère, il n’a pas réclamé les bras tout le reste du temps…bref il a apprécié autant que mon dos et moi. Tout dépend donc de l’enfant et de l’adulte.
Dans ma vie personnelle, mon fils aîné détestant la poussette, il a bien fallu trouver un autre moyen de le transporter. J’ai opté très vite pour un filet de portage et mon petit poisson s’y est senti rapidement plus à son aise. Je l’ai essayé avec d’autres enfants et c’était concluant.
@jout 2018 : bilan de 4 ans de portage de mon second fils. Dès sa naissance, il a été porté en écharpe par son père et moi. C’était magique, en toute occasions. Quand il a mieux tenu sa tête, il a bénéficié d’une écharpe sans noeud bien pratique qui a permis à son grand frère et sa tante de le porter. Plus grand, il a été porté dans le dos de son père (mon dos ne supportait pas le poids) : dans un boba (pratique pour des courtes distances), dans un deuter avec structure métal (peu concluant) et dans un manduca ( la rolls royce des porte-bébé selon son père).
Il est aussi allé dans la poussette. Peut-être un peu trop tôt mais au quotidien je marchais beaucoup et mon dos ne supportait le portage que pour de courts moments. C’est un bilan totalement positif. Il a vite voulu découvrir son environnement. Être beaucoup porté n’a pas fait de lui un enfant dépendant mais bel et bien un enfant explorateur et confiant.
La poussette reste un accessoire pratique dans de nombreuses circonstances. Je n’irai pas jusqu’à faire une croix dessus. Un film me revient à l’esprit à ce sujet : Away we go, je me souviens d’une famille qui était contre l’utilisation de la poussette et d’une scène qui m’avait fait rire longtemps ! Je vous la partage :
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