Celui-ci est bien de notre 21ème siècle : déterminé, un rien pince-sans-rire. Tout pour me plaire.
La littérature jeunesse peut être lisse et politiquement correcte à un point lassant parfois. Rire spontanément, c’est rare pour moi. Évidemment chacun son humour, ses goûts, ses couleurs…Mais l’ennui c’est avec parcimonie. Alors quand débarque cet Émile, je me réjouis !
Comme je le partageais sur Instagram, j’ai découvert Émile quand j’étais au fond du gouffre…
…de Padirac dans le Lot, en 2017. Le seul exemplaire était en rapport avec le lieu : Émile veut une chauve-souris. Cela dit, je n’ai croisé aucune chauve-souris là-dessous. Cadet avait 3 ans. Ce livre a plu à moi sa mère bien plus qu’à lui. En 2019, il a 5 ans et il commence à comprendre ce personnage décalé.
Alors j’en ai profité pour compléter la série par des occasions, pour notre grand plaisir d’histoires du soir.
Je suis hilare quand je les lis, je trouve Émile tellement authentique. Une vraie bouffée d’air frais dans notre bibliothèque.
Alors là, je riais tellement que Junior bis en avait marre d’attendre que je me calme pour connaître la suite ! Un gamin qui dit qu’il est atrabilaire, je l’aime.
D’origines révolutionnaires ou populaires, des comptines et chansons traditionnelles évoquent bien souvent des chants paillards français ou des sujets inappropriés pour les enfants. Derrière les plus célèbres comptines se cachent souvent une vérité inavouée.
Faut-il changer les paroles pour les adapter à nos enfants ?
Chacun fait comme il veut. J’ai eu à le faire parce que ça me gênait de chanter des paroles cruelles et parfois dénuées de sens concret. Entre la gentille alouette qui se fait plumer, l’hirondelle qui se prend des coups de bâtons, le chasseur qui veut tuer le lapin (c’est logique aussi, il chasse et ensuite il le mange !!), c’est loin d’être enfantin. Cela dit, la souris comme elle est verte, elle n’existe pas donc elle peut bien finir en escargot…bon il est tout chaud mais des français mangent des gastéropodes à coquille !
Quel est l’intérêt des comptines ?
Je cite : » Le rôle des comptines est de familiariser l’enfant avec le langage. Elles représentent le premier plaisir musical ressenti par tout être humain dans son évolution. Ça se traduit principalement par la créativité verbale sous forme de jeu de mots et de rimes évoquant des situations insolites ou burlesques. «
Ces comptines et chansons appartiennent au passé. Je les fredonne par habitude mais mon répertoire reste adapté. j’ai simplement fait le choix de ne plus chanter des chansons que je trouve cruelles, insensées ou hors contexte.
Récemment le cadet est rentré de l’école en chantant « haut les mains, peau de lapin, la maîtresse en maillot de bain »… Grand classique des cours de récré, il l’a apprise à l’école et pas par l’enseignante !! Arrivé à 3 ans, et même avant si un enfant est allé en lieu d’accueil collectif, il entendra ces chansons de toutes façons. Est-ce bien nécessaire de les chanter en version édulcorée ? Elles ne sont plus d’actualité, c’est un fait mais elles existent et traversent le temps, que nous le voulions ou non.
Que chanter ?
Si elles nous dérangent, et bien il suffit de choisir d’autres chansons. Il y en a à foison grâce à des talents comme Aldebert, avec les albums Enfantillages ou encore les Ogres de Barback (non, ils ne mangent pas les enfants) avec Pittocha et bien d’autres encore. Le soldat rose, le petit prince, Émilie Jolie. Il y a toujours une mélodie qui a la préférence de chacun. Ma préférée d’Émilie Jolie c’est :
Il y en a sans aucun sens, à part purement phonétique et à base de rimes. Les enfants s’amusent à chantonner :
« A la soupe soupe soupe, au bouillon yon yon, la soupe à l’oseille c’est pour les demoiselles, la soupe à l’oignon c’est pour les garçons. »
Pour les touts petits, quelques comptines suffisent. Inutile de les inonder de paroles. Ils semblent apprécier les sonorités et la répétition, plus que le sens des mots :
Les EJE (en général) aiment autant les chansons et comptines que les livres jeunesse. Alors si vous avez besoin d’élargir votre horizon culturel, nous sommes disponibles et souvent ravi(e)s de partager nos trouvailles. Si vous-mêmes avez des découvertes à partager, les professionnels de la petite enfance s’en saisiront avec plaisir pour les enfants…Sauf Gims…Pitié (mes oreilles saignent quand elles l’entendent, elles ne supportent pas ce son.)
Merci aux instagrameuses qui m’ont inspirée ce blabla !
J’ai rarement évoqué l’autisme sur Planète EJE. Ceux qui me lisent ont peut-être vu quelques allusions, par-ci par-là, soit au sujet de mon fils aîné que j’ai longtemps pensé autiste (plusieurs praticiens parlaient déjà de précocité intellectuelle), soit dans mon parcours professionnel, puis dans l’histoire du caméléon rose, à mon sujet quand, professionnellement, j’ai craqué.
Après leur diagnostic, j’ai eu encore plus de doutes. Le psychiatre ne m’avait pas du tout inspirée confiance. J’ai trouvé cette parenthèse de ma vie bâclée et épuisante. Pourtant, je suis convaincue qu’ils m’avaient prise au sérieux. Puis par lassitude, j’ai mis ça de côté. J’y ai souvent repensé. Le quotidien a repris son cours. J’ai même retrouvé une activité professionnelle et je m’y sens encore bien ! Peu de personnes de mon entourage avait compris ma démarche.
Pour enfin avoir du concret, j’ai répertorié ce qui fait partie d’habitudes qui peuvent devenir gênantes si elles sont changées et de caractéristiques toutes personnelles, mais parfois incommodes au quotidien. J’ai longtemps cru que c’était pour tout le monde pareil et que personne n’osait en parler.
En vrac, ça donne un genre de « les trucs bizarres, à savoir sur moi » (quelques-uns) :
Socialisation :
Je me présente souvent comme une personne asociale, non par timidité mais par protection. Je suis introvertie et je peux l’être excessivement.
– Je peux interagir mais je ne sais pas quand une discussion s’arrête et parfois je ne sais plus quoi dire.
– Je ne peux pas rester dans la salle de pause déjeuner avec des collègues quand j’ai fini de manger, je ne sais pas quoi faire à part regarder mon portable.
– Parler plus de 5mn au téléphone m’épuise, surtout si je dois écouter et répondre. Je perds le fil très vite et je ne sais pas mettre un terme à la conversation.
– A plus de 3/4 personnes je peux devenir muette. Ça m’arrive d’intervenir, rarement, et souvent ça étonne comme si les autres découvraient ma présence.
-J’ai très peu d’amis. Il y a plusieurs personnes avec lesquelles je m’entends bien et que j’estime particulièrement. Je n’entretiens pas les relations de manière régulière. @jout : si l’autre le comprend, c’est alors une amitié durable.
– Je suis capable de m’isoler, que je sois invitée ou que j’invite. ça a beaucoup interloqué les autres avant qu’ils ne me connaissent mieux. ça m’a été souvent reproché…alors que je ne fais que recharger mes batteries.
Humour :
– je ne comprends pas toutes les blagues ou alors en décalé. Je saisis mieux l’ironie et je la pratique mais elle n’est pas toujours comprise.
– Si quelqu’un me parle sérieusement en faisant une blague, je le crois…mon compagnon le fait depuis 20 ans et il y arrive encore à 95%.
– J’ai un humour, soi-disant, particulier. Or je ris énormément aux spectacles de la Bajon, Haroun, Vérino et même Florence Foresti mais je préfère Élodie Poux …ou encore Kyan, donc mon humour est plutôt « acceptable », d’après moi.
Hyperesthésie :
– un cheveu sur ma peau peut me faire mal, selon l’endroit où il se loge et que je le sens bouger.
– personne ne peut me toucher et surtout pas mes cheveux, sauf mes très très proches (sœurs, chéri et enfants). C’est épidermiquement trop trop agressif ! Je peux avoir un geste inadapté, par réaction si quelqu’un s’y risque. On est d’accord, qu’on ne touche pas les gens dans la vraie vie, ok ? Quand des proches touchaient mon ventre lors des grossesses, je pouvais grogner alors si des inconnus avaient osé…
– je dois trouver et tuer le moustique dans la pièce où je dors. Je peux y passer la nuit, en sacrifiant mon besoin de sommeil, puisque de toute façon je ne dormirai pas si je l’entends. Sa piqure me fait très mal (surtout celle du Tigre), elle gonfle, devient rouge vif et me brûle un moment.
– je supporte difficilement les odeurs de parfum, de tabac froid et autres dans les espaces confinés. Je mets mon écharpe/foulard sur mon nez ou je me mets en semi-apnée en inspirant très peu et en expirant plus.
– je cherche toujours l’origine d’un bruit pour l’arrêter (quand c’est possible), sinon ça me rend irritable.
– Au restaurant s’il y a du bruit, de la musique, un fond sonore et/ou visuel, je ne peux pas tenir une conversation ni rester attentive. Je fais souvent répéter les gens et pourtant j’entends bien. D’ailleurs, je parle trop bas, il paraît.
– je ressens tout très fort. Mon quota de sensations fortes est tout bas. Je déteste les foires, les manèges, ça m’angoisse. Regarder les autres me suffit à avoir des sensations fortes. Regarder un film ou un documentaire peut me mettre dans des états émotifs excessifs = impossible de visionner des films d’horreur, sinon je perds le sommeil et la raison, temporairement.
J’ai des (périodes de) répétitions :
– si je fais des cookies, gâteaux etc, je les fais pendant des semaines.
– quand un morceau de musique ou une chanson me plaît, je l’écoute en boucle ; ça peut saouler mes proches. En ce moment c’est la BOF de The Greatest Showman et surtout Never enough. (Le piano et le violon sont des sons irrésistibles à mon oreille)
L’intérêt s’évapore comme il est venu (sauf quelques exceptions que je peux écouter à vie Madredeus et Mozart l’égyptien) et il y a des périodes pendant lesquelles j’arrête tout. Pareil avec les youtubeurs, difficile de rester fidèle, j’aime trop la nouveauté.
– j’ouvre ma boîte aux lettres plusieurs fois par jour alors que je sais quand passe le facteur (1 fois le matin). Curieusement, je consulte beaucoup moins ma boite mail.
Empathie :
-je peux ressentir la détresse et le bonheur des autres. C’est parfois difficile à surmonter.
-je suis sensible à la vie sous toutes ses formes, sauf si j’ai peur ( insectes volants non identifiés = qui piquent = phobie) et sauf si je me sens envahie mais je culpabilise de tuer des fourmis qui entrent par dizaines chez moi en été !!
Autres manies :
– si je lis un livre qui me plaît je dois le finir au détriment de tout le reste : manger, dormir ou m’occuper des enfants…si si, j’en suis capable…ouf, ils ont un père présent…Si je lâche le livre par obligation, je ne pense qu’à ça.
– j’ai besoin de faire le geste d’écrire pour savoir où est ma droite et donc ma gauche. ça me pose beaucoup de problème pour m’orienter et conduire. Je déteste conduire. J’ai mis 5 ans à obtenir le permis. Mon sens de la désorientation est extrêmement précis, je vais systématiquement dans la direction opposée ! Si je le pouvais, il suffirait que j’inverse mon GPS mental et ce serait bon. J’ai tenté, sans succès.
– Je m’assois toujours à la même place dans le bus (seulement le soir) pour 2 raisons, être proche de la sortie et n’avoir personne derrière moi. Si la place est prise, le trajet est moins confortable = je regarde plus souvent les autres, je vérifie si la place se libère, je stresse inutilement.
– Je fais le plus possible un trajet à pieds différent à l’aller et au retour… Passer par le même chemin m’ennuie et me dérange.
– Au cinéma ou dans une salle de spectacle je dois m’asseoir au bout d’une rangée, sinon je me sens oppressée et j’apprécie mal ce que je regarde.
… J’arrête là. C’est loin d’être fini.
Alors, oui, mes caractéristiques peuvent paraître répandues. « On a tous des côtés autistes »…Évitez de dire ça à Julie Dachez. Elle explique très bien que c’est l’intensité ressentie qui fait toute la différence et la souffrance. Le moindre truc peut devenir un tsunami émotionnel. Pour la majorité des gens, c’est un détail. Si je suis contrariée, j’y pense pendant des heures, des jours alors que vous êtes peut-être passé à autre chose en quelques minutes.
Un jour, quelqu’un m’a dit : « la timidité, c’est l’excuse des orgueilleux ». Je le déteste encore, alors que je ne l’ai jamais revu. Et pourtant je ne suis pas rancunière…
Je me suis demandée si ça me desservirait de partager ce côté invisible de ma personnalité. Tout de même, si en 2019, il y a encore des personnes incapables d’accepter les autres tels qu’ils sont… Bah mer..credi hein !! Je ne vois pas pourquoi nous devrions tous virer neurotypiques !!!
De toutes façons, je ne suis PAS autiste parce que selon les professionnels, il manquerait des intérêts restreints… Est-ce qu’il y a des sujets récurrents sur ce site ?
Il manque aussi l’anamnèse de ma petite enfance. J’ai presque tout oublié et mes proches aussi…curieusement.
Récemment, j’ai ressenti que ça m’est devenu égal. Depuis la pratique du Qi Gong, du yoga et grâce à des rencontres remarquables, je me sens apaisée. Je me reconnecte tranquillement à moi-même.
Si comme moi, le chemin de cette proposition de loi vous semble nébuleux, voici ma tentative de compréhension, suite à un petit tour sur le site du sénat.
N° 261 SÉNAT SESSION ORDINAIRE DE 2018-2019 Enregistré à la Présidence du Sénat le 22 janvier 2019
visant à lutter contre toutes les violences éducatives ordinaires, PRÉSENTÉE Par Mme Laurence ROSSIGNOL, etc. Et les membres du groupe socialiste et républicain, Sénateurs et Sénatrices (Envoyée à la commission des lois constitutionnelles, de législation, du suffrage universel, du Règlement et d’administration générale, sous réserve de la constitution éventuelle d’une commission spéciale dans les conditions prévues par le Règlement.)
EXPOSÉ DES
MOTIFS
Mesdames,
Messieurs,
Alors que les enfants sont des êtres fragiles, vulnérables et dépendants, sous couvert d’éducation ou de droit de correction, la loi ne les protège ni des coups ni des humiliations commises par leurs parents.
Or les recherches
universitaires sont alarmantes : les atteintes à l’intégrité physique et
psychologique des enfants ont des conséquences sur leur bien-être, leur santé
et leurs apprentissages. Ce supposé droit de correction est par ailleurs un
obstacle à toutes les politiques de prévention des maltraitances infligées aux
enfants.
Comment
indiquer un seuil en deçà duquel les punitions corporelles seraient acceptables
et au-delà duquel elles deviendraient violence et maltraitance ? Il est donc
indispensable de délivrer aux familles un message clair : on peut élever des
enfants sans les frapper ni les humilier. Cette proposition de loi vise à
compléter la loi n° 2016-297 du 14 mars 2016 relative à la protection de
l’enfant. Elle s’inscrit dans la mise en œuvre du 1er plan interministériel de
lutte contre toutes les violences faites aux enfants (2017-2019) et renforce
l’arsenal législatif de la France en matière de protection de l’enfance. Elle
rehausse la conformité du pays à ses engagements conventionnels internationaux
contractés par la ratification de la Convention internationale des droits de
l’enfant (CIDE). En tant qu’État partie, la France est liée par le premier
paragraphe de l’article 19 de la Convention :
« Les États
parties prennent toutes les mesures législatives, administratives, sociales et
éducatives appropriées pour protéger l’enfant contre toute forme de violence,
d’atteinte ou de brutalités physiques ou mentales, d’abandon ou de négligence,
de mauvais traitements ou d’exploitation, y compris la violence sexuelle,
pendant qu’il est sous la garde de ses parents ou de l’un d’eux, de son ou ses
représentants légaux ou de toute autre personne à qui il est confié.».
Le rapport «
Droits de l’enfant en 2017
Au miroir de
la Convention internationale des droits de l’enfant » du Défenseur des droits1,
sorti en novembre 2017, souligne avec force que l’interdiction des châtiments
corporels se fait attendre : « le Défenseur des droits recommande que la
prohibition des châtiments corporels dans tous les contextes soit inscrite dans
la loi. Cette mesure devra nécessairement être accompagnée d’actions
pédagogiques visant à sensibiliser le public à une éducation bienveillante et
positive, ainsi qu’aux conséquences des violences de tous ordres sur les
enfants, qu’elles soient physiques ou psychologiques. ». L’article unique de la
proposition de loi vise à inclure dans la définition de l’autorité parentale
l’interdiction des violences corporelles, et à inscrire ce principe dans le
code civil. La portée symbolique et pédagogique de cette rédaction permet de
lutter contre la méconnaissance du contenu des droits de l’enfant (également
pointée par le Défenseur des droits et par les acteur.rice.s de la protection
de l’enfance), en participant à lever les doutes d’éventuel.le.s témoins de
situations de maltraitance. L’efficacité de cette proposition de loi repose
avant tout sur la sensibilisation des parents et futurs parents, à travers des
campagnes dédiées comme le prévoit la mesure 6 du plan interministériel de
lutte contre toutes les violences faites aux enfants, « Promouvoir une
éducation sans violence et soutenir les familles dans l’exercice de leur
parentalité ». À cet égard, le Livret des parents2, outil mis à la disposition
des parents et des futurs parents depuis 2016, explique que « Frapper un enfant
(fessées, gifles, tapes, gestes brutaux) n’a aucune vertu éducative. Les
punitions corporelles et les phrases qui humilient n’apprennent pas à l’enfant
à ne plus recommencer, mais génèrent un stress et peuvent avoir des
conséquences sur son développement.
Sans
culpabiliser les parents qui, à un moment, n’ont pas imaginé d’autres
solutions, il est possible de trouver des appuis dans les lieux de soutien à la
parentalité pour une éducation sans violence. ».
Les conseils
aux parents et les messages de prévention qui figurent dans les carnets de
santé représentent également un levier propice de lutte contre les violences
éducatives ordinaires.
Il ne s’agit
pas de créer une sanction de nature pénale à l’encontre des parents : la
rédaction proposée relève exclusivement du code civil, et affirme de manière
claire que l’éducation des enfants ne passe pas par la violence.
Par cette proposition de loi, nous affirmons l’interdiction des violences éducatives ordinaires, l’illégalité des châtiments corporels et la nécessité d’une éducation bienveillante, seule à même d’assurer l’intérêt supérieur de l’enfant.
Proposition
de loi visant à lutter contre toutes les violences éducatives ordinaires
Article unique Le deuxième alinéa de l’article 371-1 du code civil est complété par les mots : « et à l’exclusion de tout traitement cruel, dégradant ou humiliant, y compris tout recours aux punitions et châtiments corporels »
15/02/19 travaux de commission Mercredi 20 février 2019, sur le rapport de Marie-Pierre de la GONTRIE, la commission des lois a proposé une nouvelle rédaction pour l’article unique de la proposition de loi de Laurence ROSSIGNOL visant à lutter contre toutes les violences éducatives ordinaires : elle affirme que « l’autorité parentale s’exerce sans violences physiques ou psychologiques ».
06/03/19 séance publique Mercredi 6 mars 2019, le Sénat a adopté la proposition de loi de Laurence ROSSIGNOL visant à lutter contre toutes les violences éducatives ordinaires, dans le cadre d’un ordre du jour réservé au groupe SOCR.
1ère lecture Assemblée 06/03/19
Avez-vous compris ? Hum, en ce qui me concerne, j’en doute. ça reste très complexe. Quand je fais une recherche pour un semblant d’historique, le résultat est difficile à saisir même en fonction des dates. Entre ce qui a été adopté, soutenu, rejeté, en cours de lecture…est-ce promulgué ? Je vais devoir demander à des juristes ce qu’il en est du fameux « droit de correction » français !!
@jout : sur le site de l’OVEO c’est clairement expliqué.
La proposition de loi actuelle est en première lecture à l’Assemblée Nationale ? Mais n’est-elle pas déjà passée par là ? Ah non, pardon, c’est la loi contre les châtiments corporels et les humiliations qui a été annulée par les membres du Conseil constitutionnel en 2017 ou plutôt l’amendement contre la fessée censuré par le Conseil constitutionnel…
« «Nous sommes des Latins», argumentent d’ailleurs les opposants, oubliant que l’Espagne, le Portugal, ainsi que la Grèce, ont voté l’abolition. L’Italie aussi nous devance : pas encore de loi, mais une décision de la Cour suprême pour l’interdiction absolue. Dans ces pays, l’opinion publique y était au départ défavorable, explique Elda Moreno, responsable de ces questions à la direction générale des droits de l’homme du Conseil de l’Europe. En Suède, où la loi a été adoptée il y a trente ans, 70% des habitants étaient initialement contre. Aujourd’hui, 92% sont pour. «Il faut le temps pour comprendre ce que signifie l’interdiction, dit Elda Moreno. Aucun parent n’a été envoyé en prison pour des gifles ou des fessées. Mais en Espagne, si on voit quelqu’un taper son enfant, on peut lui dire : « C’est interdit. » En France, c’est permis. Du coup, entre corrections et maltraitances, difficile de savoir où est la limite. Si l’on entend des coups et des pleurs d’enfant chez son voisin, qu’est-ce qu’on fait ?» »
Demain, je ne manifesterai pas. J’ai souvent dit que je descendrai dans la rue, s’il le fallait. Mais je crois n’avoir jamais manifesté (peut-être avec mon père quand j’étais petite). J’ai voulu le faire, je n’ai jamais réussi. C’est trop. La foule, le bruit, la promiscuité… Je porterai un brassard en soutien à mes collègues. Je ne travaille plus en EAJE. J’ai fait ce que j’ai pu sur le terrain. ça m’a desservie en tous points, je préfère donc m’abstenir.
Pour celles et ceux qui ne connaissent pas Arnaud Deroo, voici sa lettre au président, publiée sur FB. Merci à @peazpetiteenfance d’avoir relayé ! Je la partage ici pour les allergiques, comme moi, à ce réseau social. Pardon Arnaud, j’ai corrigé quelques coquilles et surtout j’ai précisé des règles « assouplies » pour les EAJE, au même titre que les MAM et micro-crèches, sinon l’accueil de qualité en pâtira trop dans ces petites structures !! Et personne ne le souhaite, pitié !
« Monsieur le président,
Je rêve de « toucher » votre cœur (mais est-ce possible ?), votre sensibilité, votre humanité pour vous faire comprendre combien s’occuper réellement, vraiment de la petite enfance et de la famille sont des enjeux capitaux pour notre avenir. Je dis souvent que s’occuper de la petite enfance, c’est faire du développement durable.
Nous sommes,
paraît-il, dans le pays des droits de l’Homme et de la Convention
Internationale des Droits de l’Enfant Pour autant, par moment, nous pouvons en
douter.
Il nous reste sincèrement des choses importantes à faire. En outre, quand j’écris ces mots nous n’avons toujours pas signé la loi contre les châtiments corporels et humiliations faites aux enfants alors que plus de 35 pays l’ont fait. Donner une fessée à un enfant semble encore être un acte éducatif admis dans notre pays.
Aparté personnel : mercredi 6 mars 2019, le Sénat a voté une loi qui interdit les violences physiques ou psychologiques à l’égard des enfants. A lire sur l’OVEO. Planète EJE
S’occuper du
jeune enfant, du bébé, n’est pas qu’une question privée.
S ‘occuper du jeune enfant, du bébé est un sujet d’état.
Construire
un nouveau monde s’élabore dès la petite enfance, dans le lien parent-enfant.
Maria Montessori (que vous avez mis de côté pour l’éducation Nationale) disait :
«si nous nous occupions des jeunes enfants différemment, le monde changerait»
C’est tellement vrai.
Respecter
réellement le jeune enfant, offrir des adultes bien-traitants devrait être une
cause nationale, mais depuis plusieurs gouvernements cela n’est pas une
préoccupation.
Défendre un tel projet n’est pas utopique.
Les spécialistes
de l’enfance (dont je fais partie) n’ont de cesse d’attirer l’attention sur
l’empreinte fondamentale des premières années et les grandes personnes s’en
moquent.
Ces
spécialistes nous rappellent que, si les adultes représentent insécurité,
incertitude ou encore manque d’amour et de tendresse, naîtront alors chez
l’enfant non seulement des sentiments d’agressivité et de violences
psychologiques contre lui-même, contre la société mais aussi des difficultés
d’apprentissages qui entraînent ensuite de nombreuses dépenses.
De nos jours, les sciences humaines, neurologiques, voire quantiques, démontrent avec force combien ces postulats sont vrais. Mais la petite enfance n’est toujours pas une urgence.
Même les économistes, prix Nobel, déclarent que les problèmes économiques relèvent aussi de mécanismes affectifs.
Les comportements
de violence, de furie que nous vivons depuis quelques temps trouvent aussi
leurs origines dans l’éducation et cette cause est rarement évoquée.
Une éducation bienveillante, respectueuse de l’enfant ne fabrique pas des terroristes.
Se « faire
sauter » est vraiment un signe de non-respect de soi et des autres.
S’aimer et
respecter l’autre s’apprend dès les premières années. Non dans la soumission,
obéissance, autoritarisme mais dans le respect et l’amour.
Nier ses
connaissances, ne pas mener une politique petite enfance sérieuse et efficace
conduisent non seulement à des résultats douloureux générant de grandes
détresses sur de longue périodes pour les enfants comme les familles, mais
aussi à l’élaboration de politiques coûteuses, erronées, pensées seulement en
termes quantitatifs et curatifs.
Donc, il est du devoir des adultes de susciter l’épanouissement de l’enfant dans un contexte familial et sociétal propice à son développement et ce dès les premiers pas dans notre monde. C’est loin d’être le cas, et il semblerait que vous ayez des projets qui ne vont pas dans le bon sens. Si tel est le cas j’aurai perdu toute confiance en ces gouvernements qui se suivent.
Aimons et respectons réellement nos tout-petits.
Je vous
demande, Monsieur le président, et je pense que de nombreux professionnels de
l’enfance me suivent dans ces demandes :
De remettre le taux de qualification dans les structures à 50%. Le gouvernement, sous M. Sarkozy, a baissé la qualification dans l’accueil des enfants en crèche, je pense que cela ne voit dans aucun corps de métier…
De revoir le taux d’encadrement à 1/5 pour les marchants comme pour les non-marchants. Un.e auxiliaire doit actuellement s’occuper de 5 bébés. Imaginez-vous ce que cela représente ? Nous jouons avec la sécurité de base de nos enfants (bombe à retardement)
D’instaurer l’obligation de trois journées de formation en intra par an pour toutes les structures d’accueil.
D’organiser au rythme d’une fois tous les deux mois sur 2H des temps d’analyse de pratique si indispensable pour un accueil de qualité.
De revoir le financement des structures ; la fameuse PSU alourdit le travail et fait oublier les fondamentaux de l’accueil et fragilise la sécurité psychique des enfants.
De poser pour les MAM, micro-crèches, les mêmes règles de fonctionnement (assouplies) que pour l’accueil collectif.
De réfléchir à la retraite des professionnels de l’enfance : la difficulté de leurs fonctions n’a pas été prise en compte dans la réforme des retraites, ce qui me paraît aberrant devant la fatigue psychique et physique de ces professionnels (ces professionnels peuvent faire 35H en présence des enfants alors que d’autres professionnels, comme les enseignants n’ont pas le même temps en présence des enfants, la fatigue est autant importante)
De revoir la grille salariale de ces salariés. Il y a quelque-chose d’indécent, d’irrespectueux de proposer aux adultes qui s’occupent de nos enfants des salaires si peu valorisant. Un professionnel de la petite enfance a autant de valeur, si ce n’est plus qu’un trader ou commercial.
D’imaginer le passage des structures petite enfance sous le ministère éducation et de donner la gestion des classes maternelles aux éducateurs de jeunes enfants, beaucoup mieux formés que les enseignants a cette tranche d’âge
Et je ne vous parlerai pas des locaux, qui dans certains lieux relèvent d’une non considération pour les enfants.
J’ai rêvé à
un ministère petite enfance, j’en ai rêvé…Mais rien.
Je serai
honoré de vous parler de tout cela lors d’un entretien et je serai ce 28 mars
face au ministère de la solidarité pour soutenir ces professionnels.
Recevez
monsieur le président, mes respectueuses salutations, et s’il vous plaît soyez
enfin un gouvernement qui écoute la voix des professionnels petite enfance.
Les jeunes enfants ne nous doivent rien, nous sommes leurs obligés. »
Hier, jour de l’équinoxe du Printemps, j’ai accompagné une famille au théâtre, une mère avec son jeune enfant pour la pièce « d’un battement d’ailes« , jouée par Michelle Cajolet-Couture.
Je cite le descriptif de la pièce : « utilisant le même dispositif scénique que pour Envol, D’un battement d’ailes s’adresse aux plus petits dès 3 ans.
Un aéroport. La rencontre d’une dame pas comme les autres et d’un petit oiseau orphelin. Tombé du nid? Tombé du lit? Ou tombé de la vie? Mais peu importe, puisque rapidement, ils vont partager leurs peines, leurs miettes, leur solitude pour finalement tenter de s’entraider… Mais attention, la peur rôde partout !!! Heureusement qu’un ami inespéré, un Chat-Poubelle, un rien vilain, un rien coquin veille au grain… »
Cette pièce est un joli rayon de soleil et pourtant ce n’est pas un manque par chez nous !
C’est un court spectacle son, lumière, musique, ukulélé et chant, poétique et drôle. Le temps qu’il fallait pour les plus jeunes, avec ce qu’il fallait d’intrigues, de personnages, de poésie, de rire et de mystère. Je l’ai trouvé parfaitement adapté aux jeunes enfants. Le plus jeune dans la salle n’avait pas 3 ans et était tout ouïe. L’actrice a un panel expressif impressionnant. Nous avons, pour la plupart, tous ri et été fasciné ! (oui, j’observe souvent les autres spectateurs, surtout les enfants).
Le théâtre peut être une belle première expérience culturelle et peut donner des indices pour savoir si un enfant parviendra à rester en place dans une salle obscure. Ici, la lumière s’est atténuée au fur et à mesure, peut-être pour rassurer les plus jeunes. C’était appréciable, en tous cas.
Faut-il reprendre les formulations des enfants ? Faut-il corriger leur français ?
Récemment, j’ai repris mon fils aîné, majeur et vacciné en conversation avec son frère, de bientôt 5 ans. Nous regardions plusieurs parapentistes prendre un courant ascendant. C’était un joli spectacle, de mon point de vue. Le petit frère, dans les bras de son grand frère, s’est exclamé : « c’est ridicule !!! ». Le grand, outré, (c’est ma perception) a répondu : « mais non, ce n’est pas ridicule !! » Comme je les ai entendus, je me suis permise de dire à l’aîné, qu’il pouvait parler à son frère, sans le reprendre.
Je ne reprends jamais les enfants. Je reformule pour qu’ils entendent comment je dis. J’ai donc suggéré au grand de proposer un mot qui lui semblait adapté, au lieu de corriger. C’était, de toute façon, son droit le plus absolu de trouver ce spectacle ridicule, mais je pense qu’il a confondu. Il a réclamé à faire du parapente dans la minute qui a suivie. L’aîné m’a alors demandée d’écrire un article sur comment parler à un enfant de 5 ans. Dans l’exemple du « c’est ridicule ! », j’aurai proposé sous forme de dialogue : « je trouve ça agréable à regarder, ça ressemble à une danse de parapentes, qu’en penses-tu ? ».
Exemples :
Mon cadet a une conjugaison toute personnelle. Il dit « je suitait coincé » ; ils sontaient partis ; ils ontaient malades… » A chaque fois, je redis : « oui, j’ai vu, tu étais coincé ; En effet, ils étaient partis avant nous ; C’est vrai, ils étaient tous malades » etc. J’ai des souvenirs désagréables de correction. Je ressentais que l’erreur était interdite et qu’il fallait surtout éviter de la redire, comme si c’était une énorme bêtise non-entendable ! Je doute que ce soit par la correction que j’ai appris. Par la lecture, sans doute et par l’écoute sûrement et puis le temps a fait son affaire.
Le plus simple pour s’adresser à un enfant :
Pour s’adresser à un enfant, la consigne positive est la plus efficace. Testée et approuvée par la plupart des personnes qui font cet effort !
Exemples illustrés de Bougribouillon que je remercie infiniment de mettre des dessins sur des mots et des concepts parfois considérés comme contraignants. Or c’est tout l’inverse. ça facilite grandement la vie quotidienne.
En images :
En effet, l’enfant est une personne qui traverse des émotions, de manière bien plus tempétueuse que les adultes. Jamais un enfant ne peut être considéré comme un mini-adulte et encore moins comme un sous-adulte. Il mérite d’être considéré comme un individu à part entière, tout simplement. Lui parler, c’est dire des mots qu’il peut comprendre, utiliser un vocabulaire à sa portée. Le bain de langage, c’est bien joli mais un flot de paroles, ça peut l’inonder. Un enfant ne comprend pas tout. Il comprendra le ton, l’intention, si elle est claire et éventuellement si c’est répété.
En conclusion, être authentique, bienveillant et simple, c’est la clé pour communiquer avec les autres, donc avec les enfants.
Précision : l’école n’a jamais été obligatoire. L’obligation, c’est l’instruction (à l’école, à la maison ou ailleurs).
Mes souvenirs :
L’école, je l’ai vécue comme une corvée. Je n’ai gardé que de rares souvenirs. Aucun souvenir de la maternelle, même en regardant des photos. L’école primaire, c’était long et ennuyeux, pire qu’ennuyant (l’ennui, c’est positif pendant quelques instants, pas quelques années). J’y ai perdu une part de ma spontanéité. Je suis devenue encore plus réservée et je me suis effacée. C’est mon ressenti d’enfant, dont je me rappelle adulte. J’y suis allée dès mes 3 ans, parce que mes parents travaillaient, comme la majorité de mes pairs et des enfants d’hier et d’aujourd’hui. La fréquentation de l’école maternelle a connu une constante augmentation depuis les années 50. Elle est fréquentée à 97% depuis bien longtemps. Pourtant,
L’Assemblée nationale a voté,
dans la soirée du
mercredi 13 février 2019,
l’abaissement de l’âge de
l’instruction obligatoire
de 6 ans à 3 ans.
Je pensais naïvement qu’il y avait des urgences plus impératives que ça ! Était-ce vraiment une mesure indispensable ? Qu’est-ce que ça changera ? Est-ce que ce sera ENFIN suivi d’une formation spécifique pour les enseignants et le personnel périscolaire sur le développement des jeunes enfants ? Un enfant de 3 ans est très jeune… Y aura t-il des inspections pour les familles choisissant l’Instruction En Famille (IEF), dès 3 ans ? Quels seront les critères pour « juger » l’instruction donnée à un enfant qui évolue/apprend selon ses intérêts et son développement propres ?
Aparté : l’école maternelle porte mal son nom. Ce lieu n’a plus grand chose de maternant ou maternel (l’a t-il eu un jour ?). En Suisse, ça s’appelle école enfantine, c’est déjà plus proche de la réalité.
Mon expérience professionnelle et personnelle :
En maternelle et primaire, j’ai constaté, avec regret, un manque flagrant de connaissances de ce qu’est un enfant entre 3 et 5 ans…De vivre la scolarité de mes fils, à dix années d’intervalle, me laisse encore pantoise quand j’entends de la bouche des « maîtresses », des « ATSEM/ASEM », des « dames du périscolaire et de la cantine », des paroles que l’on n’adresserait même pas à un chien ! Certes, il y a des hommes. Trois. Mon Cadet raconte qu’il les connaît parce qu’on leur dit que si les enfants ne sont pas sages, ils iront chez maître untel ou dans le bureau d’Untel… Super ! la figure masculine est une menace, comme si c’était un ogre !!
Je n’ai pas eu de chance ou alors mon regard ne voit que le négatif ? Que nenni. Je remarque aussi les avantages à la collectivité : socialisation, découverte d’autres intérêts, ouverture à un vaste monde, initiation à des sports, à la musique, expression créative (normalement sans limites), mais quel est l’équilibre comparé au reste : faible ou absence d’estime de soi/confiance en soi. Recevoir des ordres génère souvent une obéissance/soumission ou une rébellion avec pour résultat des enfants passifs ou hyperactifs, au choix, etc.
Mes enfants sentent sûrement ma réticence. Malgré cela, ils se sont rendus et se rendent à l’école tous les jours. Ce qui m’attriste, c’est que le Cadet a de plus en plus de périodes pendant lesquelles, il ne veut plus y aller…Il aura bientôt 5 ans. Depuis qu’il a 3 ans, il fréquente la Maternelle et se plaint régulièrement, en pleurant. Il préférerait rester avec sa famille. La rentrée lui avait plu, il avait compris cette opportunité de jouer dans un autre environnement, mais cela a duré un temps. La Maternelle, ça devrait être rassurant, amusant, palpitant, jouissif même ! Les enfants devraient y aller en courant ! Et bien, je connais peu d’école dans lesquelles c’est comme ça.
Pourquoi aller à l’école ?
Les enfants vont à l’école pour apprendre et comment apprennent-ils ? En jouant !! Alors pourquoi y jouent-ils de moins en moins ? Pour quelle raison, l’adulte intervient-il autant, au détriment des apprentissages ? Je me souviens quand mon fils aîné est allé à l’école à 2 ans et demi, pour libérer la place en crèche (la directrice était convaincue qu’il était prêt, à mon grand désespoir). Sa maîtresse m’avait dit qu’il était dans la lune…parce qu’il regardait les trains (fan de train, l’école donnait sur la voie ferrée !) au lieu de se ranger à la sonnerie de fin de récré. J’étais tellement stupéfaite par sa remarque que je n’avais rien répondu (je n’étais pas encore EJE). A 2 ans et demi, qui demande à un enfant, fan de train, de se ranger quand ça sonne, sans aller le chercher, lui parler, lui expliquer plusieurs fois, voire à chaque fois ??!!
Nos enfants vont-ils à l’école parce que, nous parents, travaillons ? Sincèrement, est-ce que nous scolarisons nos enfants pour la qualité de l’instruction proposée par l’éducation Nationale ? Oui et non. Je me suis sentie longtemps incapable d’instruire mes enfants comme l’école le fait. Logique ! La vie n’est pas un programme d’apprentissage. Par contre, les enfants apprennent autant et autrement avec leur famille, sur la Vie. Mais je travaille et le père aussi, que faire de nos enfants pendant que nous nous rendons dans un autre lieu qui ne les accueille pas eux ? De nombreuses alternatives m’ont tentée et me font encore de l’œil, de loin : École Montessori, École Dynamique/démocratique. École Steiner Waldorf… Pour un seul de ces choix, tout notre mode vie est à remettre en question. Comment gagner plus d’argent ? Aucun de nos employeurs n’a prévu de nous augmenter en conséquence et aucun de nous ne joue à la loterie.
Le ministère de l’éducation nationale VS le ministère des Solidarités et de la Santé :
J’ignore s’il existe réellement une guéguerre entre le ministère de l’éducation nationale et celui des affaires sociales mais le métier d’éducateur de jeunes enfants prépare des professionnels tout indiqués pour cette tranche d’âge, depuis 1974 !!! De nombreuses idées ont été mises en pratique avec des résultats efficients. Ainsi, les jardins d’enfants, les classes passerelles ont répondu aux besoins spécifiques des enfants lors de cette transition préscolaire entre 3 et 5 ans, pour préparer en douceur à l’entrée en cours préparatoire (CP).
La réponse est l’instruction obligatoire à 3 ans ?! A ce niveau de surdité des hautes sphères, j’avoue que je reste bouche bée. Ou alors quelque chose m’a échappée…l’égalité des chances ? Mouais, sans commentaires.
« Pour la FNEJE : priorité à la qualité de l’accueil
Rappelons que la FNEJE, dès l’annonce du projet de loi au printemps 2018, a pris clairement position. Sans remettre en cause le principe de l’instruction obligatoire à trois ans, elle s’inquiétait de ce qu’une telle loi puisse « démanteler les dispositifs déjà existants et qui ont fait leur preuve tels que les classes passerelles et les jardins d’enfants. » Et rappelait d’une part son attachement à la qualité de l’accueil et d’autre part que la formation des EJE les préparait travailler auprès des enfants jusqu’à leurs 6 ans. »
Certains vont trouver mon anticonformisme redondant…Chaque année, j’ai la même réticence à dire « bonne année » et même à y répondre. Je balbutie (avec les années, j’ai appris à le dire dans ma tête) « ah oui, euh, ça ? c’est vrai…euh à toi zaussi » avec une voix de plus en plus inaudible. C’est comme dire « bonjour » ou « ça va ? » ou faire la bise. Si la politesse c’est machinal, quel intérêt ?!!
C’est compliqué pour moi. Ouf, j’ai découvert que j’étais loin d’être la seule à souffrir de ce manque d’authenticité.
Je cite :
« Des vœux parfois vides de sens
Il y a les vœux en manque d’inspiration, un peu « machinaux », le « bonne année » ou « meilleurs vœux » ou « bonne année, bonne santé »… Ces vœux-là sont assez impersonnels, et révèlent surtout un manque de créativité, d’intérêt ou tout simplement de proximité avec la personne qui le reçoit.
C’est un peu l’équivalent du « ça va » machinal, de politesse, et vide de sens, que l’on adresse à son entourage sans s’inquiéter le moins du monde de la réponse. Je le dis sans aucun jugement, car nous le faisons tous, et moi la première. Un ami me racontait justement hier qu’à cette question son boss répondait « qu’est-ce que ça peut te f… » pour remettre les choses en perspective et dénoncer cette pratique qui l’insupportait ! C’est aussi ainsi que l’on fait souvent la bise, sans y mettre d’intention, sans y penser. L’autre jour, quelqu’un m’a dit au revoir en y mettant vraiment du sens et cela m’a interloquée ! Non pas parce que c’était déplacé, mais parce que je me suis rendue compte que c’était rare.
C’est aussi l’équivalent du fameux « Santé » quand on trinque machinalement et impersonnellement. » Source : « Et vous, que souhaitez-vous ? »
Mes VoEUX
Cette année, ils sont simples. Je veux, je ne souhaite rien. Je ferai le nécessaire pour que ça se réalise. Rien ne tombera tout cuit dans mon assiette. C’est pareil pour les intentions.
Je vous partage mon inspiration aimantée sur le réfrigérateur !
2019, ma foi, se déroulera selon ce que nous ferons en sorte qu’il se passe. Rien n’arrive ni par erreur, ni par hasard, ni par malchance. Au pire, c’est de l’inattention. Reconnectons-nous à nous-mêmes et aux autres, ça fonctionnera sûrement de manière plus fluide.
Anecdote :
Nombreux sont ceux qui m’ont souhaitée « surtout la santé » dès les premières secondes de 2019. Résultat, ma petite famille et moi-même sommes toujours malades (petite liste : angine blanche, allergie, varicelle, grippe…) depuis Noël. Youpi.
Trouvé sur internet, pour ceux qui aiment trop les vœux :
Dans ma famille, j’ai fait l’expérience de la différence et de l’absence. Tout autour de moi, j’observais des familles qui semblaient unies et heureuses. Les camarades étaient accueillis par des papis et des mamies à la sortie de l’école. Ils leur préparaient des gâteaux, ils jouaient avec eux. Chez moi, ce n’était rien de tout ça. J’ai fini par trouver la seule grand-mère présente dans mon entourage, bizarre (et venant d’une enfant dite bizarre, c’était le comble !)
Quand j’ai rencontré le père de mes enfants, j’étais enthousiaste à l’idée de découvrir sa famille « normale ». Mes fils ont deux grands-parents paternels qui ressemblent un peu plus à ceux de ce livre. Je ne dénigre pas ma famille maternelle. Elle est extraordinaire. Sa particularité est la distance qui nous sépare d’elle. Les liens en souffrent sur le long terme.
Ce livre est d’autant plus émouvant qu’il évoque aussi la distance, sur moins de kilomètres. Un train suffit à les rapprocher. C’est l’avion pendant toute une nuit ou toute une journée qu’il faut prendre pour des retrouvailles avec ma famille.
Le rôle des grands-parents a déjà occasionné des questions de la part de mon Cadet, notamment par le biais des dessins animés. Par exemple, les grands-parents de Caillou sont très présents dans la vie de ce garçon et de sa sœur. Cette famille respire le bonheur et représente peut-être même la famille idéale ou une idée de la perfection. C’est une fiction. Si une famille de ce genre existe dans la vraie vie, je veux la rencontrer !!! Mon fils aîné s’est adapté à la particularité de ma famille, tout comme moi. Il a eu la chance de grandir aux côtés de ses deux grands-mères et d’un grand-père. Il a aussi tissé un lien fort avec son grand-père maternel, malgré les milliers de kilomètres entre eux. Le cadet a une relation différente avec tous ses grands-parents du fait de la distance des 4. Alors la période des pourquoi a été intense : « pourquoi je n’ai jamais vu ton papa ? Pourquoi mamie ne vient pas me chercher plus souvent à l’école ? Pourquoi papi et mamie sont loin ? Pourquoi ils ne sont pas là à mon anniversaire ? etc.»
Ce livre permet d’aborder la joie et la tristesse autour des retrouvailles et des séparations. C’est beau et juste.
Merci à Valérie Guénec pour le choix des mots. C’est tendre et poétique.
Gratitude à Roseline d’Oreye pour ses illustrations vivantes et colorées.
Voilà une idée cadeau aux grands-parents, à glisser sous le sapin !
C’était la dernière lecture partagée de l’année. Je continuerai à publier mes coups de cœur littéraire en rapport avec l’enfance, de temps en temps.
Guider c'est montrer les pistes. "Chacun sa route, chacun son chemin". La solution est en chacun de nous.