La première fois que je me suis entendue dire ça, mon bébé n’avait même pas deux ans. Qui plus est par quelqu’une qui était nullipare. Je précise parce qu’elle sait quoi de la relation mère-bébé la nullipare ? Elle se souvient de la sienne avec sa mère ? C’est quoi son expertise ? Elle ne travaillait même pas dans la petite enfance. Et surtout je n’avais posé aucune question sur le sujet. En fait ma relation avec mon enfant ne concerne que lui et moi.
Je ne me rappelle plus ce que j’ai répondu ou pas. Je n’ai jamais pris cette affirmation au sérieux. C’était pourtant une copine. (Je distingue amies, copines et connaissances). Elle connaissait la situation. Une situation complexe par ailleurs. Qui expliquait aisément le pourquoi de la pseudo-fusion. Déjà « trop fusionnelle » qu’est-ce que ça veut dire ? Après la fusion, y’a quoi ? La dissolution ? L’explosion ? Le big-bang ? Je n’embrasse même pas mes fils sur la bouche !!
Y-a-t-il un danger problème ?
Si oui quelle est la solution pour absolument défusionner !?
Ça va être vu. Je ne vois aucun problème à être fusionnelle. Pendant 9 mois, nous l’avons été. L’enfant qui a eu son quota de fusion défusionne tout seul. (Sauf si emprise, déviance, pathologie…) Il n’a qu’un objectif dans la vie c’est découvrir le monde.
Conclusion
Oui déjà, ce sujet ne devrait même plus être débattu. C’est vu et revu et validé et revalidé par des experts de la parentalité et de la petite enfance. Plus l’enfant est porté, écouté, respecté, câliné selon ses besoins à lui, accueilli dans ses émotions, plus il sera autonome et indépendant.
Si vous vous l’entendez dire comme un reproche, dites-vous que c’est de l’ignorance. Personne ne sait mieux que le parent. Personne.
Si vous avez envie de le dire, gardez le dans votre tête, écrivez-le sur un papier et brûlez-le. C’est une phrase de merte.
Tout récemment, j’ai trouvé un hommage aux non-vaccinés Covid ( je précise parce que les termes non-vax ou encore anti-vax sont inappropriés). J’ai longtemps été une flippée des maladies 🦠 dites «incurables ». Jusqu’à ce que je comprenne que rien ne nous en protège réellement (j’en ai un exemple dans ma famille : le diabète). Tout ça pour dire que je suis vaccinée, contre tout un tas de maladies, à priori « sans traitement ».
Quand j’ai lu ce texte, j’ai été émue. Il a eu son petit effet sur mon égo, c’est indéniable. Surtout après ce déferlement de vagues scélérates remplies de haine et de sentences…C’est comme un choc thermique, on passe du glacial au chaud-bouillant, en trop peu de temps. Y’a encore des gens pour juger le choix des autres, même après la démonstration assez évidente que finalement PEU IMPORTE : vacciné ou pas contre le Covid, bah tu le contractes. Et puis, bah t’es pas forcément mouru.
Le fameux texte dont j’ignore si l’auteur l’est vraiment. Après tout, osef, c’est le contenu qui compte.
C’est touchant de reconnaître que cette catégorie a été résistante. Les injectés, quant à eux, ont été courageux. Quand je suis recrutée pour des études médicamenteuses, il m’est proposée un questionnaire de santé très précis et assez long à remplir ainsi qu’une somme intéressante d’indemnité. Dans le cas des injections « anti-covid », c’était sans RIEN. Une confiance totale. Un vrai don de soi pour la science. A quel prix ? On ne sait pas encore. Dans quelques années ou siècles, nous saurons si ça valait le courage.
Je n’ai jamais critiqué mon entourage pour le choix effectué dans ce contexte de peur et d’angoisse de tuer son prochain (oui c’est une des nombreuses accusations entendues). Je ne me suis pas inquiétée outre mesure quand le choix de mes amis et membres de ma famille était de tester la première, puis la deuxième, puis la troisième, puis la quatrième injection.
Quelques-uns se sont permis de me jeter leur inquiétude à la figure. Je m’en suis littéralement pris plein la face de remarques désobligeantes, acerbes, jugeantes et blessantes sur MON CORPS/MON CHOIX. Tout ça parce que je ne crains pas la mort. Oh oui j’ai peur de souffrir et de manquer à mes proches. En même temps, est-ce que cela justifie de me « protéger » d’un microscopique virus dont le traitement existe et guérit ? (Il a fonctionné sur toute la patientèle du médecin de ma commune). Je me suis faite vaccinée une fois contre la grippe. Fatalité je l’ai « attrapée » et pas qu’un peu. Donc vaccin inutile pour moi.
Je ne suis pas une héroïne. J’ai simplement écouté ma voix intérieure et celle de mon médecin traitant. Parce que ça me concernait intrinsèquement. Je n’ai mis en danger personne. La vie est dangereuse. À tout instant elle peut basculer. La naissance en est une étape et la mort une autre. Avec un nombre incalculable d’étapes entre les deux.
Quand je démarrerais mon activité de doula, l’écoute et l’empathie seront le socle de ma pratique. Tout l’inverse de ce que nous venons de vivre, voire subir depuis deux années.
Une première pour moi à ce congrès que je ne connaissais que de nom. Plus d’informations ici. Agréablement surprise par la qualité des intervenants et des exposants. Je m’y suis rendue avec la directrice de la structure dans laquelle j’exerce actuellement. Invitées par notre employeur, que je remercie au passage.
La matinée a débuté par une conférence de Philippe DUVALCo-fondateur et directeur de l’Association Boris Cyrulnik pour la petite Enfance
S’ADAPTER A QUI, S’ADAPTER COMMENT, S’ADAPTER POURQUOI !
« L’adaptation est un terme consacré dans la petite enfance, aujourd’hui bien souvent bousculé dans sa terminologie…Et à raison ! Qui doit d’adapter et pourquoi ? Il ne faut plus penser cette étape comme la porte d’entrée au multi accueil mais bien comme une période à vivre. Mais on ne peut pas avoir une procédure unique, uniforme sensée convenir à tous. Il faut entendre les émotions du bébé, le besoin de connaissances du parent et son histoire à ce moment de leur vie, ses appréhensions. Dans cette triade (l’enfant, sa famille, les professionnels) où tout est important, il faut plus que jamais prendre en compte les notions de confiance et d’accueil. Aujourd’hui, le projet d’accueil se conjugue avec la libre exploration éducative. Ce mouvement de pensée décrit par l’Institut Petite Enfance-Boris Cyrulnik doit faire écho aux pratiques professionnelles. Cette idée que le bébé est un explorateur et que ses expériences lui apportent une connaissance du monde qui l’entoure doit conduire à l’envie de revoir cette étape de l’accueil d’un enfant. Des expérimentations menées avec l’Institut Petite Enfance-Boris Cyrulnik en multi accueil mettent en lumière ces changements de pensée et donc de pratiques. L’exposé expliquera cette recherche action et sera illustré par des films réalisés en crèche. »
Ce que j’en garde en mémoire, c’est l’intérêt majeur de questionner constamment nos pratiques, au risque de nous scléroser et de ne plus voir que le monde évolue et change. Nos propositions professionnelles se doivent de suivre ce cheminement comme Philippe Duval propose de renommer cette période-clé de l’accueil d’une nouvelle famille.
Quel plaisir de retrouver Jean Epstein que j’avais déjà rencontré à Cagnes sur mer en 2016. Il nous a présenté deux conférences. Une le matin sur l’importance de jouer dehors dans la nature et une l’après-midi sur le poids des mots, qu’il évoque dans la plupart de ses conférences.
JOUONS DEHORS, EXPLORONS LA NATURE !
» Plus les connaissances évoluent dans le domaine des neurosciences, plus l’importance capitale de l’affectivité (estime de soi, confiance, valorisation des compétences de chaque enfant…) et de la créativité sous toutes ses formes est mise en lumière. Or, le jeu à l’extérieur, et plus généralement, le contact avec la nature, apporte justement de nombreux outils essentiels pour aider les enfants, de façon ludique, à intégrer les repères fondamentaux dont ils ont profondément besoin. Nous apporterons des arguments démontrant l’intérêt capital, pour chaque enfant, d’explorer la nature et surtout, nous donnerons une multitude d’idées concrètes destinées à permettre ces apprentissages « du dehors », tant en milieu urbain que dans un cadre rural. »
Je ne peux que partager son inquiétude au sujet d’un nombre toujours plus grand d’enfants sans accès à la nature ou si peu. Ils en sont déconnectés à tel point que le virtuel prend toute sa place. Et c’est tragique.
LE POIDS DES MOTS
Par définition, les mots nourrissent prioritairement et dès le plus jeune âge, les relations entre enfants et adultes, et réciproquement. Cependant, bien que ces mots puissent être, le plus souvent, positifs, porteurs d’espoir, de valorisation et d’amour, ils peuvent aussi, à l’insu de ceux qui les prononcent, être extrêmement négatifs voire nocifs et lourds à entendre. Alors… Plongeons ensemble dans ce monde du langage afin d’éviter certains dérapages pouvant être destructeurs (à court comme à long terme) pour la confiance et l’estime de soi des tout-petits.
L’anecdote qui me marque le plus dans ses partages c’est celle d’un petit garçon qui a assisté à l’échographie de sa mère enceinte. Il déclare à Jean Epstein que ce n’est pas une petite soeur qu’ils attendent mais une fée qui s’appelle Tuss, car l’échographe lui a présenté FOE-TUS.
Et cette petite fille en crèche qui traîne une ficelle sans rien au bout et qui répond au « pourquoi ? » de Jean : « je traîne ma grippe ». Parce que sa mère ne cessait de le dire à son entourage.
Jean EPSTEIN Psychosociologue, kinésithérapeute formé par Boris Dolto, spécialiste des questions relatives à l’éducation et à la famille. Il travaille auprès des jeunes enfants, des adolescents et des familles depuis 1974. C’est un adepte de la recherche-action et un sociologue de terrain dont la matière première est faite d’enquêtes, de rencontres et d’entretiens. Ses deux sujets de prédilection sont la construction des repères chez l’enfant et l’adolescent et l’évolution de la famille dans ce cadre. Il a écrit de nombreux articles et ouvrages sur l’enfance et la famille. »
J’ai eu le plaisir de rencontrer Jérôme DUMORTIER que je ne connaissais pas. Il a fait de sa passion son métier. De formation éducateur de jeunes enfants et licencié en sciences humaines et sociales, il dirige depuis neuf ans une crèche associative dans le nord de la France. Il est également auteur et le fondateur de CO-JD Petite Enfance qui accompagne, forme et conseille dans le secteur de l’enfance.
ÊTRE DIRECTEUR DE CRÈCHE POUR LE MEILLEUR ET SURTOUT LE MEILLEUR !
« Si je vous dis que dans la vie tout est possible et que rien n’arrive par hasard… Passer d’animateur à directeur de crèche, est-ce vraiment une coïncidence ? Découvrez le cheminement digne d’un sentier de randonnée en haute montagne. Entre résistance au changement, conflit d’équipe, règlements de compte, quel management mettre en place afin de parvenir à une cohésion d’équipe bienveillante ? Diriger en prônant avant toute chose la bientraitance des professionnel(le)s tout en menant un réel combat contre les violences éducatives ordinaires est un challenge du quotidien. »
J’ai apprécié son authenticité, son humour et sa parabole de la randonnée pour illustrer son parcours dans le champ de la petite enfance. Ce que je retiens c’est :
Les conférences ont été ouvertes et ponctuées de comptines chantées et signées par Rémi, que je venais à peine de connaître via un livre-cd emprunté à la médiathèque. J’avoue je n’ai pas accroché. Au salon, c’était interactif et ludique, il nous a mis une chouette ambiance.
Que des hommes pour la journée, j’ai trouvé ça vraiment reposant.
C’est une campagne Ulule qui me tient à cœur. Pour les futures familles qui auront cette chance d’avoir accès à des outils utiles. C’est une création d’une chère doulamie Tania MASSOUF, deÊtre femme et naître maman.
Je vous laisse l’écouter. Elle en parle mieux que moi puisqu’elle l’a crée avec son cœur.
Je sais, c’est impopulaire de comparer les animaux entre eux : enfants, chats, chiens, poules etc. Je vais me prendre un tollé rien que pour cette première phrase. J’admets être un chouilla addict à la polémique, celle qui fait réfléchir.
Donc ils font des « bêtises ». C’est un concept humain, on est d’accord ? De l’anthropomorphisme même. Nous leur prêtons des intentions peu prouvables. Et de l’adultomorphisme envers les bébés/enfants humains.
Après toutes ces définitions, ça reste nébuleux je trouve. L’humain est un mammifère, pourquoi est-il inclus puis pas inclus dans le règne animal ?
Bon, à ma décharge, je suis sous traitement après des jours de symptômes aussi imprécis les uns que les autres et un épisode de forte fièvre. Pas mon état normal quoi. Ça n’excuse rien, ça explique et puis je ne vais pas m’excuser de réfléchir aux incohérences humaines.
Mais quand même ! Pourquoi des bêtises alors que clairement ni les animaux ni les enfants ne savent ce que c’est. En tous cas au début de leur vie c’est de l’expérimentation, parfois une réponse à du stress. Des impulsions sans intentions. Et puis peut-être que c’est ludique ? Qui sait vraiment ? Qui se souvient des « bêtises » avant 3 ans par exemple ? Et après, qui se souvient des motivations ? Je me rappelle que ça me procurait de l’adrénaline de composer un numéro et de raccrocher. C’est pas stupide. Ça ne sert à rien, c’est certain. C’est une expérience comme une autre qui à priori ne porte pas à conséquence.
Pour conclure :
Le terme « bêtise » me semble inapproprié. A moins que nous soyons tous d’accord pour dire que les animaux et donc les petits d’hommes sont stupides, dénués d’intelligence. Ce qui complètement faux.
Un jour, j’ai écris dans un blabla que le laxisme est la cible à atteindre/abattre dans l’éducation. Je me suis trompée. Parce que j’ai vérifié la définition trop tard. J’ai cru en la pensée dominante.
Ça fait un moment que je suis Laurence Dudek sur face de bouc. J’ai souvent grincé des dents et résisté à la lecture de ses publications. Sûrement une couche récalcitrante du patriarcat qui s’est sentie en danger.
Je comprends d’autant plus cette guéguerre actuelle entre les pour et les contre. J’y étais encore embourbée.
Sa dernière publication a fini de m’ouvrir les yeux sur ma pseudo-liberté de penser.
S’il y a une seule et unique cible à atteindre/abattre dans l’éducation c’est la violence.
Qu’est-ce qui me fait retourner ma veste ?
Déjà le changement de saison. Et aussi, je permets souvent, sans conditions. C’est d’ailleurs le propre de l’amour inconditionnel. Je suis donc permissive. J’ai permis à mes fils de pleurer, de vivre à poil aussi longtemps que possible, de porter des chaussures le plus tard possible : au moment de la marche pour protéger leurs pieds. J’ai permis qu’ils mangent avec les mains, qu’ils fassent pipi et caca dehors quand aucune autre solution n’était possible. Je suis donc laxiste aux yeux de la bien-pensance.
@jout : Il m’est dit dans l’oreillette que c’est insuffisant pour être taxée de laxiste. Autant pour moi, j’ai laissé mes fils (surtout le second, j’étais plus détendue) :
et le laisse encore dormir avec moi . Le 8 ans, parce que le 22 ans est enfermé dans sa chambre la plupart du temps, il a sûrement eu son quota.
marcher et sauter et rouler à draisienne dans les flaques.
Monter une pente de toboggan avec sa trottinette !! (Précision : il n’y avait personne d’autre/ on n’est pas si dérangé que ça !!)
Manger un truc juste avant le dîner (bouh c’est mal !!!)
On me dit dans l’oreillette que ce n’est pas non plus un concours. Faudrait savoir !!!
Bref. Je suis laxiste et je ne le savais pas.
Ou plutôt j’en avais peut-être honte. C’est d’ailleurs paradoxal car en tant que professionnelle de la petite enfance, je suis fière de permettre aux enfants de crier (de préférence dehors), de monter sur les tables, de laisser monter le tobbogan par la pente…
Comme quoi, tout est possible. Si c’est si péjoratif c’est parce que c’est confondu avec l’indifférence. Pourtant la différence est de taille.
J’aime les gens qui me font grandir. J’ai, encore une fois, dépassé ce sentiment si envahissant de la culpabilité. Ça m’évite ainsi d’attaquer quelqu’un.e seulement parce que ses idées me chiffonnent. C’est un long chemin que de se défaire du conditionnement de la culpabilité. Mais quel soulagement quand j’y parviens !!! J’ai l’impression d’être plus légère, moins acrimonieuse.
Pour conclure :
J’ai besoin de temps pour me faire à cette idée. Ce n’est pas si simple de perdre une couche de connerie.
Guide très pratique pour les pros de la petite enfance de Héloïse Junier
Je l’ai terminé durant le week-end ! Je le ramènerai demain sur mon lieu de travail. Les collègues pourront le lire à leur tour.
Une belle mine d’informations. Quelques notions me questionnent. Ce serait un plaisir de la rencontrer pour échanger de vive voix.
Et pour confronter les théories, une rencontre avec l’antithèse du moment. Elle se nomme Caroline Goldman. Arnaud Deroo en parle de façon bienveillante, plus honnêtement avec taquinerie. J’avoue c’est difficile de la comprendre, notamment quand isoler un enfant (le fumeux Time-out) peut se faire dès son 1er anniversaire.. Les médias la qualifie de « psy anti-éducation positive ». Rien que ça.
Héloïse Junier, je la « suis » sur face de bouc : la psy contre-attaque. Son humour me plaît. C’est vif, clair, efficace et BIENVEILLANT !!!
Il vaut mieux en rire. Sinon dans quel monde triste nous survivons. Ces temps-ci, j’ai la sensation que l’éducation vit une guerre civile. Les partisans du « on a toujours fait comme ça/on n’en est pas mort » contre ceux qui en ont subie les conséquences et construisent le changement. L’ancien monde résiste, sort les griffes, se débat, s’égosille ! Le nouveau monde avance, avec ses gros boulets aux chevilles : les névroses de l’autoritarisme, par exemple. L’absence de confiance en soi, aussi. Le peu d’estime de soi. De lourds fardeaux. A croire que seuls les anciennes victimes conscientes veulent sortir de ce cercle vicieux.
C’est ce que demande/ordonne le père de Robert à son fils quand il se met à table avec sa colère.
Un classique
Des EAJE et écoles maternelles. J’avoue que je n’ai jamais été choquée par le fait que Robert soit sommé de s’isoler dans sa chambre « pour se calmer ». C’est un conditionnement qui me parait encore « ordinaire » dans l’éducation. Je ne saurai donner d’âge à Robert. Il rentre seul le soir de son cours de tennis. C’est l’heure de dîner. J’imagine qu’il a au minimum 7 ans.
@jout : il est en capacité de raisonner un minimum. Quand « j’isoles » un enfant à la crèche (moins de 3 ans). Je reste près de/avec lui. Je pose des mots sur la situation. Je reste disponible s’il a besoin de contenance. Souvent l’enfant pleure fort et un court moment. Puis il s’apaise et passe à autre chose. Par contre, il est souvent contre-productif de l’enfermer dans une pièce complètement fermée. Il est obligatoire d’avoir un œil et même une présence avec lui/elle.
Quel est le problème ?
Loin de moi l’idée de juger ce père fictif qui est peut-être seul à s’occuper de son fils (ou alors seulement ce soir-là). Il a peut-être passé sa soirée à préparer le dîner : il est dessiné dans la cuisine, avec un fouet à la main et ensuite il tient un plat avec des maniques. Qu’aurait-il pu faire ? Arrêter de préparer le dîner et faire un gros câlin à son fils ? Est-ce que ça aurait arrêté-là l’histoire ? Est-ce que c’est plus salutaire à Robert que cette colère sorte un bon coup (avec les dégâts occasionnés) ? Je suis bien mal placée pour le savoir. Qui a la réponse ? C’est du cas par cas. Je ne connais pas Robert comme son père le connaît.
Je n’ai aucun souvenir d’avoir ordonné à mes fils d’aller dans leur chambre « pour se calmer ». Pour jouer oui, et ce n’était pas un ordre. C’était pour faire le ménage dans le salon par exemple ou pour parler entre adultes. Aucun souvenir non plus d’avoir été obligée d’aller dans la mienne. J’ai eu une chambre à 13 ans et j’y passais le clair de mon temps, tellement ravie d’avoir enfin mon espace privé.
La Tribune
C’est cette fumeuse tribune hallucinante qui m’a fait penser à cette histoire (Souvent réclamée, ces derniers jours à la crèche) . Une tribune pour défendre le droit à isoler un enfant dans sa chambre. Je vous laisse la chercher. Pas envie de lui donner du crédit.
Ça me parait sidérant, parce que la loi passée en 2019 n’est que préventive. Aucune sanction n’est encore prévue contre les Violences Éducatives Ordinaires. C’est une information ajoutée au discours lors d’une union entre deux individus qui éventuellement souhaiteraient accueillir un enfant. Pour moi une injonction c’est une loi et/ou un ordre et/ou une phrase qui commence par « tu dois » et « il faut que ». Le reste c’est notre interprétation.
Ça va comme loi. C’est une information affirmative, certes mais je n’entrevois aucune menace là-dedans. Tout au plus, une prise de conscience. Évidemment si les adultes n’en tiennent pas compte, la loi deviendra peut-être répressive. Ça devient français.
Le côté obscur de la Force
Se sentirait-il menacé par la Bienveillance et la « Positive attitude» ? Il parait que c’est « à la mode » et même un peu trop et même ce serait devenu une injonction de rester positif et bienveillant.
Je me pose souvent la question : qui nous force ? A part nous-mêmes ? Y a t-il quelqu’un.e qui nous met un révolver sur la tempe pour être positif et bienveillant H24 ? Est-ce même possible ? Me concernant pas du tout. Je ne cache nulle part que je me transforme (de moins en moins) en dragon quand je sature de tout et que mes proches prennent mon épuisement et ses conséquences en pleine face ! Je fais tout de même en sorte de n’accuser personne, de n’humilier personne et de ne blesser personne. Et je m’excuse.
Alors pourquoi défendre un droit que tout le monde a encore ? C’est étrange. Qui va savoir que tu isoles ton enfant dans sa chambre ? Ton voisin ou ta conscience ? La délation a déjà tant progressé en France ? Ah oups pardon, ça devient un sport national. J’avais oublié l’espace d’un instant la collabo et les deux années que nous venons de vivre. Mea culpa.
C’est sur face de bouc que j’ai appris le schmilblick :
Quel remue-ménage/méninges. Ça ressemble à la bataille ultime entre le « c’est mieux comme ça » et le « c’était mieux avant ». Quand les recherches montrent les écueils de l’autoritarisme, c’est un genre de déni collectif de ne pas voir l’iceberg.
Je suis une fervente amie de la cause des enfants. C’est mon enfant intérieur qui me guide sur ce chemin. J’écris sur ce blog/site depuis 2013. J’avais commencé en 2012 suite à une convalescence. C’était loin d’être la mode de la bienveillance. J’avais même fermé ma page facebook pro tellement les commentaires étaient haineux.
Dans le milieu de la petite enfance, Christine Schuhl évoquait les « douces violences » depuis les années 2010. Je reconnaissais ce que j’avais vu quand j’étais petite sur le lieu de travail de ma mère et ce que je voyais dans les magasins, les parcs… Tous les endroits où j’observais toute ces violences envers l’enfant que les adultes appelaient « éducation ».
L’avis d’Héloïse Junier (La psy contre-attaque sur IG et FB)
La réponse à la tribune = une lettre ouvert au président M.Macron. Ici.
Extrait : «
Pourquoi est-il urgent de nous préoccuper de la qualité des pratiques parentales de notre pays ?
La frontière entre la maltraitance et la violence éducative ordinaire (VEO) est floue : justifier la violence par l’éducation ouvre la porte à des maltraitances encore plus graves. » Etc.
Pour conclure
C’est lassant tout ça. Des pour et des contre et toute cette binarité. Entretuez-vous verbalement si ça vous chante. J’ai fini essayé de cesser de participer à cette gueguerre stérile. C’est souvent dur dur de lire des avis clairement maltraitant et même violent. Ça va finir en pugilat et pour se protéger je m’installerai à l’abri pour vous regarder vous écharper, avec du pop corn.
C’est ce que je me suis entendue dire ce matin au travail. La définition la plus simple que j’ai trouvé : conscience professionnelle.
Je ne serai pas intègre selon l’expression. Sans commentaires. Si le parent le dit, ma foi, il a ses raisons que ma raison ignore. Les français ont quand même, de plus en plus, tendance à inventer de nouvelles définitions aux mots…
Jeudi 6 octobre est un appel à la grève. Je fais grève.
Pourquoi je ne porterai pas de brassard comme lorsque je travaillais à Harjès ? Parce que je pensais ne plus jamais retravailler en EAJE après mon burn-out de 2016.
J’y suis finalement retournée pour des raisons personnelles et parce que le nerf de la guerre c’est l’argent, soyons honnêtes.
Je vais être absente 1 journée et en fonction de l’issue de ce mouvement, ce sera peut-être la seule de l’année. Je n’en sais rien encore.
Si j’avais crisé et compté le nombre de fois où je me suis retrouvée :
avec 1 enfant sous le bras parce que « grève « surprise » des enseignants et/ou du périscolaire.
sur le quai de la gare avec 1 bébé sous le bras, sans train parce que grève « surprise » de la SNCF, donc aucune possibilité d’aller travailler… le tout en 1 seule année !
Je serai déjà décédée d’un ulcère à l’estomac ! Sans compter les grèves parisiennes, longues durées, qui te font aller au lycée à pieds (7km) en plein mois de décembre, l’année du bac. Ça va, « je n’en suis pas morte !! ».
Je crois bien que c’est la première fois que je fais grève (mémoire de Dory très défaillante) et je suis sûre que c’est la première fois que je me rends à un rassemblement (ce n’est pas une manifestation). Rectification : ce sera un déplacement. Parce que je ressens que c’est JUSTE en 2022.
Mince quoi, je peux aller au bout de mes convictions, pour une fois, sans me prendre des soufflantes ! Bazar !!!
Oui le quotidien sera chamboulé, oui c’est pénible, oui c’est ceci et cela. C’est le principe d’une grève = avoir un impact quand le gouvernement est sourd aux tentatives de dialogues. – Ça ne sert à rien ? La preuve que si, puisque ça a des répercussions. – Toujours sur les mêmes ? Bah oui forcément mais qu’est-ce que j’y peux si on fait partie du « petit peuple » ?
Je reconnais que j’ai très peu et mal communiqué. C’est pas mon fort. Je suis sous-douée pour ça. Peut-être qu’au fond je n’ai vraiment rien à apporter au milieu de la petite enfance et qu’encore une fois je me voile la face.
Je ne demande à personne de comprendre. Ça semble au dessus des forces de cette société. Je suis solidaire, tout simplement.
Pour conclure, je suis perplexe à la lecture de la dernière chronique de Pierre Moisset :
J’ai souvent remarqué que les mots ont le sens que leur donne leur utilisateur. C’est gênant dans une conversation ou un échange sur les réseaux sociaux.
Quand j’étais à l’école, j’ai appris à utiliser un dictionnaire. Dans un dictionnaire, il y a tous les mots de la langue française et chaque mot a une définition, avec parfois plusieurs sens, selon un contexte.
Il me semble que trop de mots perdent leur sens initial et sont utilisés à toutes les sauces, sauf la-leur.
Je commence par celui que je considère comme un gros mot. Son utilisation est le plus souvent péjorative et cible uniquement le comportement de l’enfant quand l’adulte est responsable à 100% de ce qui arrive.
Je l’attribue à des célébrités qui surjouent, en mode diva. Par exemple Unetelle qui a exigé de se laver les cheveux avec de l’eau minérale en bouteille. Autres caprices ici.
Puisque ce mot existe encore et toujours dans le champ de la petite enfance, voici la définition que je préfère, trouvée sur face de bouc. Grand merci à son autrice Mélody Sweetlove.
Les enfants n’ayant pas la capacité neurologique d’obtenir ce qu’ils désirent (pas ce dont ils ont besoin) en contraignant et/ou menaçant leur entourage, j’estime que ça ne les concerne pas.
Son histoire : « Également appelée « parentalité » ou « parentalité positive ». C’est une éducation qui vise à accompagner l’enfant afin qu’il se développe affectivement et socialement. Tout au long de son enfance, il sera soutenu par ses parents qui lui accorderont bienveillance et confiance. Le but de ce concept est de réveiller chez l’enfant sa confiance en lui, son sens de la responsabilité pour le rendre beaucoup plus épanoui.
L’éducation positive est un concept récent, mais avant qu’il ne soit mis au point, de nombreux psychologues, pédagogues et éducateurs se sont penchés sur le sujet pour assurer le développement de l’enfant. Une des précurseurs les plus célèbres de ce concept fut Maria Montessori (1870-1952) qui a donné naissance à un système d’éducation bien particulier que de nombreux établissements scolaires appliquent jusqu’à nos jours.
Ce n’est que dans les années 70 que le psychologue Marshall B. Rosenberg véhiculera pour la première fois le terme d’éducation positive. Comme son nom l’indique, ce concept repose sur la non-agressivité des paroles adressées à l’enfant et sur l’empathie. En d’autres termes, il s’agit de ne pas lui crier dessus, de ne pas porter de jugement et de favoriser le dialogue et la compréhension. »
Les bases de l’éducation positive
Des parents qui prennent soin d’eux
Les enfants ont des émotions
Avoir de la bienveillance
Être ferme
Peut-être que j’interprète mal ce que je lis, mais je ne vois pas le rapport entre l’éducation positive et le phénomène d’enfant-roi. Comment vouloir du bien en reconnaissant les émotions de nos enfants ; en leur expliquant fermement ce qui est possible ou pas, ; en sanctionnant quand la règle n’est pas respectée ; comment un enfant pourrait devenir toxique avec du positif ?
Si quelqu’un.e a une réponse argumentée et sourcée, ça m’intéresse. Attention, je ne parle pas de surinvestissement éducatif qui fait de l’enfant le centre de l’attention, ni de laxisme qui est une attitude permissive et décourageante.
Je remets ça là pour visualiser la différence :
Souvent dans les « débats », discussions, échanges sur les réseaux sociaux, les « haters » (pardon mais je ne vois pas comment les qualifier tellement ils sont certains que l’éducation « normale » comporte obligatoirement du négatif, de l’obéissance et souvent la fessée « parce qu’on en n’est pas mort » pardi !) me qualifient de « perroquet » et m’accusent de brandir des concepts dangereux pour les enfants et donc de compromettre l’avenir de la France. C’est pas rien quand même.
Je les invite ici, en commentaire, à discuter de l’intérêt du mot « caprice » dans l’éducation et de partager ce qu’ils reprochent à la bienveillance et à la parentalité positive.
Merci d’avance pour vos lumières.
Guider c'est montrer les pistes. "Chacun sa route, chacun son chemin". La solution est en chacun de nous.