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La sacro-sainte Péridurale

article sur Charlie Hebdo

Pour rappel, sur cette planète, je ne parle que de mes expériences, de mon vécu et parfois de celui de mon entourage proche. Il ne s’agit donc que de mon point de vue.

Qu’est-ce que la péridurale ?

Pour faire court, c’est une anesthésie proposée pour accoucher sans douleur, en théorie.

En réaction à l’article de la journaliste, Laure Daussy, dont j’ai eu vent via Instagram, je m’abstiendrai de raconter, en détail, mes deux accouchements. Je me contenterai de les évoquer pour illustrer mes propos. L’article donne rapidement le ton puisque « l’effroi » est de mise, qui plus est dans un contexte très ciblé : avec « une militante écolo-pure et dure »…

Première expérience :

J’ai accouché une première fois, il y a 20 ans, en l’an 2000 avec un suivi à l’hôpital. J’ai un peu oublié mes états d’âme de l’époque. Je me souviens de l’ impression d’avoir suivi une préparation pour absolument rien savoir en faire, entourée d’inconnus et de mon compagnon. En résumé, on m’a dit « ça se passera comme ça, vous ferez ci et ça et nous, nous ferons ça et ci ». Je ne souhaitais pas de péridurale parce que ma mère avait accouché deux fois sans. Elle avait survécu. Je me disais que j’y arriverai aussi. Il m’avait été répondu que je changerai d’avis très vite. Le jour J, une heure avant d’accoucher, col dilaté à 8 cm, après plusieurs refus d’installer la péridurale, une soignante est venue me dire  » vous entendez la femme qui hurle ? Pour elle, la péridurale est contre-indiquée, c’est pour ça qu’elle a si mal. » Vues les circonstances (toute une journée de travail, j’étais épuisée), ça a eu son petit effet. Je me souviens qu’on m’avait dit d’arrêter de crier. L’anesthésiste, qui trainait dans le coin, est apparu et a fait le travail pour lequel il était rémunéré. Autant j’avais participé avant l’anesthésie, autant après, je n’ai plus rien maitrisé du tout. Oui, j’ai cessé de crier. J’ai tout cessé, même de pousser. Le bébé a du finir tout seul, avec tous ces gens dans la salle de travail (un vrai défilé). A eux tous, qu’ils fassent leur job, qu’ils sortent le bébé de mon ventre. C’est bien pour ça qu’on accouche à l’hôpital, oui ou non ?

Second accouchement :

Il est plus récent. Il y a 6 ans, j’avais choisi d’être suivie par une sage-femme en libéral. Elle a écouté mon projet de naissance et m’a informée qu’il y avait une salle nature dans la maternité que j’avais choisie. Cette fois, aucune remarque n’a été faite sur mon souhait d’éviter la péridurale. Rien ne s’est vraiment déroulé comme prévu, mais quel accouchement est vraiment prévisible ? Le jour J, la sage-femme qui m’avait suivie était absente. J’ai eu le droit au ballon et surtout au bain, malgré un contexte compliqué. Hélas, il a fallu accélérer le travail avec une dose d’ocytocine. La sage-femme m’avait prévenue et effectivement, j’ai eu très très très mal… Elle a été formidable et m’a dit que même avec une péridurale, j’aurai senti cette douleur. Détail qui a son importance : la maternité était en grève et la salle nature était fermée.

En conclusion

Mes deux grossesses avaient plus ou moins été mal vécues, mais le pire fut l’après-naissance de la première : un cauchemar, pour bébé et pour moi, pendant des mois. A côté, la douleur des contractions, c’était rien. A choisir entre douleur temporaire et souffrance sur du long terme, vous choisiriez quoi ? J’aurai préféré pouvoir choisir. Depuis des lustres, on nous rabâche que l’essentiel c’est que le bébé naisse en bonne santé… Évidemment. Pourtant, j’aurai aimé être prévenue de l’après-péridurale…pour pouvoir tenir tête à cette insistance.

Les deux accouchements ont été douloureux mais j’ai été accompagnée pour gérer cette douleur durant le second, j’ai même eu le droit de CRIER !!! La grande différence a été une suite de couches beaucoup plus sereine. Je n’ai eu à me concentrer que sur bébé et sur l’allaitement. En 2014, je n’ai pas été mieux guidée à la maternité pour mettre mon fils au sein. Merci à la consultante en lactation du département qui s’est déplacée jusque chez moi. Elle m’a permis de poser les bases d’un allaitement réussi et non écourté !

Lâchez-nous l’utérus !

Je tiens à préciser qu’à aucun moment de ma vie, je n’ai été une militante écolo pure et dure, juste une collègue un peu chiante sur le tri des déchets. Je n’ai jamais non plus encouragé des parturientes à accoucher autrement qu’elles ne l’avaient décidé. J’ai simplement voulu faire comme je le sentais, moi. Depuis la nuit des temps, les femmes donnent la vie, j’y suis parvenue aussi. Personne ne m’a mis la pression. J’ai simplement été bien informée. Après une première expérience désastreuse, j’ai fait des choix assumés au lieu de subir la situation.

S’il y a une tendance à l’accouchement sans péridurale, et bien que les femmes qui font ce choix soient laissées tranquilles ! De quoi se mêle-t-on ?! Si elles kiffent d’avoir mal et/ou sont fières d’avoir réussi à accoucher sans aide médicale, quel est le problème ? Le rapport avec la religion est vraiment de mauvaise foi. En 2020, il y a encore des journaleux pour pointer du doigt les choix des gens ? Qui ça dérange au fait ?

un vrai sujet :

Et on en parle de la chasse aux sorcières faite à l’encontre des sages-femmes qui accompagnent les accouchements à domicile ? C’est pourtant un sujet très sérieux qui mérite toute notre attention ! Plusieurs pétitions sont en ligne.

Et vous, comment avez-vous vécu l’accouchement, avec ou sans péridurale ?



Le soleil, ami ou ennemi ?

Meilleur ennemi. Merci Instagram pour cet énième « débat » : cette fois sur les crèmes solaires… C’est de saison !!

Le soleil est VITAL. Il peut aussi être dangereux. C’est comme presque tout sur cette planète : à utiliser, sans excès.

Le bienfait basique

Pour chacune des naissances de mes enfants, un né en hiver et l’autre au tout début du printemps , le personnel de la maternité a préconisé de rester le plus possible proche de la fenêtre avec bébé. Pour écarter le risque d’ictère (jaunisse). En effet, « exposé à la lumière naturelle, notre organisme développe son système immunitaire naturel »

Mon enfance au soleil

Pour la petite histoire, je suis née rousse aux yeux bleus, de deux lignées réunionnaises. Métissées et insulaires.

Je devais être âgée de 2 ans

J’ai d’affreux souvenirs de coups de soleil (en Métropole et à la Réunion) extrêmement douloureux. D’insolations qui me rendaient malades. De réactions cutanées, après les baignades. Tout ça, sans vraiment savoir si ma peau réagissait au soleil, au sable, au sel, aux crèmes ou au mélange des quatre. Des souvenirs cuisants associés aux soins réconfortants de mon père. Il badigeonnait ma peau avec un mélange dont je ne me souviens que de l’odeur forte du vinaigre. Le soulagement était instantané. Je ne m’exposais plus durant plusieurs jours après, pour cicatriser. Quand j’utilise le terme « exposer », je ne restais jamais sur ma serviette à attendre de cuire, non. Je jouais au bord de l’eau ou dedans ou dans les rochers. Mon capital soleil était déjà bien entamé à 10 ans.
Mon père n’aimait pas quand ma mère et moi mettions de la crème. Il disait que les générations précédentes de réunionnais n’avaient jamais eu aucun problème de peau. Ils savaient se protéger sans produits chimiques. Pour lui, l’alimentation et le respect des heures étaient essentiels. La voix de la sagesse. Force est de constater que la recrudescence des problèmes de peau coïncide avec la surexposition et l’usage des cosmétiques.

J’ai rapidement détesté la plage et la mer. A ma grande joie, presque toutes les vacances de mon enfance se sont ensuite déroulées à la montage, avec tout l’attirail pour se protéger durant les randonnées et autres loisirs : manches longues (lin et coton), casquette, lunettes (je suis myope et astigmate) etc. Quand j’allais à la Réunion, j’étais la seule habillée sur la plage. C’est d’ailleurs toujours le cas, si j’ai trop chaud. Je reste habillée ou je fuis en balade, à l’ombre.

Les produits solaires

Pour en venir au sujet brûlant des crèmes solaires… On m’en a tartiné. J’en ai mis pendant des années. Aussi à mon fils aîné. Jusqu’à ce que je ne constate RIEN de différent avec et sans (sauf le sable encore plus collant avec). Et puis, un jour, il a fallut en appliquer toutes les deux heures et là j’ai dit STOP. J’ai regardé les compositions, je n’ai rien compris, donc je me suis méfiée.
Des personnes de mon entourage ont développé des mélanomes et autres vilains problèmes de peau, tout en se tartinant eux aussi de produits « anti-solaire ».
Cadet en a mis très peu. J’expliquais à la nounou et au personnel de l’école qu’il devait rester habillé et à l’ombre. Personne n’a jamais remis en question mes demandes. Au contraire, beaucoup m’ont posé des questions et se sont renseignés.

S’informer pour la santé et la planète :

Internet a rendu l’accès à l’information simple et rapide. Bien sûr, on trouve de tout mais si on sait chercher, il y a fort à parier que notre choix sera vite vu ! J’ai donc décidé de cesser d’utiliser des crèmes solaires et même des crèmes tout court. L’industrie des cosmétiques aime autant l’argent que le monde pharmaceutique. Quant à notre santé, parfois je me demande si c’est vraiment leur objectif… Un produit solaire est onéreux. Il ne dure qu’un été. Qui ne sait pas qu’un produit cosmétique ouvert et exposé à la chaleur perd rapidement ses (soi-disant) propriétés ?

La préoccupation (qui devrait être planétaire) concernant la gestion de nos déchets a été une nouvelle prise de conscience… Que fait-on de tous ces tubes, spray et compagnie ? Presque RIEN. La France recycle à peine. Je ne donne aucun chiffre ici. Chacun peut chercher, ça évolue tout le temps et pas dans le bon sens !! Lors d’un séjour sur l’île Maurice, j’ai vu une portion de la côte envahie d’emballages en plastique (en 2012). C’était choquant à côté de la beauté des lieux.

En conclusion

Qu’est-ce que je fais pour protéger mes enfants et ma peau ? Nous nous habillons, déjà parce que plus notre peau est nue plus elle a chaud. Nous nous baignons rapidement, s’il fait très chaud (pas la peine d’infuser). Nous cherchons l’ombre. Aucune sortie (le plus possible) entre 11h et 16h. Pour rappel, il s’agit de mon avis, il n’est imposé à personne. Seulement, quand sur les réseaux sociaux des personnes se permettent de me faire la leçon parce que je ne mets pas de crème, ça me gonfle.

OUI l’usage du plastique devient problématique, OUI ça devient plus important que notre petite santé à chacun puisqu’il s’agit de la santé de TOUS. Si bronzer est plus important pour vous et bien c’est un comportement que je qualifie d’irresponsable pour vous et vos enfants ou vos neveux/nièces ou vos cousins…

Les prochaines générations ne nous excuseront pas.

Petite anecdote d’un voyage en Corse, en plein été. Des copines, adeptes du bronzage, se demandaient où étaient les gens entre 11h 16h. Elles étaient deux sur la plage. Les Corses et les touristes soucieux de leur capital soleil étaient à l’abri et souvent à table, tout simplement.
Si les espagnols vivent le soir, c’est peut-être qu’il fait trop chaud la journée ! Si les touaregs marchent le matin et le soir, y’a sûrement une raison.

Quelques liens pour ceux qui veulent aller plus loin :

Beauté critique

Folle autonomie

Passeport santé

Déconfinés, délivrés? masqués!

Au bal masqué ohé ohé


Je ne sais pas pour vous, mais chez nous, à part sortir plus d’une heure sans attestation, rien n’a changé ! Nous retournons enfin à la mer et en forêt sans regarder le cadran solaire.

Aucune envie de faire plus. Nous avions déjà privilégié les courses au drive avant le confinement. Cadet a grandi, il aurait besoin de vêtements, mais franchement ça attendra. Il ne retournera pas à l’école avant la rentrée prochaine en septembre. Le maire et les directions ont décidé de laisser les maternelles fermées. Quand je parcours le protocole sanitaire, je comprends leur décision. Tous les locaux ne permettent pas ces aménagements.
Évidemment ma situation de recherche d’emploi ne nous met pas en difficulté. C’est un contexte favorable pour notre famille.

Nous croisons tous les doigts pour que la seconde vague (s’il y en a une) soit moindre, voire riquiqui et nous évite un reconfinement…. Suspense.

@enquarantainebd sur instagram



Le projet de partir au frais durant l’été, nous motive pour respecter les gestes barrières et éviter tous les lieux à risques ! Passer juillet et août confinés à la maison sans un souffle de vent ou de fraîcheur, ça sera trop rude. La semaine de congés à la montagne est vitale !! Pour peu qu’une canicule s’invite durant l’été et ça sera l’enfer sur Terre…

Le bilan de ce confinement est plutôt positif, même si nous avons peu profité de la continuité pédagogique. Sans imprimante et sans ordinateur disponible, c’était compliqué. Cadet a appris en jouant à des jeux de toutes sortes, de société ou sur écrans.

Ce mode de vie s’approche du nôtre habituel. La cohabitation a été fluide. La vie sociale nous a peu manqué mais nous étions contents de revoir des amis. Pour la famille, il faudra de la patience, elle est à bien plus de 100km.

@jout, après l’énième allocution de monsieur le Président de la République :

Cadet est retourné à l’école le 8/06 deux jours par semaine. La continuité pédagogique était un fiasco désastreux (c’est pour bien appuyer le total échec). Pour ma recherche d’emploi, j’ai eu besoin de temps. Il m’a dit « maman c’est trop bizarre, je reste à ma table dans la classe avec quelques jeux et du travail à faire. Dans la cour, il faut rester dans un cercle et on se lave tout le temps les mains ». Je lui ai demandé si c’était difficile à vivre et il m’a répondu «non, on est 5 ! » Depuis le 22/06, il n’y a plus de distance physique. Il y a école 4 jours par semaine et d’autres élèves sont revenus. Je souffle un peu.

Nous sommes retournés dans les magasins car il a pris une pointure de chaussures et une taille de vêtements ! On verra dans 15 jours si c’était risqué.

Et chez vous, c’était comment ?

@parentsprofs sur Instagram

Confinement. Comment va mon enfant ?

Bilan de 3 semaines de confinement.

L’aîné est majeur et vacciné. Avec nous, il traverse les étapes du haut de ses 20 ans…

Mais comment va le cadet ? Il a eu 6 ans en comité restreint, lui qui dès l’année dernière avait décidé de le fêter avec « des autres ». Je préfère les anniversaires en famille mais j’écoute les envies des garçons. C’est important qu’ils soient plus sociables que moi.

Pour nous tous, la brutale sensation de mauvaise surprise passée, il y a eu le déni, la colère, le marchandage, la dépression nous y sommes encore, je pense, avec des allers retours entre colère et marchandage…Et pour finir arrivera l’acceptation. Un jour ou l’autre. C’est comme un deuil. Le deuil de la vie d’Avant.

La vie d’Avant était plus ou moins satisfaisante. Le fait est que c’est la seule que nous connaissions. Elle était devenue confortable, avec ses routines, année après année. C’est ainsi que nous avons grandi, dans la plupart des pays occidentaux, dits développés.

Chez nous, les deux premières semaines ont ressemblé à une vaste blague. Depuis longtemps j’hésite à pratiquer le unschooling. J’ai arrêté d’hésiter. Non seulement « l’école à la maison » nous est imposée mais surtout, c’est trop tard. L’école est déjà passée par là. Ou alors il faudra plus de temps pour trouver nos repères. Quelque chose me dit que du temps il y en aura…Plus qu’on ne le pressent…

Pour en revenir à la question de départ. Sans que je l’interroge, le Cadet a dit « de toute façon je préfère jouer ». A la maison, il en a tout le loisir. Quand il veut, sans contrainte. Ça lui plaît.

Puzzle, châlin, construction, pâtisserie, fabrique à histoires Lunii, dessin, cabane…


A côté de ça, il s’endort très difficilement, parfois pas avant minuit. De fait, il pratique beaucoup moins de sport et surtout je le laisse dormir le matin. Il est beaucoup moins fatigué. Tout comme moi. Calqué sur mon rythme de chômeuse, il n’a plus de rythme scolaire. Le changement d’heure a ruiné nos tentatives de recalage. Il n’y a plus ni jour de la semaine ni heures.

Il paraît que nous devons mesurer notre chance d’avoir de l’extérieur. J’en ai marre de cette échelle minable du confinement. Que je profite d’un extérieur ou non, les émotions dues au fait d’être séparés, sans savoir jusqu’à quand, de nos proches vulnérables ou pas, elles sont là. Bien réelles et présentes.

Nous évitons, tant que possible, d’aborder des sujets sensibles. Un enfant est une éponge émotionnelle. Il sentira, que nous lui disions ou non, ce qui nous tracasse.

L’impuissance et surtout la distance sont les pires ressentis du moment. Il les sent. Il les exprime à sa manière. J’ai choisi de dire avec des mots simples et avec parcimonie. Sans TV ni radio en fond sonore, ça nous facilite la tâche du tri médiatique. « Dehors, il y a un virus qui rend très malade. Tous ceux qui le peuvent doivent rester chez eux et éviter au maximum de sortir. »

Alors comment va t-il ?
Il semble serein. Comme nous, mais en décalage. Avec des accès de colère et de chagrin qui sortent de nulle part, au premier abord. Si je creuse, je sais très bien d’où ça vient.


Il accepte de ne plus aller à l’école, un peu comme des grandes vacances, à la maison. Il accepte de sortir beaucoup moins souvent et se contente du bout de jardin. Il accepte que les vacances chez les mamies et papi soient annulées. Il accepte de manger ce qu’il y a ou pas et d’attendre les prochaines courses (ce qu’on a trouvé) un peu plus longtemps qu’avant. Il accepte que la fête de famille n’ait pas lieue. Il accepte de ne plus nous accompagner dans les magasins encore ouverts. En fait il ne sait rien de ce qu’il se passe dans les villes alentours et nous non plus. Il accepte de ne plus aller à la plage alors qu’il adore ça. Il a accepté de fêter son anniversaire sans copains et pas où c’était prévu. Il a accepté que sa chambre devienne le bureau de son père pour le télétravail. Il a accepté de jouer dans le salon pour éviter de déranger…

Tout ça jusqu’à nouvel ordre.
« Ce sera quand le nouvel ordre ? » Si nous le savions…Il y a si peu de réponses et de visibilité dans l’à-venir.

Mais quel calme, quelle patience !!!! Quelle adaptabilité !

C’est LUI le héros de cette période si étrange et particulière. Tous les jours il me montre le chemin du Carpe Diem. Sacrée leçon. Je suis une mauvaise élève. Je trépigne, je m’énerve, je me fâche, je lui fais des reproches, je m’ennuie, je regarde trop souvent mon téléphone. Je culpabilise.

-« Maman ? papi et mamie ils vont attraper le virus ? » – « je ne sais pas ». « Est-ce qu’ils vont mourir à cause de ça ? Et moi ? Et toi ? Et papa ? » -« je ne sais pas ».

La seule chose que nous savons c’est qu’il est préférable de rester à la maison…Jusqu’à nouvel ordre.

Et chez vous ? Comment ça se vit tout ça ?

Quelques ressources : apprendre à éduquer

c’est la Crise

Suite à un « échange » sur instagram, {le réseau social que je supporte encore un peu grâce à quelques belles personnes. (@mickaella974 pour les curieux)}, je me suis dit qu’un rappel du scoop suivant serait bien venu :

un enfant est un individu à part entière !!

Cela implique que comme n’importe lequel d’entre les humains, il ressent des émotions, des sentiments, des contradictions, des contrariétés etc. Cela sous forme de tempêtes tellement puissantes qu’il lui est tout bonnement impossible de s’en sortir seul ou alors avec de gros dommages sur l’estime de soi et la confiance en soi. Après c’est la galère pour reconstruire.

Sous une publication de @santedanslassiette sur l’étrangeté de l’espèce humaine qui donne de l’eau à ses plantes et des sodas à ses enfants, une personne avait commenté que les plantes ne crient pas. Une autre que l’enfant ne ferait pas de caprice s’il ne connaissait pas les sodas. Je précisais qu’un enfant ne fait pas de caprices mais qu’il traverse des émotions, sans mode d’emploi. Quelqu’un d’autre qui passait par là, a trouvé bon d’écrire qu’il n’y avait rien de méchant dans le commentaire précédent. Oui certes, avais-je écrit quelque chose signalant que c’était « méchant » ? Non. S’en est suivi un pseudo dialogue dans lequel, en résumé, une certaine Jade avait vraiment envie que je comprenne que j’avais tout faux quand j’écrivais qu’un enfant ne fait pas de caprice… Elle est mal tombée. Elle a soutenu mordicus que je me trompais et a tenu à ce que j’avoue que des enfants font des caprices. Comment avouer quelque chose de FAUX. Vous voyez le tableau ? J’ai rencontré suffisamment d’enfants pour être ABSOLUMENT certaine qu’AUCUN ENFANT NE FAIT DE CAPRICE. Dans mon métier, j’ai observé et géré des crises, aucun caprice. Là-dessus, elle a écrit que j’étais fermée et je ne sais plus quoi d’autre et que je me contredisais quand j’admettais que l’enfant peut être en crise… Mais Jade, si crise veut dire la même chose que caprice, alors la France traverse actuellement un CAPRICE SANITAIRE !!!!

Définition du mot crise : dans le champ qui nous intéresse et qui n’est pas celui de l’actualité (désolée, je ne nourris aucun intérêt à la crise sanitaire que nous avons amplement méritée) ==> « Brusque accès, forte manifestation d’un sentiment, d’un état d’esprit : Une crise de larmes, de jalousie ».

Rappel (j’avais déjà écris sur le sujet ici) de la définition du mot caprice « nom masculin Envie subite et passagère, fondée sur la fantaisie et l’humeur. Avoir des caprices. »

Déjà, l’enfant ne ferait pas de caprice, car ça ne se fabrique pas. Selon ses détracteurs, l’enfant aurait des caprices, des envies subites etc de manière intentionnelle. Il me ferait exprès pour faire suer son monde. Sachant que le cerveau de l’enfant arrive à maturité vers 6-7 ans (à cause de l’immaturité du cortex préfontal et des circuits relayant l’information entre le cortex et le système limbique), ça nous laisse déjà toutes ses premières années, pendant lesquelles il en est incapable… sauf s’il a besoin d’un exorcisme…? Un enfant de moins de 3 ans capable de fantaisie intentionnelle, je demande à voir.

Un enfant grandit dans un environnement multiple. Il est entouré d’adultes. A la limite s’il est « capricieux », à qui la faute ?
Jade écrivait que son neveu de 3 ans fait des caprices pour je ne sais plus quelle raison… « Neveu de Jade, je suis désolée pour toi, mais ta tante n’en démordra pas. Pour elle, tu es capricieux quand tu ressens des émotions et que personne ne cherche à comprendre. Tu calques ton comportement sur l’éducation que tu reçois mais c’est de ta faute. »

Bref, son unique exemple devait faire foi face à toutes les crises que mes collègues et moi avons géré et qu’elles géreront encore au quotidien dans les lieux d’accueil. Dans les lieux d’accueil où j’ai travaillé, seules les vieilles biques de collègues et certains parents parlaient de caprice… La vieille école et la vieille époque sont révolues. C’est terminé. Le mot caprice est un mot poubelle et facile pour éviter de réfléchir et de comprendre ce qu’il se passe. Il dénigre totalement ce que ressent l’enfant. Oui je persiste et signe, c’est totalement irrespectueux de lancer à un enfant en pleine crise « arrête tes caprices ! »

« C’est à toi adulte de te pencher vers moi et ce que je traverse pour m’aider à comprendre qu’il y a d’autres façons d’agir que de crier, hurler, taper etc.« 

L’enfant fait ce qu’il peut avec les moyens du bord.

En conclusion : les caprices n’existent pas, j’ajouterai : dans le monde de la petite enfance.

Pour aller plus loin :

Déconstruire l’idée de caprice chez l’enfant

Pour en finir avec le mythe sur les caprices d’enfant

L’avis du Dr Gueguen : sos parents

Utopie, remède et solidarité

Cette période est étrange et particulière. Je la traverse comme d’habitude. Je navigue à vue. Récemment mon partenaire de vie de couple me disait : « tu es comme Jack Sparrow. Ta boussole n’indique aucune direction. Tu ne sais pas où tu veux aller, ni ce que tu désires le plus ». Bien vu capitaine !!! Merci pour ce résumé concis et précis de ma vie actuelle ou peut-être bien perpétuelle.

Pirates des Caraïbes

A l’instar de la famille Coste (et plein d’autres) que je ne suis pas (encore l’algorithme d’Instagram qui décide), je me questionne sur cet épisode de notre vie sur Terre. L’idée de Sébastien est originale. Sauf que je n’ai aucune envie de me filmer. De plus, je ne suis pas un « compagnon », je ne fais pas partie de leur communauté. C’est donc ici que je « participerai » à la propagation de ce que je préfère appeler un remède solidaire pour notre espèce en crise. Les questions me semblent pertinentes, je me permets d’en utiliser le fil conducteur. Je réponds en tant que personne. La professionnelle est au chômage.

Le monde idéal dans lequel j’aimerai vivre :

Comme j’ai juste envie d’être tranquille et contemplative ; dans mon monde idéal, il suffirait simplement que je puisse me connecter à la Terre. Sans aucun obstacle et en permanence. Parce que c’est la seule qui me ressource vraiment. Par exemple, quand je jardine, même si je bêche pendant des heures pour évacuer mes casseroles, je ne ressens jamais de fatigue morale ou mentale. Malgré l’effort physique, je me sens régénérée. M’occuper du potager évacue le stress et les pensées négatives.

Les mots sont difficiles à trouver. Quand j’ai vu Avatar et Valérian, j’ai été frappé par deux planètes qui me semblaient très proches de la façon dont j’aimerai vivre.

Pandora
Mül

Qu’est-ce qui cloche ?

La planète tourne rond. C’est l’Humanité qui s’autodétruit.

Dans ce monde, je me sens oppressée par mes semblables. Ce qui m’y gêne le plus :

  • le conformisme, les pressions pour faire/être « comme il faut », pour être dans « la norme »,
  • la course à la consommation et l’obsolescence programmée…

Mes propositions seraient, dans le désordre, de :

  • reconsidérer l’éducation et l’instruction imposées aux familles par un système obsolète. Peu sont ceux qui parviennent à s’en affranchir.
  • Revoir la considération envers la faune et la flore. Nous ne sommes pas en haut d’une pyramide. Nous ne dominons personne et sûrement pas la Nature et ses habitants.
  • Se considérer les uns les autres entre humains. Chacun sa route, chacun son chemin. L’expérience fait de chacun ce qu’il est à l’instant T. Chacun son rythme.
  • Changer notre façon de consommer, c’est URGENT.

Quelles leçons tirer de 2020 ?

Nous ne sommes qu’au troisième mois de l’année. La question est surtout : comment avons-nous réussi à ne tirer que si peu de leçons du passé ? L’espèce humaine oublie vite ce qui ne lui est pas arrivée directement. J’en conclus que nous avons constamment besoin d’expérimenter. Pour cela, nous répétons plus que nous innovons. Nous répétons des schémas délétères malheureusement et nous récoltons ce que nous semons.

Y’a pas 36 issues à ce qu’il se passe aujourd’hui.

Soit nous continuons et nous souffrirons

de plus en plus, en mode survie.

Soit nous rectifions et nous nous ouvrirons

à plus de possibles… En vie.

Les solutions sont nombreuses. Je ne prétends pas avoir les bonnes. J’écris depuis 2012 sur ma vision de l’éducation.

Les pistes ont le mérite d’exister dans divers autres domaines grâce à des experts et surtout des lanceurs d’alertes : finances, environnement, santé etc.

Si nous sommes dans une impasse en 2020, il suffit de faire demi-tour jusqu’à l’intersection ou rond-point précédent et de changer de direction.

Nous avons encore le choix. C’est peut-être la dernière opportunité.

Le remède c’est le changement d’angle de vue.

L’enfant que j’ai été

…est l’adulte que je suis.

J’ai été abusée et je n’en suis pas morte. La vie à côté de mon propre corps est une forme de vie. Corps sali, inexistant ou encombrant. Toujours en vie.

L’abuseur, lui, il est mort. Trop tôt, mais suffisamment longtemps après ses actes pour que je m’en souvienne de son vivant. J’ai toujours cru qu’il payait jour après jour pour ce qu’il m’avait fait. De mon point de vue, sa vie était pourrie, sans joie ni dignité. C’est aussi pour ça que je n’ai rien dit et parce que je voyais mon avenir tout tracé : gamine menteuse qui l’a sûrement cherché. A 9 ans… Je connaissais suffisamment ma famille pour savoir que ça l’aurait détruite. Elle s’est disloquée sans cette part obscure, alors je n’imagine même pas avec !

J’ai oublié donc je me suis tue et hélas tant d’année plus tard, je pense toujours que c’est mieux comme ça. Égoïstement. J’ai évité soigneusement de penser qu’il pouvait y avoir d’autres victimes. A 9 ans, qui pense à ça ?

Personne n’a rien dit. Soit les autres ont fait comme moi, soit j’ai été la seule. Personne ne le saura jamais. Il est mort avec son secret de pervers. Et nous sommes tous bâillonnés par la loi du silence. Si quelqu’un.e d’autre avait parlé, j’aurai parlé. Seule, c’était sa parole contre la mienne. La parole d’une femme vaut à peine, alors celle d’une enfant !

Quasiment personne ne le sait encore aujourd’hui. A quoi ça sert de salir ce qui est déjà dégueulasse ?

Pourquoi j’écris aujourd’hui ? Parce que le silence est assourdissant. C’est douloureux. Écrire est une thérapie. Et personne n’en souffrira. Il y a prescription.

Je me suis construite avec cette plaie. Ça ne m’a pas du tout rendue plus forte, ni courageuse, ni féministe. Cette plaie est devenue une cicatrice invisible. Le « si j’avais parlé » est une vie parallèle.

Quand j’écoute Charlotte Lewis, je n’ai aucun regret.

Est-ce l’emprise d’un pédophile décédé ? De la pitié pour sa famille ? Non. C’est la réalité d’un pays qui protège les pédocriminels. C’est la société dans laquelle nous vivons. Je me suis inconsciemment protégée d’encore pire que ce qu’il m’a fait subir. J’ai nommé : les Foudres de l’Injustice. Ça m’aurait brisée une seconde fois, plus bas que terre.

C’est belle et bien « la Honte ».

Je ne balance pas. J’ai trouvé ce mouvement anxiogène, à des années lumière de la haine que j’ai inévitablement ressentie après que le déni se soit fait la malle en ricanant. Je vomis juste la violence sous toutes ses formes.

La liste des praticiens et praticiennes qui m’ont accompagnée pour réintégrer mon corps est longue comme la muraille de Chine…et c’est loin d’être fini. Ce n’est jamais fini, même quand c’est enterré et pardonné. Jamais oublié. L’âme est en morceaux. La vie est une quête pour les retrouver et les rassembler.

Si un jour quelqu’un.e invente le moyen de distinguer À VIE la femme que je suis, de la victime que j’ai été, je lui décernerai le César de la meilleure thérapie de résilience du règne humain. A vos marques…

Je pense aussi…17 mars 2020

@jout : un blabla précédent sur le sujet concernant les enfants.

Aparté : je tire mon chapeau à Florence Foresti pour son animation fracassante d’une cérémonie de vieux croûtons endurcis avec une majeure partie de public qu’il faudrait pincer pour qu’il réagisse (rire était difficile). Oui, c’était courageux, oui c’était le lieu et oui c’était le moment. Heureusement qu’elle a été rémunérée pour ça. Enfin quoi, qui travaille gratuitement ? C’est une humoriste, hein. A la 46ème, que l’académie choisisse une intelligence artificielle pour faire le job. Source : j’ai vu des extraits sur YouTube : discours d’ouverture.

trouvée sur Instagram

Klaus

Klaus et son costume Sami

Comme écrire est thérapeutique, je ne vais pas m’en priver sous prétexte que je n’exerce plus mon métier. Il y en a qui appelle ça de l’indécision ou être une girouette. Changer d’avis me plaît. Après tout, je cultive aussi le paradoxe.

Donc j’écris le premier blabla de 2020 sur un film de Noël. Logique.

Si vous ne connaissez pas mon vécu avec cette fête, c’est , ici et par là-bas. Pour les pressés : Noël a, selon mon ressenti, perdu sa magie et son authenticité depuis longtemps et donc je traîne des pieds dès le mois de novembre.

« Noël est ce que tu en fais ». Oui, certes. Je pourrais fêter Noël à ma façon, sans me soucier des autres. Sauf que je vis au milieu de presque 67 millions de français. Ça impliquerait que je m’exile au fin fond de la montagne, dans un lieu qui ressemble à la cabane de Klaus, pour éviter de subir la frénésie des achats, des préparatifs, des déchets qui s’amoncellent dans la rue, des pauvres sapins coupés de leurs racines, des foies d’animaux rendus malades pour rendre malades des humains, des repas à n’en plus finir, des vœux automatiques… Toute cette agitation que je trouve grotesque.

Klaus

Noël et toute sa clique ont été éprouvants, encore cette année, notamment d’un point de vue pratique. J’étais en famille dans la capitale. Paris est une ville qui m’épuise. Sans métro, c’est une ambiance particulière (souvenirs de 1995). Au moins il sera gravé dans nos mémoires…

Que vient faire un film Netflix sur la planète EJE ? Le rapport avec l’enfance est plutôt évident. Je ne dévoilerai rien du film, soyez sans crainte ! Le lien c’est l’origine de Santa Claus. Jusqu’à ce jour, je n’avais jamais visionné un film sur Noël aussi touchant et réaliste en même temps. Et que dire de la beauté des dessins, de la pertinence des dialogues et de cette touche d’humour ! Cette version des origines du père Noël a réussi à redorer son image dans mon imaginaire (sans images=aphantasie).

Noël en 2019 m’a semblé toujours autant démesuré, à des lieux de sa magie originelle, mais je sens une sorte de second souffle, de retour aux sources, d’envie de faire autrement. Comme un désir d’équilibre et de simplicité. C’est un bon début. Un peu d’espoir = des Noëls plus écoresponsables pour la Terre et ses habitants, dans les années à venir ?

L’équithérapie

Grâce à mon futur ex-employeur, j’ai eu l’incroyable privilège de découvrir le monde équestre. Je connaissais les chevaux de loin en balade ou de plus près quand ils s’approchent, de l’autre côté de la clôture électrique. C’était donc une grande première de les côtoyer régulièrement pendant 7 mois.

Je n’avais aucun a priori ni aucune réticence, mais un peu d’appréhension. Ces animaux sont imposants et m’ont toujours impressionnée. Je n’étais jamais montée sur un poney !

Dans le cadre du suivi régulier des personnes accueillies dans des dispositifs particuliers, j’ai donc accompagné des mères mais aussi des femmes seules.

L’activité avait été présenté à l’équipe par des cavalières motivées dont l’enthousiasme était remarquable et j’ai vite compris pourquoi. Pour ce centre équestre, j’ai rencontré des salariées investies, passionnées et passionnantes.

J’ai appris plein de choses et j’en ressors enrichie. C’est aussi ce que m’ont exprimées les résidentes que j’ai accompagnées. Certaines ont du dépasser des peurs bien ancrées, d’autres ont apprécié l’apaisement au contact de la nature et des chevaux, d’autres ont eu besoin de temps pour s’affirmer et réussir à ce que le poney respecte les consignes. Les enfants ont profiter au maximum de ces moments en extérieur, en symbiose avec le poney et son environnement.

A l’issue d’une période d’adaptation, elles ont pu monter à poney, bien après les enfants. J’ai eu aussi cette chance, un peu compliquée à gérer pour moi. Être sur un poney c’est encore autre chose que de s’occuper de lui ou de le faire trotter et galoper seul dans le rond de longe. Monter sur cet animal dont on ressent tous les mouvements et la vie qui est en lui, c’est très intense !

Je suis convaincue par l’équithérapie. Les bienfaits sont visibles : découverte, apaisement, ressourcement, rigueur, affirmation, confiance en soi, apprentissages mais aussi tranches de rires dans la joie et la bonne humeur !

Merci infiniment au centre équestre d’avoir permis cela. Merci à Harpèges, les accords solidaires d’avoir accepté de faire vivre cette expérience à des enfants et à des femmes qui n’auraient peut-être pas eu cette possibilité autrement.

Harjès devient Harpèges

Suite au probable 100ème féminicide de l’année 2019, le sort de la femme victime de violences a été mis sous le feu des projecteurs et a vivement fait réagir l’opinion publique. Salomé, 21 ans est décédée sous les coups de son petit ami, en août dernier.

Tous les matins je passe devant l’atelier de sculptures de sa mère dans le centre historique de Grasse, pour me rendre au travail à Harjès. En résumé, c’est une association qui regroupe un centre social, un pôle juridique d’aide aux victimes, entre autres, et un pôle hébergement qui accueille des femmes isolées, avec ou sans enfants, souvent victimes de violences conjugales et/ou intrafamiliales.

Je suis EJE au sein du pôle hébergement depuis juin 2018. L’association a fusionné tout récemment avec une autre association grassoise, le Centre Maternel et Infantile, reconnue d’utilité publique et se nomme aujourd’hui Harpèges, les accords solidaires. Quand j’ai vu le nouveau nom à la réunion de présentation, j’ai tout de suite pensé aux accords Toltèques, les couleurs, le slogan, le style.

Je peux parler d’Harjès avec un recul de seulement 18 mois et j’y achève ma mission en même temps que se termine l’année 2019. Harpèges ne fera pas partie de mon aventure professionnelle. Pour les curieux, un site internet verra le jour, début 2020 : www.harpeges.fr

Le Kiosque de la ville de Grasse a publié une double page de cette fusion- événement, célébrée presque comme un mariage, qui mérite l’attention des citoyens de la ville, du département, de la région… Et par extension, pour servir de modèle, la France entière peut s’inspirer du travail effectué au sein d’Harpèges, les accords solidaires…Ne serait-ce que pour honorer le Grenelle des violences conjugales qui s’est achevé le 25 novembre dernier.

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Je pense que c’est l’aventure humaine et professionnelle la plus intense, de part sa durée et ses particularités, que j’ai pu vivre jusqu’à présent. Les rencontres et les situations, qu’elles se situent du côté des collègues ou du côté des résidentes, sont d’une richesse qui dépasse ce que j’aurai pu imaginer du genre humain…Je suis souvent ébranlée. C’est difficile de rester professionnelle quand les émotions peuvent me gagner parfois quotidiennement.

Les raisons de mon départ sont variées, la plus simple est la fin du CDD…Mais honnêtement, je ne suis pas prête pour l’ampleur de la tâche demandée. Je manque trop de confiance en moi. Je ne me sens pas du tout à la hauteur. Je sais surtout répondre aux besoins des « usagers » mais rarement aux attentes de la direction.

Je remercie tous les salariés d’Harpèges, avec lesquels j’ai parcouru un bout de chemin, que je ne suis pas prête d’oublier !! Mention très spéciale aux collègues de l’étage logement !!! Clin d’œil à celle du centre social avec qui j’ai fait un combat de sumo au parc Phoenix !! Cette association est remplie de belles personnes et de beaux projets. Comme partout, il y a des hauts et des bas, mais vraiment le proverbe qui dit que « seul on va plus vite et ensemble on va plus loin », s’y vérifie la plupart du temps.