Celui-ci est bien de notre 21ème siècle : déterminé, un rien pince-sans-rire. Tout pour me plaire.
La littérature jeunesse peut être lisse et politiquement correcte à un point lassant parfois. Rire spontanément, c’est rare pour moi. Évidemment chacun son humour, ses goûts, ses couleurs…Mais l’ennui c’est avec parcimonie. Alors quand débarque cet Émile, je me réjouis !
Comme je le partageais sur Instagram, j’ai découvert Émile quand j’étais au fond du gouffre…
…de Padirac dans le Lot, en 2017. Le seul exemplaire était en rapport avec le lieu : Émile veut une chauve-souris. Cela dit, je n’ai croisé aucune chauve-souris là-dessous. Cadet avait 3 ans. Ce livre a plu à moi sa mère bien plus qu’à lui. En 2019, il a 5 ans et il commence à comprendre ce personnage décalé.
Alors j’en ai profité pour compléter la série par des occasions, pour notre grand plaisir d’histoires du soir.
Je suis hilare quand je les lis, je trouve Émile tellement authentique. Une vraie bouffée d’air frais dans notre bibliothèque.
Alors là, je riais tellement que Junior bis en avait marre d’attendre que je me calme pour connaître la suite ! Un gamin qui dit qu’il est atrabilaire, je l’aime.
D’origines révolutionnaires ou populaires, des comptines et chansons traditionnelles évoquent bien souvent des chants paillards français ou des sujets inappropriés pour les enfants. Derrière les plus célèbres comptines se cachent souvent une vérité inavouée.
Faut-il changer les paroles pour les adapter à nos enfants ?
Chacun fait comme il veut. J’ai eu à le faire parce que ça me gênait de chanter des paroles cruelles et parfois dénuées de sens concret. Entre la gentille alouette qui se fait plumer, l’hirondelle qui se prend des coups de bâtons, le chasseur qui veut tuer le lapin (c’est logique aussi, il chasse et ensuite il le mange !!), c’est loin d’être enfantin. Cela dit, la souris comme elle est verte, elle n’existe pas donc elle peut bien finir en escargot…bon il est tout chaud mais des français mangent des gastéropodes à coquille !
Quel est l’intérêt des comptines ?
Je cite : » Le rôle des comptines est de familiariser l’enfant avec le langage. Elles représentent le premier plaisir musical ressenti par tout être humain dans son évolution. Ça se traduit principalement par la créativité verbale sous forme de jeu de mots et de rimes évoquant des situations insolites ou burlesques. «
Ces comptines et chansons appartiennent au passé. Je les fredonne par habitude mais mon répertoire reste adapté. j’ai simplement fait le choix de ne plus chanter des chansons que je trouve cruelles, insensées ou hors contexte.
Récemment le cadet est rentré de l’école en chantant « haut les mains, peau de lapin, la maîtresse en maillot de bain »… Grand classique des cours de récré, il l’a apprise à l’école et pas par l’enseignante !! Arrivé à 3 ans, et même avant si un enfant est allé en lieu d’accueil collectif, il entendra ces chansons de toutes façons. Est-ce bien nécessaire de les chanter en version édulcorée ? Elles ne sont plus d’actualité, c’est un fait mais elles existent et traversent le temps, que nous le voulions ou non.
Que chanter ?
Si elles nous dérangent, et bien il suffit de choisir d’autres chansons. Il y en a à foison grâce à des talents comme Aldebert, avec les albums Enfantillages ou encore les Ogres de Barback (non, ils ne mangent pas les enfants) avec Pittocha et bien d’autres encore. Le soldat rose, le petit prince, Émilie Jolie. Il y a toujours une mélodie qui a la préférence de chacun. Ma préférée d’Émilie Jolie c’est :
Il y en a sans aucun sens, à part purement phonétique et à base de rimes. Les enfants s’amusent à chantonner :
« A la soupe soupe soupe, au bouillon yon yon, la soupe à l’oseille c’est pour les demoiselles, la soupe à l’oignon c’est pour les garçons. »
Pour les touts petits, quelques comptines suffisent. Inutile de les inonder de paroles. Ils semblent apprécier les sonorités et la répétition, plus que le sens des mots :
Les EJE (en général) aiment autant les chansons et comptines que les livres jeunesse. Alors si vous avez besoin d’élargir votre horizon culturel, nous sommes disponibles et souvent ravi(e)s de partager nos trouvailles. Si vous-mêmes avez des découvertes à partager, les professionnels de la petite enfance s’en saisiront avec plaisir pour les enfants…Sauf Gims…Pitié (mes oreilles saignent quand elles l’entendent, elles ne supportent pas ce son.)
Merci aux instagrameuses qui m’ont inspirée ce blabla !
J’ai rarement évoqué l’autisme sur Planète EJE. Ceux qui me lisent ont peut-être vu quelques allusions, par-ci par-là, soit au sujet de mon fils aîné que j’ai longtemps pensé autiste (plusieurs praticiens parlaient déjà de précocité intellectuelle), soit dans mon parcours professionnel, puis dans l’histoire du caméléon rose, à mon sujet quand, professionnellement, j’ai craqué.
Après leur diagnostic, j’ai eu encore plus de doutes. Le psychiatre ne m’avait pas du tout inspirée confiance. J’ai trouvé cette parenthèse de ma vie bâclée et épuisante. Pourtant, je suis convaincue qu’ils m’avaient prise au sérieux. Puis par lassitude, j’ai mis ça de côté. J’y ai souvent repensé. Le quotidien a repris son cours. J’ai même retrouvé une activité professionnelle et je m’y sens encore bien ! Peu de personnes de mon entourage avait compris ma démarche.
Pour enfin avoir du concret, j’ai répertorié ce qui fait partie d’habitudes qui peuvent devenir gênantes si elles sont changées et de caractéristiques toutes personnelles, mais parfois incommodes au quotidien. J’ai longtemps cru que c’était pour tout le monde pareil et que personne n’osait en parler.
En vrac, ça donne un genre de « les trucs bizarres, à savoir sur moi » (quelques-uns) :
Socialisation :
Je me présente souvent comme une personne asociale, non par timidité mais par protection. Je suis introvertie et je peux l’être excessivement.
– Je peux interagir mais je ne sais pas quand une discussion s’arrête et parfois je ne sais plus quoi dire.
– Je ne peux pas rester dans la salle de pause déjeuner avec des collègues quand j’ai fini de manger, je ne sais pas quoi faire à part regarder mon portable.
– Parler plus de 5mn au téléphone m’épuise, surtout si je dois écouter et répondre. Je perds le fil très vite et je ne sais pas mettre un terme à la conversation.
– A plus de 3/4 personnes je peux devenir muette. Ça m’arrive d’intervenir, rarement, et souvent ça étonne comme si les autres découvraient ma présence.
-J’ai très peu d’amis. Il y a plusieurs personnes avec lesquelles je m’entends bien et que j’estime particulièrement. Je n’entretiens pas les relations de manière régulière. @jout : si l’autre le comprend, c’est alors une amitié durable.
– Je suis capable de m’isoler, que je sois invitée ou que j’invite. ça a beaucoup interloqué les autres avant qu’ils ne me connaissent mieux. ça m’a été souvent reproché…alors que je ne fais que recharger mes batteries.
Humour :
– je ne comprends pas toutes les blagues ou alors en décalé. Je saisis mieux l’ironie et je la pratique mais elle n’est pas toujours comprise.
– Si quelqu’un me parle sérieusement en faisant une blague, je le crois…mon compagnon le fait depuis 20 ans et il y arrive encore à 95%.
– J’ai un humour, soi-disant, particulier. Or je ris énormément aux spectacles de la Bajon, Haroun, Vérino et même Florence Foresti mais je préfère Élodie Poux …ou encore Kyan, donc mon humour est plutôt « acceptable », d’après moi.
Hyperesthésie :
– un cheveu sur ma peau peut me faire mal, selon l’endroit où il se loge et que je le sens bouger.
– personne ne peut me toucher et surtout pas mes cheveux, sauf mes très très proches (sœurs, chéri et enfants). C’est épidermiquement trop trop agressif ! Je peux avoir un geste inadapté, par réaction si quelqu’un s’y risque. On est d’accord, qu’on ne touche pas les gens dans la vraie vie, ok ? Quand des proches touchaient mon ventre lors des grossesses, je pouvais grogner alors si des inconnus avaient osé…
– je dois trouver et tuer le moustique dans la pièce où je dors. Je peux y passer la nuit, en sacrifiant mon besoin de sommeil, puisque de toute façon je ne dormirai pas si je l’entends. Sa piqure me fait très mal (surtout celle du Tigre), elle gonfle, devient rouge vif et me brûle un moment.
– je supporte difficilement les odeurs de parfum, de tabac froid et autres dans les espaces confinés. Je mets mon écharpe/foulard sur mon nez ou je me mets en semi-apnée en inspirant très peu et en expirant plus.
– je cherche toujours l’origine d’un bruit pour l’arrêter (quand c’est possible), sinon ça me rend irritable.
– Au restaurant s’il y a du bruit, de la musique, un fond sonore et/ou visuel, je ne peux pas tenir une conversation ni rester attentive. Je fais souvent répéter les gens et pourtant j’entends bien. D’ailleurs, je parle trop bas, il paraît.
– je ressens tout très fort. Mon quota de sensations fortes est tout bas. Je déteste les foires, les manèges, ça m’angoisse. Regarder les autres me suffit à avoir des sensations fortes. Regarder un film ou un documentaire peut me mettre dans des états émotifs excessifs = impossible de visionner des films d’horreur, sinon je perds le sommeil et la raison, temporairement.
J’ai des (périodes de) répétitions :
– si je fais des cookies, gâteaux etc, je les fais pendant des semaines.
– quand un morceau de musique ou une chanson me plaît, je l’écoute en boucle ; ça peut saouler mes proches. En ce moment c’est la BOF de The Greatest Showman et surtout Never enough. (Le piano et le violon sont des sons irrésistibles à mon oreille)
L’intérêt s’évapore comme il est venu (sauf quelques exceptions que je peux écouter à vie Madredeus et Mozart l’égyptien) et il y a des périodes pendant lesquelles j’arrête tout. Pareil avec les youtubeurs, difficile de rester fidèle, j’aime trop la nouveauté.
– j’ouvre ma boîte aux lettres plusieurs fois par jour alors que je sais quand passe le facteur (1 fois le matin). Curieusement, je consulte beaucoup moins ma boite mail.
Empathie :
-je peux ressentir la détresse et le bonheur des autres. C’est parfois difficile à surmonter.
-je suis sensible à la vie sous toutes ses formes, sauf si j’ai peur ( insectes volants non identifiés = qui piquent = phobie) et sauf si je me sens envahie mais je culpabilise de tuer des fourmis qui entrent par dizaines chez moi en été !!
Autres manies :
– si je lis un livre qui me plaît je dois le finir au détriment de tout le reste : manger, dormir ou m’occuper des enfants…si si, j’en suis capable…ouf, ils ont un père présent…Si je lâche le livre par obligation, je ne pense qu’à ça.
– j’ai besoin de faire le geste d’écrire pour savoir où est ma droite et donc ma gauche. ça me pose beaucoup de problème pour m’orienter et conduire. Je déteste conduire. J’ai mis 5 ans à obtenir le permis. Mon sens de la désorientation est extrêmement précis, je vais systématiquement dans la direction opposée ! Si je le pouvais, il suffirait que j’inverse mon GPS mental et ce serait bon. J’ai tenté, sans succès.
– Je m’assois toujours à la même place dans le bus (seulement le soir) pour 2 raisons, être proche de la sortie et n’avoir personne derrière moi. Si la place est prise, le trajet est moins confortable = je regarde plus souvent les autres, je vérifie si la place se libère, je stresse inutilement.
– Je fais le plus possible un trajet à pieds différent à l’aller et au retour… Passer par le même chemin m’ennuie et me dérange.
– Au cinéma ou dans une salle de spectacle je dois m’asseoir au bout d’une rangée, sinon je me sens oppressée et j’apprécie mal ce que je regarde.
… J’arrête là. C’est loin d’être fini.
Alors, oui, mes caractéristiques peuvent paraître répandues. « On a tous des côtés autistes »…Évitez de dire ça à Julie Dachez. Elle explique très bien que c’est l’intensité ressentie qui fait toute la différence et la souffrance. Le moindre truc peut devenir un tsunami émotionnel. Pour la majorité des gens, c’est un détail. Si je suis contrariée, j’y pense pendant des heures, des jours alors que vous êtes peut-être passé à autre chose en quelques minutes.
Un jour, quelqu’un m’a dit : « la timidité, c’est l’excuse des orgueilleux ». Je le déteste encore, alors que je ne l’ai jamais revu. Et pourtant je ne suis pas rancunière…
Je me suis demandée si ça me desservirait de partager ce côté invisible de ma personnalité. Tout de même, si en 2019, il y a encore des personnes incapables d’accepter les autres tels qu’ils sont… Bah mer..credi hein !! Je ne vois pas pourquoi nous devrions tous virer neurotypiques !!!
De toutes façons, je ne suis PAS autiste parce que selon les professionnels, il manquerait des intérêts restreints… Est-ce qu’il y a des sujets récurrents sur ce site ?
Il manque aussi l’anamnèse de ma petite enfance. J’ai presque tout oublié et mes proches aussi…curieusement.
Récemment, j’ai ressenti que ça m’est devenu égal. Depuis la pratique du Qi Gong, du yoga et grâce à des rencontres remarquables, je me sens apaisée. Je me reconnecte tranquillement à moi-même.
Si comme moi, le chemin de cette proposition de loi vous semble nébuleux, voici ma tentative de compréhension, suite à un petit tour sur le site du sénat.
N° 261 SÉNAT SESSION ORDINAIRE DE 2018-2019 Enregistré à la Présidence du Sénat le 22 janvier 2019
visant à lutter contre toutes les violences éducatives ordinaires, PRÉSENTÉE Par Mme Laurence ROSSIGNOL, etc. Et les membres du groupe socialiste et républicain, Sénateurs et Sénatrices (Envoyée à la commission des lois constitutionnelles, de législation, du suffrage universel, du Règlement et d’administration générale, sous réserve de la constitution éventuelle d’une commission spéciale dans les conditions prévues par le Règlement.)
EXPOSÉ DES
MOTIFS
Mesdames,
Messieurs,
Alors que les enfants sont des êtres fragiles, vulnérables et dépendants, sous couvert d’éducation ou de droit de correction, la loi ne les protège ni des coups ni des humiliations commises par leurs parents.
Or les recherches
universitaires sont alarmantes : les atteintes à l’intégrité physique et
psychologique des enfants ont des conséquences sur leur bien-être, leur santé
et leurs apprentissages. Ce supposé droit de correction est par ailleurs un
obstacle à toutes les politiques de prévention des maltraitances infligées aux
enfants.
Comment
indiquer un seuil en deçà duquel les punitions corporelles seraient acceptables
et au-delà duquel elles deviendraient violence et maltraitance ? Il est donc
indispensable de délivrer aux familles un message clair : on peut élever des
enfants sans les frapper ni les humilier. Cette proposition de loi vise à
compléter la loi n° 2016-297 du 14 mars 2016 relative à la protection de
l’enfant. Elle s’inscrit dans la mise en œuvre du 1er plan interministériel de
lutte contre toutes les violences faites aux enfants (2017-2019) et renforce
l’arsenal législatif de la France en matière de protection de l’enfance. Elle
rehausse la conformité du pays à ses engagements conventionnels internationaux
contractés par la ratification de la Convention internationale des droits de
l’enfant (CIDE). En tant qu’État partie, la France est liée par le premier
paragraphe de l’article 19 de la Convention :
« Les États
parties prennent toutes les mesures législatives, administratives, sociales et
éducatives appropriées pour protéger l’enfant contre toute forme de violence,
d’atteinte ou de brutalités physiques ou mentales, d’abandon ou de négligence,
de mauvais traitements ou d’exploitation, y compris la violence sexuelle,
pendant qu’il est sous la garde de ses parents ou de l’un d’eux, de son ou ses
représentants légaux ou de toute autre personne à qui il est confié.».
Le rapport «
Droits de l’enfant en 2017
Au miroir de
la Convention internationale des droits de l’enfant » du Défenseur des droits1,
sorti en novembre 2017, souligne avec force que l’interdiction des châtiments
corporels se fait attendre : « le Défenseur des droits recommande que la
prohibition des châtiments corporels dans tous les contextes soit inscrite dans
la loi. Cette mesure devra nécessairement être accompagnée d’actions
pédagogiques visant à sensibiliser le public à une éducation bienveillante et
positive, ainsi qu’aux conséquences des violences de tous ordres sur les
enfants, qu’elles soient physiques ou psychologiques. ». L’article unique de la
proposition de loi vise à inclure dans la définition de l’autorité parentale
l’interdiction des violences corporelles, et à inscrire ce principe dans le
code civil. La portée symbolique et pédagogique de cette rédaction permet de
lutter contre la méconnaissance du contenu des droits de l’enfant (également
pointée par le Défenseur des droits et par les acteur.rice.s de la protection
de l’enfance), en participant à lever les doutes d’éventuel.le.s témoins de
situations de maltraitance. L’efficacité de cette proposition de loi repose
avant tout sur la sensibilisation des parents et futurs parents, à travers des
campagnes dédiées comme le prévoit la mesure 6 du plan interministériel de
lutte contre toutes les violences faites aux enfants, « Promouvoir une
éducation sans violence et soutenir les familles dans l’exercice de leur
parentalité ». À cet égard, le Livret des parents2, outil mis à la disposition
des parents et des futurs parents depuis 2016, explique que « Frapper un enfant
(fessées, gifles, tapes, gestes brutaux) n’a aucune vertu éducative. Les
punitions corporelles et les phrases qui humilient n’apprennent pas à l’enfant
à ne plus recommencer, mais génèrent un stress et peuvent avoir des
conséquences sur son développement.
Sans
culpabiliser les parents qui, à un moment, n’ont pas imaginé d’autres
solutions, il est possible de trouver des appuis dans les lieux de soutien à la
parentalité pour une éducation sans violence. ».
Les conseils
aux parents et les messages de prévention qui figurent dans les carnets de
santé représentent également un levier propice de lutte contre les violences
éducatives ordinaires.
Il ne s’agit
pas de créer une sanction de nature pénale à l’encontre des parents : la
rédaction proposée relève exclusivement du code civil, et affirme de manière
claire que l’éducation des enfants ne passe pas par la violence.
Par cette proposition de loi, nous affirmons l’interdiction des violences éducatives ordinaires, l’illégalité des châtiments corporels et la nécessité d’une éducation bienveillante, seule à même d’assurer l’intérêt supérieur de l’enfant.
Proposition
de loi visant à lutter contre toutes les violences éducatives ordinaires
Article unique Le deuxième alinéa de l’article 371-1 du code civil est complété par les mots : « et à l’exclusion de tout traitement cruel, dégradant ou humiliant, y compris tout recours aux punitions et châtiments corporels »
15/02/19 travaux de commission Mercredi 20 février 2019, sur le rapport de Marie-Pierre de la GONTRIE, la commission des lois a proposé une nouvelle rédaction pour l’article unique de la proposition de loi de Laurence ROSSIGNOL visant à lutter contre toutes les violences éducatives ordinaires : elle affirme que « l’autorité parentale s’exerce sans violences physiques ou psychologiques ».
06/03/19 séance publique Mercredi 6 mars 2019, le Sénat a adopté la proposition de loi de Laurence ROSSIGNOL visant à lutter contre toutes les violences éducatives ordinaires, dans le cadre d’un ordre du jour réservé au groupe SOCR.
1ère lecture Assemblée 06/03/19
Avez-vous compris ? Hum, en ce qui me concerne, j’en doute. ça reste très complexe. Quand je fais une recherche pour un semblant d’historique, le résultat est difficile à saisir même en fonction des dates. Entre ce qui a été adopté, soutenu, rejeté, en cours de lecture…est-ce promulgué ? Je vais devoir demander à des juristes ce qu’il en est du fameux « droit de correction » français !!
@jout : sur le site de l’OVEO c’est clairement expliqué.
La proposition de loi actuelle est en première lecture à l’Assemblée Nationale ? Mais n’est-elle pas déjà passée par là ? Ah non, pardon, c’est la loi contre les châtiments corporels et les humiliations qui a été annulée par les membres du Conseil constitutionnel en 2017 ou plutôt l’amendement contre la fessée censuré par le Conseil constitutionnel…
« «Nous sommes des Latins», argumentent d’ailleurs les opposants, oubliant que l’Espagne, le Portugal, ainsi que la Grèce, ont voté l’abolition. L’Italie aussi nous devance : pas encore de loi, mais une décision de la Cour suprême pour l’interdiction absolue. Dans ces pays, l’opinion publique y était au départ défavorable, explique Elda Moreno, responsable de ces questions à la direction générale des droits de l’homme du Conseil de l’Europe. En Suède, où la loi a été adoptée il y a trente ans, 70% des habitants étaient initialement contre. Aujourd’hui, 92% sont pour. «Il faut le temps pour comprendre ce que signifie l’interdiction, dit Elda Moreno. Aucun parent n’a été envoyé en prison pour des gifles ou des fessées. Mais en Espagne, si on voit quelqu’un taper son enfant, on peut lui dire : « C’est interdit. » En France, c’est permis. Du coup, entre corrections et maltraitances, difficile de savoir où est la limite. Si l’on entend des coups et des pleurs d’enfant chez son voisin, qu’est-ce qu’on fait ?» »
Faut-il reprendre les formulations des enfants ? Faut-il corriger leur français ?
Récemment, j’ai repris mon fils aîné, majeur et vacciné en conversation avec son frère, de bientôt 5 ans. Nous regardions plusieurs parapentistes prendre un courant ascendant. C’était un joli spectacle, de mon point de vue. Le petit frère, dans les bras de son grand frère, s’est exclamé : « c’est ridicule !!! ». Le grand, outré, (c’est ma perception) a répondu : « mais non, ce n’est pas ridicule !! » Comme je les ai entendus, je me suis permise de dire à l’aîné, qu’il pouvait parler à son frère, sans le reprendre.
Je ne reprends jamais les enfants. Je reformule pour qu’ils entendent comment je dis. J’ai donc suggéré au grand de proposer un mot qui lui semblait adapté, au lieu de corriger. C’était, de toute façon, son droit le plus absolu de trouver ce spectacle ridicule, mais je pense qu’il a confondu. Il a réclamé à faire du parapente dans la minute qui a suivie. L’aîné m’a alors demandée d’écrire un article sur comment parler à un enfant de 5 ans. Dans l’exemple du « c’est ridicule ! », j’aurai proposé sous forme de dialogue : « je trouve ça agréable à regarder, ça ressemble à une danse de parapentes, qu’en penses-tu ? ».
Exemples :
Mon cadet a une conjugaison toute personnelle. Il dit « je suitait coincé » ; ils sontaient partis ; ils ontaient malades… » A chaque fois, je redis : « oui, j’ai vu, tu étais coincé ; En effet, ils étaient partis avant nous ; C’est vrai, ils étaient tous malades » etc. J’ai des souvenirs désagréables de correction. Je ressentais que l’erreur était interdite et qu’il fallait surtout éviter de la redire, comme si c’était une énorme bêtise non-entendable ! Je doute que ce soit par la correction que j’ai appris. Par la lecture, sans doute et par l’écoute sûrement et puis le temps a fait son affaire.
Le plus simple pour s’adresser à un enfant :
Pour s’adresser à un enfant, la consigne positive est la plus efficace. Testée et approuvée par la plupart des personnes qui font cet effort !
Exemples illustrés de Bougribouillon que je remercie infiniment de mettre des dessins sur des mots et des concepts parfois considérés comme contraignants. Or c’est tout l’inverse. ça facilite grandement la vie quotidienne.
En images :
En effet, l’enfant est une personne qui traverse des émotions, de manière bien plus tempétueuse que les adultes. Jamais un enfant ne peut être considéré comme un mini-adulte et encore moins comme un sous-adulte. Il mérite d’être considéré comme un individu à part entière, tout simplement. Lui parler, c’est dire des mots qu’il peut comprendre, utiliser un vocabulaire à sa portée. Le bain de langage, c’est bien joli mais un flot de paroles, ça peut l’inonder. Un enfant ne comprend pas tout. Il comprendra le ton, l’intention, si elle est claire et éventuellement si c’est répété.
En conclusion, être authentique, bienveillant et simple, c’est la clé pour communiquer avec les autres, donc avec les enfants.
Dans ma famille, j’ai fait l’expérience de la différence et de l’absence. Tout autour de moi, j’observais des familles qui semblaient unies et heureuses. Les camarades étaient accueillis par des papis et des mamies à la sortie de l’école. Ils leur préparaient des gâteaux, ils jouaient avec eux. Chez moi, ce n’était rien de tout ça. J’ai fini par trouver la seule grand-mère présente dans mon entourage, bizarre (et venant d’une enfant dite bizarre, c’était le comble !)
Quand j’ai rencontré le père de mes enfants, j’étais enthousiaste à l’idée de découvrir sa famille « normale ». Mes fils ont deux grands-parents paternels qui ressemblent un peu plus à ceux de ce livre. Je ne dénigre pas ma famille maternelle. Elle est extraordinaire. Sa particularité est la distance qui nous sépare d’elle. Les liens en souffrent sur le long terme.
Ce livre est d’autant plus émouvant qu’il évoque aussi la distance, sur moins de kilomètres. Un train suffit à les rapprocher. C’est l’avion pendant toute une nuit ou toute une journée qu’il faut prendre pour des retrouvailles avec ma famille.
Le rôle des grands-parents a déjà occasionné des questions de la part de mon Cadet, notamment par le biais des dessins animés. Par exemple, les grands-parents de Caillou sont très présents dans la vie de ce garçon et de sa sœur. Cette famille respire le bonheur et représente peut-être même la famille idéale ou une idée de la perfection. C’est une fiction. Si une famille de ce genre existe dans la vraie vie, je veux la rencontrer !!! Mon fils aîné s’est adapté à la particularité de ma famille, tout comme moi. Il a eu la chance de grandir aux côtés de ses deux grands-mères et d’un grand-père. Il a aussi tissé un lien fort avec son grand-père maternel, malgré les milliers de kilomètres entre eux. Le cadet a une relation différente avec tous ses grands-parents du fait de la distance des 4. Alors la période des pourquoi a été intense : « pourquoi je n’ai jamais vu ton papa ? Pourquoi mamie ne vient pas me chercher plus souvent à l’école ? Pourquoi papi et mamie sont loin ? Pourquoi ils ne sont pas là à mon anniversaire ? etc.»
Ce livre permet d’aborder la joie et la tristesse autour des retrouvailles et des séparations. C’est beau et juste.
Merci à Valérie Guénec pour le choix des mots. C’est tendre et poétique.
Gratitude à Roseline d’Oreye pour ses illustrations vivantes et colorées.
Voilà une idée cadeau aux grands-parents, à glisser sous le sapin !
C’était la dernière lecture partagée de l’année. Je continuerai à publier mes coups de cœur littéraire en rapport avec l’enfance, de temps en temps.
Après avoir visionné « ma reum« , comme par hasard quand des enfants, scolarisés en primaire, m’en parlent au boulot…voici un blabla déstructuré. J’ai trouvé ce film, classé dans la catégorie comédie, plus dramatique que drôle. Certes, il est complètement barré. C’est un humour très particulier. Personnellement, j’ai eu du mal à rire. J’étais plus choquée. Pourtant c’est trop politiquement correct et à peine réaliste. Y’ a rien d’étonnant à ce que les 3 harceleurs soient si antipathiques, les personnages sont des caricatures…La « reum », jouée par Audrey Lamy, pète clairement un boulon. C’est tout ce que je dévoilerai de ce long-métrage.
Pour commencer ce sujet un peu fourre-tout, j’ai besoin de définitions :
harceler , verbe transitif
Sens 1
Faire subir à quelqu’un de petites attaques souvent répétées. Tourmenter, importuner quelqu’un.
"Le harcèlement se définit
comme une violence répétée
qui peut être verbale,
physique ou psychologique.
Cette violence se retrouve
aussi au sein de l’école.
Elle est le fait d’un ou
de plusieurs élèves
à l’encontre d’une victime
qui ne peut se défendre.
Lorsqu’un enfant est insulté,
menacé, battu, bousculé
ou reçoit des messages injurieux
à répétition, on parle donc de harcèlement."
Donc, si j’écris que ça commence dès la crèche, est-ce que ça choque quelqu’un ?
Mise à part l’intention qui me semble inexistante chez les tout-petits, jusqu’à peut-être 4 ans, nos tendres chérubins sont tour à tour harceleur et harcelé dès leur plus jeune âge quand ils sont en collectivité et même en famille. C’est une forme d’exploration, si je puis dire. Logiquement, ça devrait s’arrêter, grâce à l’exemple des adultes, entre autres… Alors qu’est-ce qui cloche ? Pourquoi le harcèlement prend cette tournure dès l’école primaire, voire maternelle ? Si j’avais un semblant de réponse, je serai ravie de le partager. Cette recrudescence à l’école primaire est questionnante :
Dans Le Harcèlement scolaire en 100 questions, Emmanuelle Piquet estime ainsi que les auteurs de violences au collège ne sont pas nécessairement malheureux. Selon la psychopraticienne, ils cherchent avant tout à être populaires. Et donc à prouver leur ascendance sur les autres, jusqu’à se montrer brutaux.
Pourquoi Maxime n’a-t-il rien dit ? « J’avais trop peur des représailles et des moqueries », répond le jeune garçon. Il avait pourtant prévenu les surveillants de son collège sur sa situation : « ils n’ont jamais rien fait », assure-t-il. A la maison, l’adolescent fait semblant, « pour ne pas inquiéter » ses parents. « Je m’étais dit que je préférais subir », lâche t-il. « Mais au moins j’étais tranquille ».
Ce clip a été critiqué par des enseignants en 2015…Le personnage de l’enseignante donne, selon eux, une image négative de l’EN… j’ai déjà rencontré des maîtresses de ce genre…
Je trouve que le film « ma reum » met aussi à mal le rôle des enseignants dans les cas de harcèlement. Dans ce film, il y a une seule enseignante et elle remplit sa mission, mais l’équipe éducative est inexistante ! Est-ce un choix du réalisateur ? Sûrement. A partir du moment où cette maman décide de « faire justice » elle-même, rien n’aurait pu l’arrêter ?
Dans les témoignages des enfants que j’ai écouté récemment, l’équipe des enseignants semblent minimiser ce que les enfants victimes leur racontent. Les enfants finissent par ne plus rien dire. Ils n’ont plus du tout confiance en les adultes qui les encadrent. Ils sont comme livrés à eux-mêmes. La récréation devient source d’angoisse, puis l’école en elle-même.
Il existe une journée nationale de lutte contre le harcèlement à l’école. Non au harcèlement propose des vidéos, des outils de prévention, d’information et de sensibilisation. L’éducation nationale s’est saisi du phénomène et a publié de nombreux supports pour les équipes éducatives. Reste plus qu’aux écoles, collèges et lycées de s’en saisir.
C’est un sujet grave. Il mérite toute notre attention.
Y’a un truc qui me chiffonne dans cette expression qui n’a jamais le sens qu’on lui donne.
Sans parler de la sempiternelle question :
-« Est-ce qu’il fait ses nuits ? »
-« Mais de quoi je me mêle ?!!!? Je t’en pose des questions personnelles ?! Y’a t-il une compétition du bébé qui fera « ses nuits » le plus vite possible ? Est-ce que tu vas me proposer ton aide nocturne ? »
Attention scoop en approche…
Tous les bébés font LEUR nuit !! Siiiiiiiii !!
La réalité :
Ils dorment à LEUR façon, selon LEUR horloge biologique, LEURS besoins et LEUR environnement.
Par contre, ils font rarement les nuits de leurs parents. Un bébé est-il un adulte ? Non. En fait, « dormir comme un bébé », c’est une légende urbaine, un hoax, une des nombreuses fake news qui peuplent le monde des bébés.
Pour parler de ma petite vie, je n’ai aucune honte à avouer que je ne fais pas les nuits exigées par certains adultes. Le commun des mortels a décrété qu’un adulte doit dormir 8h max entre 23h et 7h, sans déranger personne. Or, j’ai besoin de 10h de sommeil. Je tiens mal avant 22h. Me lever avant 7h a été un échec cuisant à chaque fois que j’ai fait la tentative d’un genre de « miracle morning ». En plus, je me réveille la nuit, soit parce que je/j’ai :
soif
chaud ou froid
fait un rêve
une idée
rumine les événements de la journée
besoin de vider ma vessie
entendu un bruit
change de cycle
un moustique me fait suer etc.
Je ne parle même pas du temps où mes enfants me réveillaient et me réveillent encore la nuit, ça c’est une autre histoire !
Ça m’arrive même de réveiller mon chéri. Pour parler. Et oui, je cododote avec l’homme qui partage ma vie, contrairement aux mœurs d’un autre temps, quand les époux faisaient chambre à part.
Les critiques :
J’en profite pour digresser sur ceux qui cododotent avec leur animal de compagnie mais trouvent cela presque immoral de dormir avec bébé et un enfant ! (j’en ai rencontré un tas !)
Je viens d’une famille dans laquelle j’ai observé des dodos partagés entre parents et enfants. J’ai aussi adoré rejoindre ma mère dans le lit parental dès que mon père se levait. C’est ce qu’on appelle aujourd’hui du cododo ou co-sleeping et parfois du maternage quand il y a aussi du portage et un allaitement non écourté. Je préfère parler de parentage, de plus en plus souvent, les deux parents sont concernés.
Mes essais-erreurs :
A la naissance de mon premier enfant, j’ai essayé de me conformer aux mœurs du « bébé seul dans son lit dès la maternité ». Mon cœur de maman sentait bien que c’était cruel et inhumain. Mon bébé avait passé plusieurs mois dans un environnement sécurisant, chaud, plein de vibrations, de sons, de sensations… D’un coup, j’exigeais de lui qu’il se débrouille dans un lit, allongé et seul pendant plusieurs heures…Quand j’y repense, c’est une sacrée ineptie de cesser d’écouter son cœur de mère pour faire ce que préconise un ou une parfait(e) inconnu(e), sous prétexte qu’il est praticien de la santé et/ou du social. Qui sait mieux qu’un parent ce qui convient à son enfant, en général ??
La littérature jeunesse
Elle s’est saisie des difficultés engendrées par cette volonté de faire dormir son petit loin de sa mère. {Bah oui, le petit il rejoint naturellement le lit de ses parents pour se rassurer.} Comme si c’était anormal de dormir tous ensemble… L’important c’est bien de dormir ! Oui ?
Et voilà un titre qui fait la différence et que j’affectionne particulièrement :
En conclusion :
Il fait ses nuits ? A la sortie de la maternité ? Avant ses 3 mois ? Et bien désolée de casser le mythe mais ça peut vite changer ! Y’a bien un âge avant d’être adulte où votre chérubin vous rappellera qu’il existe aussi la nuit.
Notre collection familiale sur le thème de Noël s’enrichit grâce à des dons, des occasions et quelques coups de <3 dont j’avais parlé ici : Noël autrement
Petit tour d’horizon :
le Noël de Kimamila : jolie histoire avec des valeurs que j’ai trouvé pertinentes.
Boréal-express : j’adore cette histoire ! Je l’ai découverte quand mon fils aîné était petit, avant le film le Pôle Express.
Juliette fête Noël : Histoire basique, normative, réaliste. Juliette est la petite fille ordinaire qui fait tout comme il faut.
La robe de Noël : Belles illustrations. Difficile de me convaincre qu’un sapin est heureux d’être coupé ou déraciné…
Palmier de Noël : Mignonne petite histoire qui fait sourire. Au moins il s’enracine à nouveau, ouf !
Ernest et Célestine ont perdu Siméon : C’est toujours un coup de cœur pour moi. J’aime la douceur d’Ernest, j’aime la beauté des illustrations, j’aime tout.
Le Père Noël sait-il où j’habite ? De l’imaginaire en veux-tu ? En voilà !! et pourtant le réalisme est présent aussi. C’est un subtil mélange qui m’a plu.
Le cadet n’a aucune préférence. Il demande à lire indifféremment tous les thèmes tout le long de l’année.
Quant à mon avis sur la question du Père Noël, il demeure identique, surtout sa présence en EAJE (ça me hérisse toujours le poil !!!)
Mon fils cadet semble vouloir y croire. Aucun souci. C’est sa liberté. Je n’ai jamais été anti-père Noël. Seulement, il n’aura ni encouragements, ni interdictions de ma part. C’est sa liberté de penser. A la maison, les titres sur Noël sont variés. Il y en a pour tous les goûts, de l’anthropomorphisme au réalisme, en passant par un imaginaire sans limites ! Un peu de tout pour nourrir les rêveries.
A mon sens, il n’est plus question d’être pour ou contre, d’être anti ou fan, d’interdire ou d’entretenir. C’est simple. Je vis très bien ainsi, c’est donc que c’est possible.
Je parle peu cinéma sur ma petite planète. C’est tellement personnel ce que je ressens après avoir vu un film. Je me vois mal partager mon avis sur chacun.
Tully est une exception, pour au moins deux raisons :
1. Ce film raconte du vécu (fictif certes, mais complètement probable, car déjà observé). Marlo cumule : une pré-ado, un enfant « singulier » (elle a raison, qu’est-ce que ça peut bien vouloir dire !?!) et un bébé « surprise ». C’est beaucoup pour une seule femme. Mais ça arrive plus souvent qu’on ne le pense.
2. La version française cite les AVS et les EJE. J’ai même sursauté quand j’ai entendu : « c’est la baby-sitter, elle est éducatrice de jeunes enfants ». C’est un bon début, même si c’est une baby-sitter et qu’elle est légèrement bizarre.
AVS et EJE dans un même film, c’est suffisamment rarissime pour que ce soit remarquable. Qui d’autre y a fait attention, me demanderez-vous ? Si je vois le verre à moitié plein, j’ose penser que chaque spectateur l’aura, au moins, entendu. C’est déjà ça. Petit à petit.
Mon avis :
Pour partager quelques ressentis du film, je l’ai trouvé esthétiquement réussi. Mes yeux ont apprécié la douceur de la caméra et mes oreilles, celle de la bande-son (sauf à Brooklyn). La performance de Charlize Theron est bluffante. Celle de Mackenzie Davis aussi. C’est un film très étrange. La fin dévoile avec finesse le pourquoi de cette sensation de malaise, que j’ai eu dès l’apparition de la « nounou de nuit ».
J’ai pris connaissance des « nounous de nuit » quand j’avais une page Facebook, via la page (elle existe plus) de la Ptite Sylvia. En France, le site « ma bonne fée » propose les services de nurses de nuit (et de jour) ainsi que Christelle et les petites fées du sommeil. L’idée m’avait parue, à la fois, saugrenue et pertinente (cf. mon sens du paradoxe)
Saugrenue parce que le lien entre la mère et le bébé n’appartient qu’à d.eux, les premières semaines. Comment laisser une parfaite inconnue s’immiscer entre d.eux ? Le tiers est le/la partenaire de vie puis la famille, par extension. Cela dit, en France, nous confions nos bébés de 2 mois et demi à de parfaits étrangers, donc…Donc, pourquoi pas à une nounou de nuit ? Pour prendre le relai ? Marlo donne l’impression d’avoir plus besoin d’une aide pour la journée et la fratrie.
Pertinente car une mère n’est pas censée être seule, pendant les premières semaines, avec son nourrisson ET un foyer à tenir. C’est une hérésie moderne occidentale qui a créée les fameux burn-out et baby-blues. Ça swingue en anglais. En français c’est plus psychiatrique : syndrome d’épuisement maternel, dépression post-partum et plus si affinités telle que la psychose puerpérale, entre autres.
Quelques traditions :
qui se rappellent qu’une grossesse, un accouchement et l’arrivée d’un bébé, c’est éprouvant.
« AU JAPON : ANSEI
la maman est aussi choyée que son bébé après l’accouchement. Pendant trois semaines, il est traditionnel pour la jeune maman de rester au lit, voire de séjourner dans la maison de ses parents. C’est aux autres membres de la famille que reviennent le ménage, la cuisine et les autres corvées, afin de lui laisser le temps de se reposer et de créer des liens forts avec son bébé.
EN AMERIQUE LATINE : LA CUARENTENA
Dans certains pays d’Amérique latine comme le Guatemala, la jeune maman qui vient d’accoucher n’a pas le droit de quitter la maison pendant 40 jours après l’accouchement. Le but est de faire en sorte que la jeune maman récupère et accumule suffisamment de forces et de nutriments pour produire un lait maternel riche et épais. »
La nuit, le cododo m’a épargnée de devenir un zombie à force de me lever, de marcher sur des legos et d’attendre que bébé soit suffisamment épuisé pour accepter d’être allongé tout seul dans SON lit…alors que nous venions de fusionner durant 9 mois. Quand le bébé est nourri au sein, ça peut devenir éreintant quand on sait que le lait maternel se digère en 20 minutes. Les nuits de pics de croissance, si tu te lèves à chaque tétée, tu risques d’aller droit dans le mur.
Marlo, elle gère ! Aussi grâce à Tully, mais à quel prix ? Vous le saurez en regardant le film.
Guider c'est montrer les pistes. "Chacun sa route, chacun son chemin". La solution est en chacun de nous.