Archives de catégorie : parentalité

La sacro-sainte tétine

Suce(tte), Tototte, tututte…Tais-toi ?!

Plus je les vois, plus je m’interroge.

Une fois n’est pas coutume, j’ai un avis nuancé.

J’y vois l’intérêt pour le très jeune enfant (et encore…) et je constate  une dépendance, qui m’inquiète parfois, quand l’enfant grandit.

Pour ma petite histoire : je l’ai proposée à mes deux fils. Par mimétisme pour l’aîné. C’était évident de l’acheter, en plusieurs exemplaires, avant la naissance et de la proposer dès la maternité sans même savoir si l’enfant en aurait besoin. Résultat il l’a très peu prise et a arrêté de lui même. Il aurait pu s’en passer. C’est plus par dépit que le cadet en a eu, d’abord une « au cas où » en caoutchouc naturel.  Quand je lui proposais à la place du sein (en dehors des tétées/repas), il avait des haut-le-cœur. C’en est une autre, basique, qui lui a été proposée, à ses 6 mois, quand il était chez l’assistante maternelle.  Il a été « dupe » une fois en ma présence. Comme il est allaité, si je lui présente, soit il râle et la lâche, soit il la mordille allègrement pour se soulager les gencives.

En EAJE, j’avoue que je serai mal placée pour dire comment faire avec cet objet. De formation, l’hygiène n’est pas mon cheval de bataille, mais franchement quand je vois les multiples voyages et chutes des tétines, je me dis BEEEEEURK !!!! Et quand elles sont « perdues » dans des endroits improbables et qu’il faut les chercher en fin de journée, quand il n’y en a qu’une…quand pendant la sieste, elle se faufile entre le matelas et le lit ou se cache sous la couverture…le bébé se réveille, pleure, il faut lui redonner un nombre de fois incalculable…c’est pénible.

Parfois, je me dis que les adultes s’enquiquinent au lieu de se faciliter la tâche. De tout temps, le bébé a su faire autrement pour combler son besoin de succion. Rendre un enfant dépendant d’un objet que l’adulte commande, c’est un peu ahurissant. On dirait que la tétine est devenu l’article indispensable au même titre que le doudou qui va souvent de pair avec elle. Faire confiance, écouter son bébé est devenu rare. La relation approfondie semble en voie de disparition…quel dommage.

Ce qui me questionne c’est de la voir donnée systématiquement au lieu de chercher à comprendre ce qu’il se passe à un moment T pour l’enfant.

tétine

Ce qui m’énerve c’est de la voir mise directement en bouche même aux enfants qui savent la prendre et la mettre eux-mêmes. On dirait qu’on leur met un bouchon pour se taire.

Ce qui m’inquiète, c’est l’âge de plus en plus tardif auquel des enfants réussissent à s’en passer… d’en voir  qui parlent avec sans possibilité de comprendre un mot de ce qu’ils disent…

J’oubliais, un autre point de vue : il est souvent conseillé aux parents de préférer la tétine au pouce (à tort ?), pour diverses raisons. Cependant je souligne que le doudou attaché à la tétine est très répandu. Un truc qui pendouille au bout, pèse un peu dans le vide. Peut-être qu’il y a  un impact sur la mâchoire et la bouche… Je dis ça, mais je ne suis ni orthophoniste ni orthodontiste.

Bref. C’est un avis qui n’engage que moi.

Idées de lecture autour de la tétine :

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La liste de naissance à la loupe

La liste de naissance.

J’ai déjà écrit sur le sujet pour répondre à des amis qui attendaient un enfant et quand j’ai, moi-même, attendu un heureux événement.
Donc, je souhaite à nouveau réagir en disséquant une liste trouvée sur le net, au hasard. Pour les articles les moins indispensables , je propose mon point de vue personnel et professionnel.

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source

Voilà l’exemple  trouvé sur le site vertbaudet :

essentiel bébé

Sommeil/chambre :

ceux qui me connaissent savent mon attirance pour la pédagogie montessorienne et la liberté de l’enfant. Donc, selon moi,  la chambre idéale ressemble aux photos ci-dessous. Je tends vers cela,  j’en suis loin, mais j’ai fait au mieux.

montessori
http://www.lasemainemontessori.com/projet-52-montessori/chambre-montessori/

Quelques explications sur la pédagogie (+ de détails en lien) :

« La pédagogie Montessori est  centrée sur l’enfant. Elle favorise le développement de la confiance en soi et de l’autonomie de l’enfant.  Maria Montessori disait « l’enfant nous demande de l’aider à agir tout seul ». La chambre de bébé : créer un environnement calme, chaleureux, reposant mais aussi éducatif. C’est aussi une pièce qui sera adaptée à lui et non à ses parents. Cela ne  demande pas d’investir dans du mobilier coûteux. »

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  • La gigoteuse : bizarrement elle s’appelle à l’inverse de ce qu’elle permet de faire : gigoter… Essayez de gigoter, les jambes emmitouflées dans votre couette pour voir. Et je trouve que l’enfant ressemble à un gigot. @jout : la turbulette c’est pareil…pourquoi empêcher l’enfant de se mouvoir ? A moins de vivre dans un endroit frigorifié, c’est vraiment un truc que je ne rachèterai pas. Oui l’aîné en a eu aussi.
  • L’oreiller et la couette : quand le bébé sera grand. Un nourrisson risque de s’enfouir en dessous mais pas de réussir à s’en sortir, gare à l’hyperthermie et au manque d’oxygène.
  • Le tour de lit : interdit par la majorité des PMI chez les assistants maternels. Si bébé colle son nez dessus, comment respire t-il ? Et comment vous voyez votre bébé ? A travers ?? @jout : j’en ai eu un aussi pour l’aîné mais ses jambes étaient quand même coincées par en-dessous. Si la PMI a statué, il y a certainement des raisons.
  • La veilleuse : ma sœur m’en a prêté une. Usage d’adulte pour y voir la nuit sans réveiller tout le monde.
  • L’écoute-bébé : euh il est déjà tout seul dans sa chambre dès la naissance ? L’angoisse…Plus tard, oui si vous vivez dans un château ou dans une maison insonorisée ou si vous êtes angoissé.

Éveil :

Trop de jouets tuent le jeu. Les bébés jouent avec leurs mains, leurs pieds, leur voix, le visage des gens qui l’entourent etc. J’en ai emprunté car ils servent peu de temps. Il y a des cadeaux très utiles : balle de préhension, carrés sensoriels pour des découvertes colorées et différentes.

  • Le mobile : mon fils aîné en a eu un en cadeau. Hyperstimulation, agitation, énervement garantis. Et puis quel manque de réalisme tout ces petits trucs qui pendouillent et volent au dessus du bébé avec une musique qui casse les oreilles ! Le cadet n’en aura pas. Pareil pour l’arche d’éveil. ça dure si peu…Leboncoin regorge de ce genre d’objets qui rapidement encombrent.
  • Le parc : aie aie aie, au secours…encore des barreaux soi-disant pour être en sécurité. Mon fils aîné y a été aussi. Il m’avait été donné. Ah pour sûr j’étais tranquille. Bon, quand on est très occupé et seul, pourquoi pas ? Si il n’y a pas déjà de transat.

Promenade :

En somme, dès la naissance, j’avais acheté et il m’avait été prêté, donné pour mon fils aîné : une poussette, un lit, un transat, un parc…tout le matériel pour créer une distance entre lui et moi. Il a détesté la poussette alors j’ai acheté un filet de portage et ce fut le bonheur, partagé. Du coup, le cadet est allé direct dans une écharpe de portage.

 Vêtements :

J’ai privilégié les vide-greniers, les vêtements pour bébé y sont encore quasiment neufs car ils sont portés peu de temps. Une vraie économie. Il y en a même que mon cadet n’a pas pu porter car il est passé du 3 mois au 9 mois sans prévenir ! Y’a d’autres moyens de se faire plaisir. Avouons-le, le bébé s’en fiche d’être « trop mignon » dans telle ou telle tenue ! Et pour lui permettre d’évoluer à l’aise, merci de penser à la praticité.

Repas/allaitement :

Selon le choix de la famille (la maman souvent, quand elle est bien informée). Je pense que c’est possible de faire sans chauffe-biberon et sans appareil encombrant pour stériliser. La stérilisation est une pratique qui n’existe même plus dans les hôpitaux et maternités, il me semble.

  • La chaise haute : pour l’instant mon cadet mange sur les genoux, les miens ou ceux de quelqu’un d’autre.C’est ce qui se pratique aussi là où je travaille et c’est positif. A long terme, j’opterai pour une chaise évolutive d’occasion, au design plus acceptable que les horreurs proposées par les temples de la puériculture. L’aîné était dans une chaise suédoise en plastique, pratique mais ses jambes n’étaient pas posées, elles étaient dans le vide.

Chez nous, aucun transat, Bébé appréhende son corps, posé sur le dos et libre de ses mouvements. @jout : je me sers du cosy quand Bébé ne veut pas rester seul au lit.

Toilette/soins :

L’aîné est allé direct dans la baignoire familiale, avec en essai le transat en plastique, vite abandonné car glissant et inconfortable. Le cadet est comme un poisson dans une baignoire physiologique trouvée d’occasion ; économique car il y a besoin de peu d’eau.

baignoire-physiologique

Elle peut servir longtemps selon la tolérance du bébé à être contenu. Parfois, il est dans le bain avec moi, et c’est le bonheur.

Le thermomètre est un accessoire qui permet d’être sûr mais il est facile de s’en passer. Pour dépister la fièvre, le basique suffit (sous l’aisselle ou dans l’oreille avec les électriques/pratiques des professionnels de santé et de l’enfance.) Si un enfant est fiévreux, ça se voit en général, inutile d’avoir la température « exacte ».

Pour ce qui me parait utile (bavoirs, cape de bains, matelas à langer etc), je privilégie les personnes de talents :
Bébelyste qui m’a crée ma liste ici : Junior bis.
Je pense avoir fait le tour. Je complèterai si besoin. Vos commentaires sont les bienvenus.
@jout : Précision : le propos de cet article c’est aussi qu’il est, à mon avis, dommage d’acheter tout ça à l’état neuf vue la durée dont on s’en sert. Un enfant grandit VITE.

 

Hauts les coeurs, la révolution continue !

J’ai souvent peur au sein de cette société qui invente. C’est beau d’inventer, d’être créatif et tout et tout…sauf quand la déviance est au bout.

Je vante les mérites de la motricité libre depuis longtemps, même avant de savoir que ça s’appelait ainsi, avant d’être EJE.

Mais quand je vois des « business men », sans scrupules, surfer sur le sujet pour nous pondre des inventions de cette sorte :

telechargement

alors là…je déprime et ensuite je hurle intérieurement. Non, je ne critique pas, j’essaie de comprendre, sans y parvenir ! Mais comment ?? pourquoi ???? Mais que se passe t-il ici bas, pour quoi faire tant de trucs, bidules, machins ?!

C’est une régression, un retour en arrière ? Une envie de revenir au tout seul partout mais ensemble ? comme ici :

Envisageons-nous vraiment un futur de cette sorte ? :

ecran

film d’animation Wall-E

Revenons au sujet initial : les bébés dans l’eau, flottants grâce à une bouée autour du cou. « Ils ont l’air bien, ils semblent apaisés »…

Euh, soit, certes, hum bah en fait, j’crois bien qu’ils subissent la situation !

Je ne suis pas experte en la matière. Si ça se trouve, c’est génial, excellent, innovant…sauf que je dois être rabat-joie, réfractaire à la nouveauté, vieux-jeu ou que sais-je encore…mais je préfère le contact humain, et pourtant (je le répète) je ne suis pas tactile ! Il me semble que l’être humain est bien pourvu en général, les EJE le savent bien :

eje

@jout : ça m’a rappelé un article lu sur le développement moteur de l’enfant :

l’enfant, avec cette bouée, est-il vraiment porté par l’accessoire, par l’eau ? Quel est l’impact sur la colonne ?

Source : bebe.bienaitre

Alors, dans l’eau, (même si je suis peu à l’aise dans cet élément), je choisis :

bebe-nageur beben image7

et ça :

sa page FB pour les intéressés : Sonia Rochel 

Voilà, c’était mon blabla du jour.

source de la photo mise en avant : matériel inutile.

 

La conseillère/consultante en lactation

http://consultants-lactation.org/

Court article en passant, basé sur mon expérience personnelle. Au placard la théorie, pour un petit moment, et place à la pratique et aux aléas du quotidien.

La conseillère/consultante en lactation : quel est son rôle ? Réponse sur le site de Véronique Darmangeat.

Celle qui est venue à la maison a, pour ainsi dire, sauvé mon allaitement !! Oui, parce que je viens d’avoir un bébé.

Je l’ai trouvé là : Association Française des Consultants en Lactation

Elle a répondu au téléphone un dimanche et elle est venue dès le mardi suivant. J’étais désespérée à cause de crevasses présentes dès la maternité mais prises en charge seulement sur le résultat, c’est à dire avec des crèmes plutôt que sur la cause. Il s’avérait que Bébé était mal positionné.

Avec mon aîné (il y a 14 ans) je n’avais pas eu de crevasses donc je ne savais pas qu’un bébé pouvait mal s’installer ou être mal installé au sein… encore des personnels de maternité, peu voire pas du tout, formés à l’allaitement maternel.

Heureusement que je suis bien entourée (une amie animatrice LLL) et donc plein de réponses à mes mille questions.

Les crevasses ont disparues en une semaine à peine et ne sont jamais revenues.

Si toutes les femmes et même familles connaissaient l’existence des ces merveilleuses personnes, plus d’un allaitement au sein suivrait leur cours. Moins d’abandon auraient lieu et plus de mères seraient comblées de réussir à nourrir leur enfant de la façon la plus saine qui soit.

Bénéficier d’un soutien à l’allaitement devrait être une évidence et l’information devrait être présente dans toutes les maternités. J’irai jusqu’à dire que ce serait un plus non négligeable si les professionnels de la petite enfance en savaient un peu plus sur la question de l’allaitement maternel.

http://www.lllfrance.org/

source de l’image mise en avant : association française des consultants en lactation

Les enfants sont-ils cruels ?

Si oui, qui est responsable ?

« LES ENFANTS SONT CRUELS » parole maintes fois entendue et une fois de trop lors d’une émission sur les JO Paralympiques durant le témoignage de Nantenin Kéïta, athlète déficiente visuelle. Elle ne l’a pas prononcée, c’est l’animateur mais elle a laissé dire. Encore une idée reçue parmi tant d’autres. Dur de tordre le cou à ces croyances pourtant limitatives.

Pour situer, j’ai toujours besoin de définitions. Qu’est-ce qu’être cruel ? Que signifie « cruauté » ?

cruel, adjectif
Sens 1 Qui aime à voir ou à faire souffrir.
Sens 2 Sauvage, sanguinaire.

« Mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde », disait Camus.

Je suis d’avis que les termes que nous utilisons en tant qu’adulte sont réellement inappropriés concernant la petite enfance. Tout comme un enfant ne fait pas de caprice ni ne manipule qui que ce soit, il n’a pas non plus de stratégies cruelles à sa disposition. Par contre,  il réagit suite à des émotions et des pulsions qu’il ne maîtrise pas, contrairement à l’adulte (en théorie).

cruauté, nom féminin
Sens 1 Caractère de ce qui est cruel, penchant à faire souffrir.
Sens 2 Action cruelle, atroce.
Sens 3 Pénible, douloureux, qui fait souffrir [Figuré].

Pour un enfant c’est vraiment une sacrée performance d’en arriver là, n’est-ce pas ? Rappelons qu’un enfant est un individu en construction.

Enfant vient du mot latin infans, qui signifie « celui qui n’a pas la parole » (comprendre le très jeune enfant qui ne parle pas, et non pas celui qu’on ne laisse pas parler). Infans désigne donc l’enfant qui n’a pas acquis le langage. Celui qui ne parle pas encore.

On a tous plus ou moins subi les comportements, insultes, paroles blessantes de nos pairs. C’est la façon dont nous les recevons qui leur donne leur impact. Dans ma petite vie, je n’ai pas trouvé que c’était plus difficile quand j’étais petite et pourtant, j’en ai entendu…et j’en entends toujours.

Pour la tranche d’âge dont je parle (moins de 3 ans et parfois par extension, moins de 7 ans), il me semble exclu d’envisager qu’un jeune enfant est cruel, en tous cas intentionnellement. Car tout est dans l’intention, je pense. Vouloir nuire à autrui et y prendre plaisir c’est humain certes mais, à mon avis, ça s’apprend ou ça s’imite. Je ne crois pas que ce soit inné ou alors ça s’acquiert dans le bagage des fameux mécanismes de défense et à ce stade c’est une tout autre problématique.

Les enfants apprennent par les expériences, c’est flagrant quand on les observe. La théorie, on la leur verbalise mais l’expérience est bien plus probante. S’il vit dans une cruauté ambiante, peut-être bien qu’un enfant en fera son mode de fonctionnement.

« Cet âge est sans pitié » écrivait La Fontaine.

Là je suis d’accord. Après tout la pitié n’est pas un sentiment naturel. Sauf par l’exemple, un enfant ne l’appréhende pas.

 

Des explications à ce phénomène présent chez les plus grands enfants, notamment des élèves dans un contexte scolaire, il y en aurait pléthore. J’en cite quelques unes :

De nos jours, l’environnement est plus violent : la crise, l’avenir incertain exercent une influence, les valeurs de politesse et de respect se perdent parfois parce qu’elles ne sont plus inculquées par les parents… L’effet de groupe aussi est terrible : des élèves peuvent se liguer entre eux contre un de leurs camarades et l’élève attaqué se retrouve isolé, démuni, confronté à la violence la plus extrême…

(…) La société dans laquelle on vit est impitoyable et force est de constater que ces problèmes s’aggravent et peuvent prendre des proportions inouïes dans certains contextes : il faudrait rétablir des valeurs morales essentielles qui sont en train de se déliter dans notre société où les exemples de mensonges, de corruption, de dénigrement sont donnés parfois au plus haut niveau…

Il faut s’inquiéter de ces phénomènes de rejet que subissent certains enfants, souvent les élèves ignorent les notions même de tolérance, de respect des autres qui sont pourtant fondamentales…

A part les circonstances, y a –t-il un coupable ? Il semblerait que la responsabilité nous incombe à nous autres adultes. Nous TOUS. Je m’inclus dans la masse de ces adultes qui râlent plus qu’ils n’agissent. Et il y a la catégorie qui ne fait que se plaindre…

Des solutions ? Bien sûr qu’il y en a et une R-évolution est en marche que les récalcitrants le veuillent ou non ! Ce site place les éducateurs de jeunes enfants en première ligne car c’est ma formation et grâce à celle-ci j’ai eu accès à des savoir-être et des savoir-faire que je m’emploie à partager sans relâche. La communication non-violente en fait partie.

Les enfants ne sont pas cruels. Tout au plus, ils en ont des comportements, malgré eux, et concomitants à des contextes bien particuliers. Il appartient à la société qui les accompagne dans la vie de leur montrer une autre voie.

La cause des enfants

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Chaque fois que je sors de chez moi, il n’y a pas un jour où je ne vois pas un enfant « mal-traité », très souvent verbalement. Le mot est fort mais d’après moi quand on dit ‘tu me fais ch***‘ à un enfant, oui on le maltraite et encore je n’entre pas dans le détail.

Ce n’est que la partie visible de l’iceberg cet exemple, à côté des gifles et autres vulgarités qui s’ensuivent…

Voici un texte qui prône la bienveillance envers les enfants, êtres humains en devenir.

"Vous dites :
— 'C’est épuisant de s'occuper
 des enfants'.
Vous avez raison.
Vous ajoutez :
— 'Parce que nous devons nous mettre à leur niveau.
 Nous baisser, nous pencher, nous courber, 
nous rapetisser'.
Là, vous vous trompez. 
Ce n'est pas tant cela qui fatigue le plus, 
que le fait d'être obligé de nous élever jusqu'à 
la hauteur de leurs sentiments.
De nous élever, nous étirer, 
nous mettre sur la pointe des pieds, nous tendre.
Pour ne pas les blesser. "

Janusz KORCZAK, prologue de Quand je redeviendrai petit

Traduction AFJK (révisée en 2007).

Cette citation a été publiée en 1990 
et longtemps diffusée par l’Association française 
Janusz Korczak en hommage à la Convention 
internationale des droits de l’enfant (CIDE) 
adoptée par l’ONU en 1989, sous la forme 
d'une carte postale illustrée par le peintre 
surréaliste W. Siudmak, qui a connu un très grand succès.

L’ouvrage de Janusz Korczak dont elle est tirée, 
Quand je redeviendrai petit, est l'un des plus
 beaux romans pour enfants de Korczak dédié 
aux droits de l’enfant. Il a été traduit et publié 
en français sous le titre : Le droit de l’enfant
 au respect, coédition Laffont/Œuvres 
représentatives de l’Unesco, 1979 (épuisé).

C’est humain de penser qu’on est à bout, de le dire, mais à quoi ça sert de le dire de cette façon ?

Les enfants traités ainsi seront les adultes de demain…

Il y a tellement de possibilités d’être aidés aujourd’hui. Quand on n’en peut plus, y-a-t-il besoin de courage pour demander un relais, un avis extérieur…?

Sans doute que oui et surtout encore faut-il se rendre compte qu’on est dans la « douce violence« .

enfant

La cause des enfants montre la voie de la bienveillance. Elle montre aussi la voie de la fermeté. Il n’est pas question de laxisme ni d’abandon de la fonction parentale sinon, l’excès inverse se produit mais au départ, je remarque que l’enfant est dans les deux cas « mal-traité ».

« Il est plus facile d’éduquer un enfant que de réparer un adulte ».

« Lorsque les pères s’habituent à laisser faire les enfants, lorsque les fils ne tiennent plus compte de leurs paroles, lorsque les maîtres tremblent devant leurs élèves et préfèrent les flatter, lorsque finalement les jeunes méprisent les lois parce qu’ils ne reconnaissent plus au-dessus d’eux l’autorité de rien et de personne, alors, c’est là, en toute beauté et en toute jeunesse, le début de la tyrannie. »

Platon

Liens :

Comment la famille transmet l’ordre inégal des choses

Éducation non violente et développement du cerveau, un duo gagnant ?

Vidéos :

clip télé contre les violences éducatives ordinaires

Un clip contre la gifle :

Mon imaginaire détaille la vidéo :

-« Tu entends ce que je te dis ?

-« Oui, non, je sais pas, tu es au téléphone donc je suppose que tu parles à quelqu’un d’autre et puis je joue. »

-« claque »

-« Ah tiens, oui je n’ai pas entendu mais j’ai senti. Et pas tout à fait compris. »

– » c’est dingue ça ! »

Source de l’image mise en avant : grandis-moi !

La mère suffisamment bonne

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Par extension, le parent suffisamment bon

En première année de formation, les formateurs ont demandé de mettre par écrit notre représentation de la « bonne mère » afin de questionner et revoir les exigences que l’on associe à ce rôle. J’ai retrouvé mon écrit. Il date de 2005 :

« Une mère doit être :

– Douce, affectueuse, détendue et reposée

– Disponible

– Équilibrée

– Organisée

– A l’écoute

– Créative

– Complice mais pas copine

– Un appui, une (res)source

– Consciente de ses propres besoins.

Elle doit être garante de :

– la politesse

– La loi

– L’instruction

Dans la foulée j’avais écrit ma représentation du bon père.

Un bon père doit être :

– Garant des limites et de la loi

– Un exemple, un modèle

– L’autorité

– Joueur,

– Compréhensif

– Patient

– Juste

– Tiers séparateur

– Une référence

Il doit assurer le bien-être de ses enfants en travaillant, surtout si la mère reste au foyer. »

J’avais une vision très idéalisée de la parentalité et elle a beaucoup évolué.

Théorie : Selon Winnicott (pédiatre de formation, devenu psychanalyste pour enfants), le développement du concept de mère suffisamment bonne (good enough mother) se définit par trois actes nécessaires : le holding, le handling et l’object presenting.

Le holding ou portage désigne la façon de porter l’enfant, de façon plus ou moins serrée contre soi. Il a une valeur affective. Le bon holding est celui de la mère : il est connu, rassurant. Il s’agit aussi d’une introduction du corps dans l’espace, il influe sur la gestion du risque et de la sécurité de l’enfant plus tard.

Le handling est la manipulation de l’enfant, la façon d’agir sur lui dans le cadre du soin (nourrir, toilette, soins du cordon). Ces soins sont investis de différentes manières par les parents et comprend de nombreuses sensations tactiles et auditives pour le bébé. On encourage d’ailleurs les parents à masser leurs enfants dans un but d’apaisement. Le soin est aussi accompagné de parole. C’est par le handling que l’enfant peut dissocier son corps de l’environnement.

L’object presenting est la présentation de l’objet. Elle aide à découvrir le monde par petit bouts, de façon prémachée d’informations sur l’environnement. Il existait un courant aux USA prônant l’hyperstimulation des bébés en leur présentant des opéras, tableaux de grands maitres etc. Il faut savoir cependant que l’enfant préfère des présentations simples d’objets ayant une connotation affective plutôt qu’une culture froide et impersonnelle.

L’idée de mère suffisamment bonne vient du fait qu’elle ne doit pas l’être trop. Si les parents comblent tous les besoins avant qu’ils se présentent, cela ne laissera pas à l’enfant l’occasion d’éprouver du désir. Cela entraverait la capacité de l’enfant à élaborer face au manque par exemple, à sentir le besoin, à avoir envie de quelque chose, à agir. Il se fait alors l’objet du désir de l’autre. Il ne faut donc pas être trop bon non plus. L’enfant a déjà à s’occuper de l’angoisse d’abandon et une mère trop bonne y ajouterait une angoisse d’intrusion ainsi qu’un renforcement de l’angoisse d’abandon. Il est important à ce niveau de comprendre qu’on ne peut pas rattraper sa propre enfance à travers celle de l’enfant. L’enfant doit apprendre à être soi, tout seul, en présence de l’autre.

En conclusion, ma représentation de la « bonne mère » était trop intransigeante. La mère ne doit pas tout être. Elle fait ce qu’elle peut et ne sera pas tout au même moment. Elle sait doser les réponses qu’elle donne à son tout petit.

Une mère « pas assez bonne » laisse l’enfant dans la souffrance et dans l’angoisse, ce qui ne donne pas suffisamment de possibilités pour que l’enfant se sente exister, en le plongeant dans le néant. Au contraire, une mère « trop bonne » répond à l’enfant par anticipation en ne lui laissant pas ressentir le manque, qui est pourtant essentiel pour le développement de l’enfant, pour qu’il se sente exister comme différent de sa mère. L’enfant ayant une mère « trop bonne » selon cette théorie reste dans l’illusion de la toute puissance, de l’omnipotence. Les deux extrêmes, néant ou toute puissance sont des illusions qui laisseront des conséquences sérieuses sur le développement futur de l’enfant et sur son âge adulte.

La position équilibrée de la mère « suffisamment bonne » est entre les deux, selon Winnicott : ni trop absente, ni trop présente (voire étouffante). Attention à ne pas lire les termes de Winnicott selon des critères moraux : il ne s’agit pas de juger la mère, mais de décrire la relation mère-enfant dans un juste équilibre.

Liens pour approfondir :

Winnicott et la mère suffisamment bonne

Donald Winnicott : « La famille suffisamment bonne »

 

mom enough
photo trouvée ici

le choix des photos est volontairement excessif en parallèle à l’article précédent.

Pour finir : Mamans: soyez vous-même!

Parents indignes? L’enfant s’aligne!

 

Est-ce une mode ce courant de mères qui se disent « indignes« , « mauvaises« …qui s’assument et le revendiquent haut et fort ? Peut-être ou peut-être pas. Depuis Desperate Housewives, Mother Fucker, elles fleurissent comme un printemps arabe les mères qui en ont marre de la mère parfaite lisse et effacée !

Deux livres m’ont été offerts récemment (MERCI encore pour ces cadeaux, j’adôôre les liiiivres) : celui-là et celui-ci.

Les Éducateurs de Jeunes Enfants ont la fâcheuse tendance à se ranger du côté des ZENFANDABORD, en tous cas, je le fais et sans l’ombre d’un remord ! Oui, le bien-être des enfants prime (c’est implicite que celui des adultes est vital). Donc je commence par LA solution pour les enfants :

"Tes parents sont lourds, fatigants, collants, velus, piquants, 
barbants, casse-pieds, glissants ? CHANGE ! 

Ils sont grognonants, 
dégoulibavants, 
bavardissants, 
crottedenazants,
mangeproprements ? 
CHANGE ! 

(à ce stade de mon billet, 
le correcteur d'orthographe 
a rendu l'âme après avoir 
tenté valeureusement 
de proposer la bonne orthographe 
aux mots précédents, 
RIP le correcteur...).

Ils t'ennuient, ils sont insupportables, 
ils ne t'écoutent pas, 
ils rangent ta chambre, 
ils marchent sur tes jouets, 
ils refusent de te laisser la maison, 
ils t'emmènent en Ouikenn'd ? 
CHANGE DE PARENTS !

Comment ? Le mode d’emploi est dans « Le catalogue des parents pour les enfants qui veulent en changer » ! J’ai un faible pour les composés, Plus on est, plus on rit. Il y a même un bon de commande à la fin du livre et des tas de garanties. Pour l’acquérir, c’est sur le net ou en librairie, c’est encore mieux. Comme dit Bernard Werber : « le secret de la liberté, c’est la librairie ». Ma préférée c’est elle (de rien, amis parisiens). A Nantes, c’est chez les enfants terribles que je trouve mon bonheur.

@ctualisation : dans mon nouveau chez moi, j’ai fait le vœu pieux de ne plus acheter de livres neufs et très peu de livres d’occasion. Je fréquente assidûment la médiathèque du coin…(on a troooop transpiré avec les cartons de livres pendant le déménagement et puis c’est vrai que ça fait souffrir les forêts tout ce papier… et une pensée pour mes anciens fournisseurs : c’est malheureux tous ces libraires qui disparaissent à cause du net.)

Bon, un peu d’empathie pour les parents, c’est mon métier aussi. En même temps, j’ai inclus touplein (maintenant que le correcteur ne dit plus rien, j’en profite) de liens pour ceux qui savent lire, j’ai donc bien pensé aux adultes. Un avant dernier pour la route : le SAV des bébés.

Mères indignes, grands tracas et petits plaisirs de mamans : à lire sans modération et  sans fin. Je le garde sur ma table de nuit. Avant de dormir, rire de ce que l’on traverse tous, plus ou moins, ça détend.

Quelques unes des anecdotes que je préfère (les plus courtes) :

« Réflexion fermentée : J’ai un petit garçon adorable de 11 mois et j’allaite encore. Ma mère, pas super fan de l’allaitement prolongé, me demande : – fais attention quand même, t’es sûre que ton lait est encore bon, qu’il n’a pas tourné ? – T’inquiète pas, maman, je passe toutes mes nuits dans le frigo pour pas  briser la chaîne du froid. »

« Lecture : A la maternité, j’avais plusieurs livres pour lire pendant l’accouchement (je riais déjà fort), pour me détendre, et pendant les quelques jours de mon séjour. Je les ai ouverts deux ans plus tard« .(là, je riais à gorge déployée !)

« Garde à vue : Mais non, le parc à barreaux n’est pas une prison. C’est juste de la détention provisoire, le temps de prendre une douche.« 

« Drogue dure : Aujourd’hui, mon fils  de 16 mois était surexcité. c’est en lavant le biberon en fin de journée que je me suis rendu compte qu’il sentait bizarre. Mal réveillée, j’avais confondu le cacao avec le café.« 

« Le zizi, c’est dans la tête : Je surprends ma fille sous la douche, en train d’essayer de faire pipi debout. Moi : – Pourquoi tu fais ça ? Elle : – Pour faire comme les garçons, pipi avec une quéquette. Moi : – T’as pas besoin de quéquette, t’as un cerveau. Le papa : – J’ai entendu !« .

Après avoir lu tout ça, je me dis que le dicton les chiens ne font pas des chats a sûrement un fond de vrai.

Source image mise en avant : Olivia Moore

Paques
ici

Il est où Doudou dis-donc ? Au fait, qui est Doudou ?

doudou mechant
Ponti

 

Un peu de théorie :

« Doudou : objet préféré utilisé par le nourrisson et le jeune enfant pour se réconforter, notamment au moment de s’endormir.

La notion d’« objet transitionnel », introduite par D. W. Winnicott, appartient au domaine de la psychanalyse. L’objet transitionnel, qui a l’effet apaisant d’un substitut maternel, est la première possession de l’enfant qui est extérieure à son propre corps, bien qu’il ne le perçoive pas nécessairement comme tel. Il apparaît généralement entre quatre et douze mois, et permet à l’enfant d’effectuer la transition entre la relation à la mère et la relation avec d’autres « objets » de son environnement.

L’objet élu est généralement un objet matériel de texture douce (ce qui explique le nom familier doudou, provenant de la répétition du mot doux par l’enfant); il s’agit le plus souvent d’une couverture ou d’un bout de couverture ou encore d’un morceau de tissu (serviette, chiffon, mouchoir, par exemple) ou d’un animal en peluche, que l’enfant serre contre lui et suçote.

Ce terme ‘doudou’, de même que les termes anglais security blanket et blankie, sont des termes familiers, alors que les termes objet transitionnel et transitional object relèvent du vocabulaire spécialisé de la psychanalyse. [Office de la langue française, 2002] »

J’ajouterai qu’il est possible qu’un enfant n’ait PAS de doudou. Par contre, il aura un objet transitionnel pas toujours repérable.(Ils parlent même de phénomène transitionnel en psychanalyse)

Ce qui est regrettable, comme pour beaucoup de choses finalement, c’est que ce soit devenu un marché juteux et profitable, encore et toujours aux mêmes, en l’occurrence le lobby de la ‘puériculture’.

Ce qui me désole le plus c’est de voir tous ces sites de ‘doudous perdus‘ qui fleurissent sur le net…ou comment maintenir les enfants dans la dépendance de leurs parents (au doudou)… Oui, car on se demande bien pour qui c’est une catastrophe quand doudou est perdu. D’ailleurs qui panique quand on ne le retrouve pas en fin de journée au multiaccueil ? Pas nous les professionnels et encore moins l’Enfant en question…Bref.

Pour ma petite histoire, c’est au moment de l’inscription de mon fils à une halte-garderie que j’ai dû me pencher sur la question. La directrice a insisté pour que l’Enfant ait ‘quelque chose de la maison’. Sauf qu’il avait choisi les maillots de corps de sa maman le cher Enfant. Il avait décidé que son doudou c’était mon odeur…j’ai eu beau dormir avec le doudou que j’ai choisi pour lui (Vivi la marmotte) et tenter de l’imprégner de mon ‘parfum’, il n’en a pas voulu ! Il a hurlé à plein poumons à chaque fois que je l’ai laissé à la halte-garderie. Pas que 5mn, non, non pendant toute mon absence, échelonnée selon une période d’adaptation. A la fin de ladite période, la directrice a décrété que mon fils n’était pas prêt à passer du temps en collectivité. Il avait 8 mois et j’avoue que je n’étais pas prête non plus.

Le doudou que je lui ai proposé pour aller à la halte-garderie est finalement devenu ‘sa grande amie’ : Vivi la marmotte. Mais quand il ne l’emmenait pas avec lui, on ne retournait pas la chercher. Quand il fallait le passer en machine, il attendait…et pourquoi j’en aurai acheté deux, trois identiques… ???

Un doudou c’est LE doudou (ou alors plusieurs différents, mais pas tous en même temps), sinon c’est une collection d’articles de puériculture.

J’ai toujours expliqué mon point de vue à mon fils sur son doudou, c’était à lui de s’en occuper. On ne peut pas dire que ça demande beaucoup de travail. L’enfant apprend le sens de la propriété et les prémices des responsabilités, Y’a pas d’âge pour inculquer le sens des réalités : « Vivi est restée à la maison ? Tu la retrouveras ce soir » et j’explique, je ne négocie pas, je ne compense pas. L’Enfant sait quand il a besoin de son doudou donc il gère, je peux lui faire confiance. L’adulte est présent pour lui expliquer si c’est possible ou non et pourquoi de garder Doudou dans différentes circonstances. A table, j’ai du mal à accepter sa présence, par exemple…

En fait, si l’adulte ne panique pas, il y a de grandes chances pour que l’Enfant ne panique pas non plus.

@jout : dernier débat en date sur FB : « le doudou peut-il rester à la crèche ? Doit-il faire la navette entre la maison et la crèche ? »
Si ce n’est pas un objet transitionnel, pourquoi pas ? L’enfant exprime t-il le besoin de le prendre avec lui ? Si oui, alors c’est lui qui décide surtout s’il a investi cet objet en tant que tel. Je me demande même pourquoi il y a débat…

Et s’il est perdu ? Et bien, dans la vie il arrive que l’on perde des objets auxquels on tient. Expérimenter la perte et le chagrin ce n’est pas une mauvaise chose. Si c’est accompagné par des mots de réconfort, l’enfant sent qu’il est soutenu et passe à autre chose.

Je conclue sur une phrase de Winnicott qui en dit long sur l’inévitable sevrage :  » Autant la mère doit avoir pu illusionner son enfant sur sa capacité à créer le sein qui le satisfait, autant elle doit s’employer à le désillusionner, en ne s’adaptant qu’incomplètement aux besoins de l’enfant  »

Vous l’aurez compris, je fuis les magasins de puériculture mais pas les créateurs qui ont du talent. Je rajoute donc un lien vers le site d’une amie qui coud des beaux doudous comme je les aime. Pour les voir c’est ici :  doudous de sa page facebook ou là : Bébélyste.

Si vous avez des anecdotes à partager, pour illustrer mon témoignage, je serai ravie de les lire.

Comment informer et protéger l’enfant du harcèlement, de la « pédophilie… » ?

Réédition du 16/03/13/Blogspot/retravaillé le 18/10/17

Ce sujet me questionne depuis longtemps mais mettre en mot ce que j’en pense est une autre affaire. Je prends le risque.

Une dépêche d’actualité toute récente (aujourd’hui) vient de me piquer au vif ! « La pédophilie doit être traitée comme une « maladie » non comme un crime, selon un cardinal ».

Pour des sujets plus qu’épineux comme celui-ci, j’ai tendance à avoir un avis nuancé. Je fonctionne un peu plus en mode thèse, antithèse et synthèse. C’est loin d’être évident, avec du recul, de saisir un plan dans mon « blabla », vous m’en voyez désolée.  Mes idées restent désorganisées, finalement.

L’avis de ce cardinal est de prime abord vraiment choquant. C’est que la « pédophilie » c’est un sujet corrosif (dans tous les sens du terme).

Je partage la définition de Wikipedia et dans le fond le cardinal en question a raison, c’est bien une maladie psychiatrique mais ça devrait se nommer autrement car étymologiquement le terme n’a plus son sens initial. Si on veut faire une différence, la pédérastie s’apparente au crime car elle est envisagée de façon consciente et préméditée (parfois réciproque, ce qui complique la notion de délit) contrairement à la pédophilie. Je ne débattrai pas plus sur cette nouvelle qui m’a fait réagir, c’est trop prendre partie et ça ne m’intéresse pas. A la limite, je serai capable de dire le fond de ma pensée qui est : si le mariage existait chez les prêtres, peut-être y aurait-il moins de déviances…peut-être bien sûr, car il y a malheureusement des malades qui sont mariés, en couple…bref c’est un très délicat sujet.

La question reste la même quant à la protection des enfants et à la façon dont on peut leur en parler. C’est ce qui nous préoccupe en tant que parent et professionnel.

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Pour parler des violences, du harcèlement etc.

J’ai lu, un jour, un livre avec des moins de 3 ans en multiaccueil. Il m’a surprise et bousculée. D’habitude, je lis les livres seule avant d’en faire la lecture aux enfants. J’avais fait l’impasse, cette fois-là. J’ai gardé bonne figure parce que je savais que ma compréhension différait complètement de celle des enfants, mais intérieurement j’étais extrêmement mal à l’aise.

Je pense qu’il est important d’en parler en équipe, avec pour objectif une cohérence pédagogique. Les professionnels de la petite enfance envisagent ce sujet de manière différente et souvent subjective. Sans doute parce que c’est un sujet, souvent, oublié en formation. Les sujets de ce genre sont difficiles à appréhender car chacun a son opinion (l’avis personnel jugeant) et c’est presque toujours violent. Je peux comprendre cela. Pourtant, tous les malades, quels qu’ils soient m’inspirent, de l’empathie.

Le problème, à mon sens, c’est l’amalgame médiatique des situations complexes, un peu trop simplifiées et donc mal comprises car rendues confuses au grand public. La désinformation fait vraiment d’énormes dégâts et alimente la haine.

Depuis qu’il est petit, je répète inlassablement à mon fils que son corps lui appartient, que personne n’a le droit d’y toucher. Dès lors qu’il a su se laver seul, ce fut plus simple de lui expliquer que même moi je n’avais pas à insister sur les zones érogènes. Évidemment je lui ai expliqué avec des termes simples et à sa portée de compréhension. J’ai utilisé des mots plus accessibles : « ton zizi il est à toi. Personne ne peut t’obliger à le montrer, à le faire toucher. Ni papa ni maman. Ni qui que ce soit. Même si tu as confiance » etc.

J’ignore si cela suffit à l’alerter du danger et s’il se méfie à bon escient des adultes « déviants ». Il est grand mais est-il à l’abri ? Il est plus informé que lorsqu’il était petit car les précisions sont arrivées en fonction de son âge. @jout : l’aîné est proche de la majorité. C’est au tour de son petit frère d’être sensibilisé.

Voici en liens, ce que j’ai trouvé sur le net pour envisager des pistes qui conviendraient éventuellement à chacun, car je ne détiens aucune réponse :

 Pour élargir le thème sur le harcèlement, sous toutes ses formes, l’actualité est propice et même si cela semble choquant, je fais partie de celles et ceux qui sont soulagés que l’abcès CRÈVE. Il sera nécessaire que de vraies dispositions soient prises, face à cet océan de témoignages #moiaussi #balancetonagresseur et autres hashtags qui inondent les réseaux sociaux.
L’enfant est un individu influençable et fragile. L’adulte a pour rôle de le protéger, des malades et des pervers, sans distinction.

L’éducation fait partie des étapes incontournables pour sensibiliser les enfants à ce fléau qu’est le harcèlement. Au quotidien, il y a quantité d’événements qui permettent d’illustrer nos propos. ça peut commencer par répéter inlassablement que le chat ou autre animal est un être vivant, qu’il n’a en aucun cas à supporter que sa queue soit tirée, qu’il soit embêté surtout quand il montre des signes d’énervement et qu’il griffe ou mord en retour. Répéter et agir en conséquences en éloignant l’enfant de l’animal. Il n’y a rien de banal à laisser un enfant « jouer » avec un animal qui montre que ça suffit !
C’est primordial de signifier à un enfant qu’un autre enfant qui recule, qui s’éloigne, qui dit stop ou qui pleure, n’a plus envie. Une fois j’ai perdu mon sang froid en EAJE. Une petite fille pleurait fort et trois garçons étaient sur elle, littéralement allongés en rigolant. Même si une collègue était là, j’ai agis avec mes tripes. Ma voix est montée de deux crans. Je les ai enlevé un par un, (sans brutalité, je précise) et j’ai dit assez fort « elle vous a dit NON !!!!! ». J’ai expliqué à chacun, une fois mon calme revenu, le pourquoi de ma colère. J’ai rassuré cette enfant, en lui disant qu’elle avait eu raison de pleurer très fort et que si une prochaine fois ça arrivait, qu’elle vienne immédiatement prévenir un adulte. Ces comportements enfantins semblent anodins mais NON, ça n’a rien d’amusant, de léger, c’est à prendre en compte et c’est vital de mettre des mots dessus, d’expliquer pourquoi c’est INTERDIT d’insister quand l’autre refuse (même en ne disant rien).
C’est un vaste sujet et j’avoue que je suis trop touchée pour en parler sereinement. Ce flot de témoignages est bouleversant.