Archives de catégorie : EJE

Fin de la polémique ?

En surfant sur le site  » Les professionnels de la petite enfance », j’ai lu un titre en rapport avec les médicaments. Pleine d’espoir, je me suis dit « oh ! enfin une réponse ?!! » Et non…

Si vous souhaitez le lire, il est ici : administration des médicaments en EAJE: les points de vue croisés d’une puéricultrice et d’une juriste.

Mon avis n’a guère changé depuis mon précédent blabla à ce sujet : les EJE et les médicaments.

J’en parle une dernière fois. N’ayant aucun projet de travailler à nouveau en EAJE, je considère que la question ne me concerne plus.

Dans l’article des professionnels de la petite enfance, je trouve leur parti pris peu nuancé. Il me semble que pour les Projet d’Accueil Individualisé (PAI), la loi nous protège car il s’agit de difficultés chroniques. Le décret 2000 permet « l’inclusion » d’enfants dont l’état de santé, au quotidien nécessite d’être accueillis avec un protocole bien établi.

Quand j’étais EJE sur le terrain, ce qui me dérangeait le plus c’était d’administrer des médicaments à chaque 38.5 C de fièvre, à chaque traitement que le médecin avait prescrit 3 fois dans la journée. C’est à dire des antibiotiques, des gouttes pour les oreilles et/ou les yeux, des sprays pour le nez, des sirops de ceci et d’autres médicaments pour cela, sans parler des granules d’homéopathie !

Avec un PAI, j’ai administré de la ventoline. J’ai effectué des contrôles de glycémie et dosé une pompe à insuline en fonction du résultat. Parce qu’une infirmière a pris le temps d’expliquer et de montrer et surtout parce que j’étais entourée de deux collègues PUER…L’erreur me semble moins possible dans les cas précis de PAI. Nous savons exactement ce qu’il faut faire et quand. Contrairement à la saison des « ites », en tous genre, pendant laquelle il faudrait traiter la flopée d’enfants malades, les uns après les autres…Avec une dose tel-poids pour lui, tel-autre pour elle, 1 cuillère de sirop par ci, 2 par-là, 3 gouttes dans chaque oreille, non 2 dans chaque oeil…

Quand un enfant est malade et parfois même contagieux, il est souvent peu, voire pas du tout, en état de fréquenter la collectivité. Et nous savons tous que :

– les trois premières années de leur vie, les enfants sont sujets aux maladies de saison et autres infections à répétition.

– les parents qui travaillent ont un crédit de jours « enfant malade » non extensible et un système D compliqué à organiser.

C’est dans ces cas précis qu’il y a un grand flou légal !! Un moment d’inattention peut vite arriver, surtout avec un groupe de 5 bébés ou de 8 enfants. « Mince, j’ai donné ou pas le traitement à untel/unetelle ? »… »Ma collègue n’a rien écrit dans les transmissions, est-ce qu’elle l’a donné ? »

Aucun professionnel n’a été condamné pour excercice illégal de la médecine ? Encore heureux !! Mais les français ont cette fâcheuse tendance à attendre l’accident fatal qui les obligera à légiférer. En 2019 et depuis un moment déjà, les gens cherchent à tout prix un coupable…Ce serait vraiment pas de chance !

Lire qu’à l’école, ils se posent moins de questions, c’est carrément une généralité inexacte. Pour aucun enfant que je connais, il n’a été autorisé qu’il lui soit administré un traitement pour une affection passagère (sans PAI et même avec ordonnance) au sein de l’école ! En tant que maman, je me suis toujours débrouillée pour avoir un traitement en dehors des heures de classe et du périscolaire (surtout parce que je ne leur fait pas confiance !!) Après recherche, je n’ai trouvé aucune mention d’administration autorisée de médicaments ou même d’aide à la prise sur le site de l’éducation nationale. Et encore moins ici. A ma connaissance, même pour des bobos, il est autorisé de nettoyer la plaie à l’eau et c’est tout. Fini l’antiseptique, sauf si une infirmière est présente à l’infirmerie. Cela dit le personnel du périscolaire dépend de la municipalité. Prennent-ils cette responsabilité ? Les directives sont-elles municipales, departementales, nationales, ou académiques ?

Pour rappel, il s’agit de non assistance à personne en péril et ne faire aucune mention de l’aide précieuse du SAMU en cas de doute, c’est vraiment dommage. Parce que rater ou doubler une prise, ça arrive à tous les parents et même ne pas finir un traitement. Je doute que les professionnels de la petite enfance puisse être plus inquiétés de refuser ces gestes, loin d’être anodins. Un enfant malade avec une affection passagère peut-il être en péril ? Si oui, je compose le 15. J’attends les consignes et l’autorisation d’agir, si nécessaire. L’appel est enregistré.

L’article réagissait à ce fameux tract toulousain : exercice illégal de la médecine. J’avoue que je comprends mal son contenu, moi aussi. Ça remettrait en question les PAI ?! C’est à y perdre son latin.

Comme pour mon précédent blabla et cet article des pros de la petite enfance, je suis obligée de conclure avec un rêve. Celui qu’une vraie réponse soit apportée à cette épineuse question de la responsabilité.

Un jour, peut-être.

OUI vœu exaucé en 2020 :
« Les professionnels de la petite enfance peuvent administrer des médicaments sauf avis contraire express du médecin. Enfin la question semble tranchée même si elle sera complétée et précisée par un décret en Conseil d’État. Il est écrit : « Dans le cadre des modes d’accueil du jeune enfant (…), les professionnels encadrant les enfants ont la possibilité d’administrer des médicaments et traitements aux enfants accueillis, notamment ceux en situation de handicap ou atteints de maladies chroniques, dès lors que le geste ne présente aucune difficulté ni ne nécessite un apprentissage particulier et que le médecin n’a pas expressément demandé l’intervention d’un auxiliaire médical. »
(Article 7).  

En ce qui concerne les assistants maternels, il est par ailleurs précisé dans l’article 6 que «l’agrément de l’assistant maternel précise si la personne peut procéder à l’administration de médicaments ou traitements (…) »
(Article 6) »

Enfant différent

Mobilisation du 23/05/2019

source

Récapitulatif :

La lettre aux parents

LA PÉTITION : Parents, professionnel.le.s, citoyen.ne.s, ensemble pour un printemps des modes d’accueil

Lettre ouverte à Madame Christelle DUBOS, secrétaire d’État auprès de la ministre des solidarités et de la santé

On manifeste

Région Provence Alpes Côte d’Azur

TOUTES LES INFORMATIONS ==> PAS DE BÉBÉS A LA CONSIGNE

source Blog

Le côté obscur des comptines

D’origines révolutionnaires ou populaires, des comptines et chansons traditionnelles évoquent bien souvent des chants paillards français ou des sujets inappropriés pour les enfants. Derrière les plus célèbres comptines se cachent souvent une vérité inavouée.

Exemples : sur le site les cultivores

Faut-il changer les paroles pour les adapter à nos enfants ?

Chacun fait comme il veut. J’ai eu à le faire parce que ça me gênait de chanter des paroles cruelles et parfois dénuées de sens concret. Entre la gentille alouette qui se fait plumer, l’hirondelle qui se prend des coups de bâtons, le chasseur qui veut tuer le lapin (c’est logique aussi, il chasse et ensuite il le mange !!), c’est loin d’être enfantin. Cela dit, la souris comme elle est verte, elle n’existe pas donc elle peut bien finir en escargot…bon il est tout chaud mais des français mangent des gastéropodes à coquille !

Quel est l’intérêt des comptines ?

Je cite :  » Le rôle des comptines est de familiariser l’enfant avec le langage. Elles représentent le premier plaisir musical ressenti par tout être humain dans son évolution. Ça se traduit principalement par la créativité verbale sous forme de jeu de mots et de rimes évoquant des situations insolites ou burlesques. « 

source : la face cachée des comptines

Ces comptines et chansons appartiennent au passé. Je les fredonne par habitude mais mon répertoire reste adapté. j’ai simplement fait le choix de ne plus chanter des chansons que je trouve cruelles, insensées ou hors contexte.

Récemment le cadet est rentré de l’école en chantant « haut les mains, peau de lapin, la maîtresse en maillot de bain »… Grand classique des cours de récré, il l’a apprise à l’école et pas par l’enseignante !! Arrivé à 3 ans, et même avant si un enfant est allé en lieu d’accueil collectif, il entendra ces chansons de toutes façons. Est-ce bien nécessaire de les chanter en version édulcorée ? Elles ne sont plus d’actualité, c’est un fait mais elles existent et traversent le temps, que nous le voulions ou non.

Que chanter ?

Si elles nous dérangent, et bien il suffit de choisir d’autres chansons. Il y en a à foison grâce à des talents comme Aldebert, avec les albums Enfantillages ou encore les Ogres de Barback (non, ils ne mangent pas les enfants) avec Pittocha et bien d’autres encore. Le soldat rose, le petit prince, Émilie Jolie. Il y a toujours une mélodie qui a la préférence de chacun. Ma préférée d’Émilie Jolie c’est :

Il y en a sans aucun sens, à part purement phonétique et à base de rimes. Les enfants s’amusent à chantonner :

« A la soupe soupe soupe, au bouillon yon yon, la soupe à l’oseille c’est pour les demoiselles, la soupe à l’oignon c’est pour les garçons. »

chansons enfantines

D’autres comptines sur le site d’une collègue : je confie mon enfant

Pour les touts petits, quelques comptines suffisent. Inutile de les inonder de paroles. Ils semblent apprécier les sonorités et la répétition, plus que le sens des mots :

https://www.dailymotion.com/video/x38j119
Ani Couni
Make toume toume pa

Les EJE (en général) aiment autant les chansons et comptines que les livres jeunesse. Alors si vous avez besoin d’élargir votre horizon culturel, nous sommes disponibles et souvent ravi(e)s de partager nos trouvailles. Si vous-mêmes avez des découvertes à partager, les professionnels de la petite enfance s’en saisiront avec plaisir pour les enfants…Sauf Gims…Pitié (mes oreilles saignent quand elles l’entendent, elles ne supportent pas ce son.)

Merci aux instagrameuses qui m’ont inspirée ce blabla !

Aspie or not ?

J’ai rarement évoqué l’autisme sur Planète EJE. Ceux qui me lisent ont peut-être vu quelques allusions, par-ci par-là, soit au sujet de mon fils aîné que j’ai longtemps pensé autiste (plusieurs praticiens parlaient déjà de précocité intellectuelle), soit dans mon parcours professionnel, puis dans l’histoire du caméléon rose, à mon sujet quand, professionnellement, j’ai craqué.

J’en parle aujourd’hui, veille de la journée mondiale de sensibilisation à l’autisme, parce que je me sens prête à partager cet épisode de ma petite vie.

J’ai pensé à Greta Thunberg en voyant cette affiche

En 2016, après quelques entretiens et des tests, des professionnels d’un Centre Ressources Autisme ont conclu que les Troubles du Spectre Autistique n’étaient PAS mon problème…

Après leur diagnostic, j’ai eu encore plus de doutes. Le psychiatre ne m’avait pas du tout inspirée confiance. J’ai trouvé cette parenthèse de ma vie bâclée et épuisante. Pourtant, je suis convaincue qu’ils m’avaient prise au sérieux. Puis par lassitude, j’ai mis ça de côté. J’y ai souvent repensé. Le quotidien a repris son cours. J’ai même retrouvé une activité professionnelle et je m’y sens encore bien ! Peu de personnes de mon entourage avait compris ma démarche.

Pour enfin avoir du concret, j’ai répertorié ce qui fait partie d’habitudes qui peuvent devenir gênantes si elles sont changées et de caractéristiques toutes personnelles, mais parfois incommodes au quotidien. J’ai longtemps cru que c’était pour tout le monde pareil et que personne n’osait en parler.

En vrac, ça donne un genre de « les trucs bizarres, à savoir sur moi » (quelques-uns) :

Socialisation :

Je me présente souvent comme une personne asociale, non par timidité mais par protection. Je suis introvertie et je peux l’être excessivement.

– Je peux interagir mais je ne sais pas quand une discussion s’arrête et parfois je ne sais plus quoi dire.
– Je ne peux pas rester dans la salle de pause déjeuner avec des collègues quand j’ai fini de manger, je ne sais pas quoi faire à part regarder mon portable.
– Parler plus de 5mn au téléphone m’épuise, surtout si je dois écouter et répondre. Je perds le fil très vite et je ne sais pas mettre un terme à la conversation.
– A plus de 3/4 personnes je peux devenir muette. Ça m’arrive d’intervenir, rarement, et souvent ça étonne comme si les autres découvraient ma présence.
-J’ai très peu d’amis. Il y a plusieurs personnes avec lesquelles je m’entends bien et que j’estime particulièrement. Je n’entretiens pas les relations de manière régulière. @jout : si l’autre le comprend, c’est alors une amitié durable.
– Je suis capable de m’isoler, que je sois invitée ou que j’invite. ça a beaucoup interloqué les autres avant qu’ils ne me connaissent mieux. ça m’a été souvent reproché…alors que je ne fais que recharger mes batteries.
Humour :
– je ne comprends pas toutes les blagues ou alors en décalé. Je saisis mieux l’ironie et je la pratique mais elle n’est pas toujours comprise.
– Si quelqu’un me parle sérieusement en faisant une blague, je le crois…mon compagnon le fait depuis 20 ans et il y arrive encore à 95%.
– J’ai un humour, soi-disant, particulier. Or je ris énormément aux spectacles de la Bajon, Haroun, Vérino et même Florence Foresti mais je préfère Élodie Poux …ou encore Kyan, donc mon humour est plutôt « acceptable », d’après moi.
Hyperesthésie :
– un cheveu sur ma peau peut me faire mal, selon l’endroit où il se loge et que je le sens bouger.
– personne ne peut me toucher et surtout pas mes cheveux, sauf mes très très proches (sœurs, chéri et enfants). C’est épidermiquement trop trop agressif ! Je peux avoir un geste inadapté, par réaction si quelqu’un s’y risque. On est d’accord, qu’on ne touche pas les gens dans la vraie vie, ok ? Quand des proches touchaient mon ventre lors des grossesses, je pouvais grogner alors si des inconnus avaient osé…
– je dois trouver et tuer le moustique dans la pièce où je dors. Je peux y passer la nuit, en sacrifiant mon besoin de sommeil, puisque de toute façon je ne dormirai pas si je l’entends. Sa piqure me fait très mal (surtout celle du  Tigre), elle gonfle, devient rouge vif et me brûle un moment.
– je supporte difficilement les odeurs de parfum, de tabac froid et autres dans les espaces confinés. Je mets mon écharpe/foulard sur mon nez ou je me mets en semi-apnée en inspirant très peu et en expirant plus.
– je cherche toujours l’origine d’un bruit pour l’arrêter (quand c’est possible), sinon ça me rend irritable.
– Au restaurant s’il y a du bruit, de la musique, un fond sonore et/ou visuel, je ne peux pas tenir une conversation ni rester attentive. Je fais souvent répéter les gens et pourtant j’entends bien. D’ailleurs, je parle trop bas, il paraît.
– je ressens tout très fort. Mon quota de sensations fortes est tout bas. Je déteste les foires, les manèges, ça m’angoisse. Regarder les autres me suffit à avoir des sensations fortes. Regarder un film ou un documentaire peut me mettre dans des états émotifs excessifs = impossible de visionner des films d’horreur, sinon je perds le sommeil et la raison, temporairement.
J’ai des (périodes de) répétitions :
– si je fais des cookies, gâteaux etc, je les fais pendant des semaines.
– quand un morceau de musique ou une chanson me plaît, je l’écoute en boucle ; ça peut saouler  mes proches. En ce moment c’est la BOF de The Greatest Showman et surtout Never enough. (Le piano et le violon sont des sons irrésistibles à mon oreille)
L’intérêt s’évapore comme il est venu (sauf quelques exceptions que je peux écouter à vie Madredeus et Mozart l’égyptien) et il y a des périodes pendant lesquelles j’arrête tout. Pareil avec les youtubeurs, difficile de rester fidèle, j’aime trop la nouveauté.
– j’ouvre ma boîte aux lettres plusieurs fois par jour alors que je sais quand passe le facteur (1 fois le matin). Curieusement, je consulte beaucoup moins ma boite mail.
Empathie :
-je peux ressentir la détresse et le bonheur des autres. C’est parfois difficile à surmonter.
-je suis sensible à la vie sous toutes ses formes, sauf si j’ai peur ( insectes volants non identifiés = qui piquent = phobie) et sauf si je me sens envahie mais je culpabilise de tuer des fourmis qui entrent par dizaines chez moi en été !!
Autres manies :
– si je lis un livre qui me plaît je dois le finir au détriment de tout le reste : manger, dormir ou m’occuper des enfants…si si, j’en suis capable…ouf, ils ont un père présent…Si je lâche le livre par obligation, je ne pense qu’à ça.
– j’ai besoin de faire le geste d’écrire pour savoir où est ma droite et donc ma gauche. ça me pose beaucoup de problème pour m’orienter et conduire. Je déteste conduire. J’ai mis 5 ans à obtenir le permis. Mon sens de la désorientation est extrêmement précis, je vais systématiquement dans la direction opposée ! Si je le pouvais, il suffirait que j’inverse mon GPS mental et ce serait bon. J’ai tenté, sans succès.
– Je m’assois toujours à la même place dans le bus (seulement le soir) pour 2 raisons, être proche de la sortie et n’avoir personne derrière moi. Si la place est prise, le trajet est moins confortable = je regarde plus souvent les autres, je vérifie si la place se libère, je stresse inutilement.
– Je fais le plus possible un trajet à pieds différent à l’aller et au retour… Passer par le même chemin m’ennuie et me dérange.
– Au cinéma ou dans une salle de spectacle je dois m’asseoir au bout d’une rangée, sinon je me sens oppressée et j’apprécie mal ce que je regarde.
… J’arrête là. C’est loin d’être fini.
Alors, oui, mes caractéristiques peuvent paraître répandues. « On a tous des côtés autistes »…Évitez de dire ça à Julie Dachez. Elle explique très bien que c’est l’intensité ressentie qui fait toute la différence et la souffrance. Le moindre truc peut devenir  un tsunami émotionnel. Pour la majorité des gens, c’est un détail. Si je suis contrariée, j’y pense pendant des heures, des jours alors que vous êtes peut-être passé à autre chose en quelques minutes.
Un jour, quelqu’un m’a dit : « la timidité, c’est l’excuse des orgueilleux ». Je le déteste encore, alors que je ne l’ai jamais revu. Et pourtant je ne suis pas rancunière…
Je me suis demandée si ça me desservirait de partager ce côté invisible de ma personnalité. Tout de même, si en 2019, il y a encore des personnes incapables d’accepter les autres tels qu’ils sont… Bah mer..credi hein !! Je ne vois pas pourquoi nous devrions tous virer neurotypiques !!!
De toutes façons, je ne suis PAS autiste parce que selon les professionnels, il manquerait des intérêts restreints… Est-ce qu’il y a des sujets récurrents sur ce site ?
Il manque aussi l’anamnèse de ma petite enfance. J’ai presque tout oublié et mes proches aussi…curieusement.
Récemment, j’ai ressenti que ça m’est devenu égal. Depuis la pratique du Qi Gong, du yoga et grâce à des rencontres remarquables, je me sens apaisée. Je me reconnecte tranquillement à moi-même.

Je reste un caméléon rose

28 mars 2019. Pas de bébés à la consigne

Demain, je ne manifesterai pas. J’ai souvent dit que je descendrai dans la rue, s’il le fallait. Mais je crois n’avoir jamais manifesté (peut-être avec mon père quand j’étais petite). J’ai voulu le faire, je n’ai jamais réussi. C’est trop. La foule, le bruit, la promiscuité… Je porterai un brassard en soutien à mes collègues. Je ne travaille plus en EAJE. J’ai fait ce que j’ai pu sur le terrain. ça m’a desservie en tous points, je préfère donc m’abstenir.

Pour celles et ceux qui ne connaissent pas Arnaud Deroo, voici sa lettre au président, publiée sur FB. Merci à @peazpetiteenfance d’avoir relayé ! Je la partage ici pour les allergiques, comme moi, à ce réseau social. Pardon Arnaud, j’ai corrigé quelques coquilles et surtout j’ai précisé des règles « assouplies » pour les EAJE, au même titre que les MAM et micro-crèches, sinon l’accueil de qualité en pâtira trop dans ces petites structures !! Et personne ne le souhaite, pitié !

« Monsieur le président,

Je rêve de « toucher » votre cœur (mais est-ce possible ?), votre sensibilité, votre humanité pour vous faire comprendre combien s’occuper réellement, vraiment de la petite enfance et de la famille sont des enjeux capitaux pour notre avenir. Je dis souvent que s’occuper de la petite enfance, c’est faire du développement durable.

Nous sommes, paraît-il, dans le pays des droits de l’Homme et de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant Pour autant, par moment, nous pouvons en douter.

Il nous reste sincèrement des choses importantes à faire. En outre, quand j’écris ces mots nous n’avons toujours pas signé la loi contre les châtiments corporels et humiliations faites aux enfants alors que plus de 35 pays l’ont fait. Donner une fessée à un enfant semble encore être un acte éducatif admis dans notre pays.

Aparté personnel : mercredi 6 mars 2019, le Sénat a voté une loi qui interdit les violences physiques ou psychologiques à l’égard des enfants. A lire sur l’OVEO. Planète EJE

S’occuper du jeune enfant, du bébé, n’est pas qu’une question privée.

S ‘occuper du jeune enfant, du bébé est un sujet d’état.

Construire un nouveau monde s’élabore dès la petite enfance, dans le lien parent-enfant.

Maria Montessori (que vous avez mis de côté pour l’éducation Nationale) disait :

«si nous nous occupions des jeunes enfants différemment, le monde changerait»

C’est tellement vrai.

Respecter réellement le jeune enfant, offrir des adultes bien-traitants devrait être une cause nationale, mais depuis plusieurs gouvernements cela n’est pas une préoccupation.

Défendre un tel projet n’est pas utopique.

Les spécialistes de l’enfance (dont je fais partie) n’ont de cesse d’attirer l’attention sur l’empreinte fondamentale des premières années et les grandes personnes s’en moquent.

Ces spécialistes nous rappellent que, si les adultes représentent insécurité, incertitude ou encore manque d’amour et de tendresse, naîtront alors chez l’enfant non seulement des sentiments d’agressivité et de violences psychologiques contre lui-même, contre la société mais aussi des difficultés d’apprentissages qui entraînent ensuite de nombreuses dépenses.

De nos jours, les sciences humaines, neurologiques, voire quantiques, démontrent avec force combien ces postulats sont vrais. Mais la petite enfance n’est toujours pas une urgence.

Même les économistes, prix Nobel, déclarent que les problèmes économiques relèvent aussi de mécanismes affectifs.

Les comportements de violence, de furie que nous vivons depuis quelques temps trouvent aussi leurs origines dans l’éducation et cette cause est rarement évoquée.

Une éducation bienveillante, respectueuse de l’enfant ne fabrique pas des terroristes.

Se « faire sauter » est vraiment un signe de non-respect de soi et des autres.

S’aimer et respecter l’autre s’apprend dès les premières années. Non dans la soumission, obéissance, autoritarisme mais dans le respect et l’amour.

Nier ses connaissances, ne pas mener une politique petite enfance sérieuse et efficace conduisent non seulement à des résultats douloureux générant de grandes détresses sur de longue périodes pour les enfants comme les familles, mais aussi à l’élaboration de politiques coûteuses, erronées, pensées seulement en termes quantitatifs et curatifs.

Donc, il est du devoir des adultes de susciter l’épanouissement de l’enfant dans un contexte familial et sociétal propice à son développement et ce dès les premiers pas dans notre monde. C’est loin d’être le cas, et il semblerait que vous ayez des projets qui ne vont pas dans le bon sens. Si tel est le cas j’aurai perdu toute confiance en ces gouvernements qui se suivent.

Aimons et respectons réellement nos tout-petits.

Je vous demande, Monsieur le président, et je pense que de nombreux professionnels de l’enfance me suivent dans ces demandes :

  • De remettre le taux de qualification dans les structures à 50%. Le gouvernement, sous M. Sarkozy, a baissé la qualification dans l’accueil des enfants en crèche, je pense que cela ne voit dans aucun corps de métier…
  • De revoir le taux d’encadrement à 1/5 pour les marchants comme pour les non-marchants. Un.e auxiliaire doit actuellement s’occuper de 5 bébés. Imaginez-vous ce que cela représente ? Nous jouons avec la sécurité de base de nos enfants (bombe à retardement)
  • D’instaurer l’obligation de trois journées de formation en intra par an pour toutes les structures d’accueil.
  • D’organiser au rythme d’une fois tous les deux mois sur 2H des temps d’analyse de pratique si indispensable pour un accueil de qualité.
  • De revoir le financement des structures ; la fameuse PSU alourdit le travail et fait oublier les fondamentaux de l’accueil et fragilise la sécurité psychique des enfants.
  • De poser pour les MAM, micro-crèches, les mêmes règles de fonctionnement (assouplies) que pour l’accueil collectif.
  • De réfléchir à la retraite des professionnels de l’enfance : la difficulté de leurs fonctions n’a pas été prise en compte dans la réforme des retraites, ce qui me paraît aberrant devant la fatigue psychique et physique de ces professionnels (ces professionnels peuvent faire 35H en présence des enfants alors que d’autres professionnels, comme les enseignants n’ont pas le même temps en présence des enfants, la fatigue est autant importante)
  • De revoir la grille salariale de ces salariés. Il y a quelque-chose d’indécent, d’irrespectueux de proposer aux adultes qui s’occupent de nos enfants des salaires si peu valorisant. Un professionnel de la petite enfance a autant de valeur, si ce n’est plus qu’un trader ou commercial.
  • D’imaginer le passage des structures petite enfance sous le ministère éducation et de donner la gestion des classes maternelles aux éducateurs de jeunes enfants, beaucoup mieux formés que les enseignants a cette tranche d’âge
  • Et je ne vous parlerai pas des locaux, qui dans certains lieux relèvent d’une non considération pour les enfants.

J’ai rêvé à un ministère petite enfance, j’en ai rêvé…Mais rien.

Je serai honoré de vous parler de tout cela lors d’un entretien et je serai ce 28 mars face au ministère de la solidarité pour soutenir ces professionnels.

Recevez monsieur le président, mes respectueuses salutations, et s’il vous plaît soyez enfin un gouvernement qui écoute la voix des professionnels petite enfance.

Les jeunes enfants ne nous doivent rien, nous sommes leurs obligés. »

M. Deroo Arnaud

Le théâtre pour les jeunes enfants

Hier, jour de l’équinoxe du Printemps, j’ai accompagné une famille au théâtre, une mère avec son jeune enfant pour la pièce « d’un battement d’ailes« , jouée par Michelle Cajolet-Couture.

Je cite le descriptif de la pièce : « utilisant le même dispositif scénique que pour Envol, D’un battement d’ailes s’adresse aux plus petits dès 3 ans.

Un aéroport. La rencontre d’une dame pas comme les autres et d’un petit oiseau orphelin. Tombé du nid? Tombé du lit? Ou tombé de la vie? Mais peu importe, puisque rapidement, ils vont partager leurs peines, leurs miettes, leur solitude pour finalement tenter de s’entraider… Mais attention, la peur rôde partout !!! Heureusement qu’un ami inespéré, un Chat-Poubelle, un rien vilain, un rien coquin veille au grain… »

Cette pièce est un joli rayon de soleil et pourtant ce n’est pas un manque par chez nous !

C’est un court spectacle son, lumière, musique, ukulélé et chant, poétique et drôle. Le temps qu’il fallait pour les plus jeunes, avec ce qu’il fallait d’intrigues, de personnages, de poésie, de rire et de mystère. Je l’ai trouvé parfaitement adapté aux jeunes enfants. Le plus jeune dans la salle n’avait pas 3 ans et était tout ouïe. L’actrice a un panel expressif impressionnant. Nous avons, pour la plupart, tous ri et été fasciné ! (oui, j’observe souvent les autres spectateurs, surtout les enfants).

Le théâtre peut être une belle première expérience culturelle et peut donner des indices pour savoir si un enfant parviendra à rester en place dans une salle obscure. Ici, la lumière s’est atténuée au fur et à mesure, peut-être pour rassurer les plus jeunes. C’était appréciable, en tous cas.

La sacro-sainte École de la République

Précision : l’école n’a jamais été obligatoire. L’obligation, c’est l’instruction (à l’école, à la maison ou ailleurs).

Mes souvenirs :

L’école, je l’ai vécue comme une corvée. Je n’ai gardé que de rares souvenirs. Aucun souvenir de la maternelle, même en regardant des photos. L’école primaire, c’était long et ennuyeux, pire qu’ennuyant (l’ennui, c’est positif pendant quelques instants, pas quelques années). J’y ai perdu une part de ma spontanéité. Je suis devenue encore plus réservée et je me suis effacée. C’est mon ressenti d’enfant, dont je me rappelle adulte. J’y suis allée dès mes 3 ans, parce que mes parents travaillaient, comme la majorité de mes pairs et des enfants d’hier et d’aujourd’hui. La fréquentation de l’école maternelle a connu une constante augmentation depuis les années 50. Elle est fréquentée à 97% depuis bien longtemps. Pourtant,

L’Assemblée nationale a voté, 
dans la soirée du 
mercredi 13 février 2019, 
l’abaissement de l’âge de 
l’instruction obligatoire 
de 6 ans à 3 ans.

Je pensais naïvement qu’il y avait des urgences plus impératives que ça ! Était-ce vraiment une mesure indispensable ? Qu’est-ce que ça changera ? Est-ce que ce sera ENFIN suivi d’une formation spécifique pour les enseignants et le personnel périscolaire sur le développement des jeunes enfants ? Un enfant de 3 ans est très jeune… Y aura t-il des inspections pour les familles choisissant l’Instruction En Famille (IEF), dès 3 ans ? Quels seront les critères pour « juger » l’instruction donnée à un enfant qui évolue/apprend selon ses intérêts et son développement propres ?

Aparté : l’école maternelle porte mal son nom. Ce lieu n’a plus grand chose de maternant ou maternel (l’a t-il eu un jour ?). En Suisse, ça s’appelle école enfantine, c’est déjà plus proche de la réalité.

Mon expérience professionnelle et personnelle :

En maternelle et primaire, j’ai constaté, avec regret,  un manque flagrant de connaissances de ce qu’est un enfant entre 3 et 5 ans…De vivre la scolarité de mes fils, à dix années d’intervalle, me laisse encore pantoise quand  j’entends de la bouche des « maîtresses », des « ATSEM/ASEM », des « dames du périscolaire et de la cantine », des paroles que l’on n’adresserait même pas à un chien ! Certes, il y a des hommes. Trois. Mon Cadet raconte qu’il les connaît parce qu’on leur dit que si les enfants ne sont pas sages, ils iront chez maître untel ou dans le bureau d’Untel… Super ! la figure masculine est une menace, comme si c’était un ogre !!

Je n’ai pas eu de chance ou alors mon regard ne voit que le négatif ? Que nenni. Je remarque aussi les avantages à la collectivité : socialisation, découverte d’autres intérêts, ouverture à un vaste monde, initiation à des sports, à la musique, expression créative (normalement sans limites), mais quel est l’équilibre comparé au reste : faible ou absence d’estime de soi/confiance en soi. Recevoir des ordres génère souvent une obéissance/soumission ou une rébellion avec pour résultat des enfants passifs ou hyperactifs, au choix, etc.

Mes enfants sentent sûrement ma réticence. Malgré cela, ils se sont rendus et se rendent à l’école tous les jours. Ce qui m’attriste, c’est que le Cadet a de plus en plus de périodes pendant lesquelles, il ne veut plus y aller…Il aura bientôt 5 ans. Depuis qu’il a 3 ans, il fréquente la Maternelle et se plaint régulièrement, en pleurant. Il préférerait rester avec sa famille. La rentrée lui avait plu, il avait compris cette opportunité de jouer dans un autre environnement, mais cela a duré un temps. La Maternelle, ça devrait être rassurant, amusant, palpitant, jouissif même ! Les enfants devraient y aller en courant ! Et bien, je connais peu d’école dans lesquelles c’est comme ça.

Pourquoi aller à l’école ?

Les enfants vont à l’école pour apprendre et comment apprennent-ils ? En jouant !! Alors pourquoi y jouent-ils de moins en moins ? Pour quelle raison, l’adulte intervient-il autant, au détriment des apprentissages ? Je me souviens quand mon fils aîné est allé à l’école à 2 ans et demi, pour libérer la place en crèche (la directrice était convaincue qu’il était prêt, à mon grand désespoir). Sa maîtresse m’avait dit qu’il était dans la lune…parce qu’il regardait les trains (fan de train, l’école donnait sur la voie ferrée !) au lieu de se ranger à la sonnerie de fin de récré. J’étais tellement stupéfaite par sa remarque que je n’avais rien répondu (je n’étais pas encore EJE). A 2 ans et demi, qui demande à un enfant, fan de train, de se ranger quand ça sonne, sans aller le chercher, lui parler, lui expliquer plusieurs fois, voire à chaque fois ??!!

Nos enfants vont-ils à l’école parce que, nous parents, travaillons ? Sincèrement, est-ce que nous scolarisons nos enfants pour la qualité de l’instruction proposée par l’éducation Nationale ? Oui et non. Je me suis sentie longtemps incapable d’instruire mes enfants comme l’école le fait. Logique ! La vie n’est pas un programme d’apprentissage. Par contre, les enfants apprennent autant et autrement avec leur famille, sur la Vie. Mais je travaille et le père aussi, que faire de nos enfants pendant que nous nous rendons dans un autre lieu qui ne les accueille pas eux ? De nombreuses alternatives m’ont tentée et me font encore de l’œil, de loin : École Montessori, École Dynamique/démocratique. École Steiner Waldorf… Pour un seul de ces choix, tout notre mode vie est à remettre en question. Comment gagner plus d’argent ? Aucun de nos employeurs n’a prévu de nous augmenter en conséquence et aucun de nous ne joue à la loterie.

Le ministère de l’éducation nationale VS le ministère des Solidarités et de la Santé :

J’ignore s’il existe réellement une guéguerre entre le ministère de l’éducation nationale et celui des affaires sociales mais le métier d’éducateur de jeunes enfants prépare des professionnels tout indiqués pour cette tranche d’âge, depuis 1974 !!! De nombreuses idées ont été mises en pratique avec des résultats efficients. Ainsi, les jardins d’enfants, les classes passerelles ont répondu aux besoins spécifiques des enfants lors de cette transition préscolaire entre 3 et 5 ans, pour préparer en douceur à l’entrée en cours préparatoire (CP).

La réponse est l’instruction obligatoire à 3 ans ?! A ce niveau de surdité des hautes sphères, j’avoue que je reste bouche bée. Ou alors quelque chose m’a échappée…l’égalité des chances ? Mouais, sans commentaires.

Évidemment, les dommages collatéraux de cette loi se font déjà sentir :  les jardins d’enfants, quel est leur avenir ?

« Pour la FNEJE : priorité à la qualité de l’accueil
Rappelons que la FNEJE, dès l’annonce du projet de loi au printemps 2018, a pris clairement position. Sans remettre en cause le principe de l’instruction obligatoire à trois ans, elle s’inquiétait de ce qu’une telle loi puisse « démanteler les dispositifs déjà existants et qui ont fait leur preuve tels que les classes passerelles et les jardins d’enfants. » Et rappelait d’une part son attachement à la qualité de l’accueil et d’autre part que la formation des EJE les préparait travailler auprès des enfants jusqu’à leurs 6 ans. »

La pétition : NON A LA DISPARITION DES JARDINS D’ENFANTS ET DES CLASSES PASSERELLES

Quel financement pour les écoles privées sous contrat ?

Lectures :

Longtemps, je me suis ennuyée à l’école, Lola Vanier

https://www.contrepoints.org/2018/03/28/312804-ecole-obligatoire-des-3-ans-la-fausse-bonne-idee

Lecture 12. Littérature jeunesse

Coup de cœur 2018. Des mêmes autrice et illustratrice que mon coup de cœur de 2017 !
Ce troisième titre est une pure merveille à mes yeux qui se sont remplis de larmes à sa lecture.
Je vous présente la troisième pépite des éditions Lire au Monde :
Pour toujours

C’est un très bel hommage aux grands-parents.
Dans ma famille, j’ai fait l’expérience de la différence et de l’absence. Tout autour de moi, j’observais des familles qui semblaient unies et heureuses. Les camarades étaient accueillis par des papis et des mamies à la sortie de l’école. Ils leur préparaient des gâteaux, ils jouaient avec eux. Chez moi, ce n’était rien de tout ça. J’ai fini par trouver la seule grand-mère présente dans mon entourage, bizarre (et venant d’une enfant dite bizarre, c’était le comble !)
Quand j’ai rencontré le père de mes enfants, j’étais enthousiaste à l’idée de découvrir sa famille « normale ».  Mes fils ont deux grands-parents paternels qui ressemblent un peu plus à ceux de ce livre. Je ne dénigre pas ma famille maternelle. Elle est extraordinaire. Sa particularité est la distance qui nous sépare d’elle. Les liens en souffrent sur le long terme.
Ce livre est d’autant plus émouvant qu’il évoque aussi la distance, sur moins de kilomètres. Un train suffit à les rapprocher. C’est l’avion pendant toute une nuit ou toute une journée qu’il faut prendre pour des retrouvailles avec ma famille.
Le rôle des grands-parents a déjà occasionné des questions de la part de mon Cadet, notamment par le biais des dessins animés. Par exemple, les grands-parents de Caillou sont très présents dans la vie de ce garçon et de sa sœur. Cette famille respire le bonheur et représente peut-être même la famille idéale ou une idée de la perfection. C’est une fiction. Si une famille de ce genre existe dans la vraie vie, je veux la rencontrer !!! Mon fils aîné s’est adapté à la particularité de ma famille, tout comme moi. Il a eu la chance de grandir aux côtés de ses deux grands-mères et d’un grand-père. Il a aussi tissé un lien fort avec son grand-père maternel, malgré les milliers de kilomètres entre eux. Le cadet a une relation différente avec tous ses grands-parents du fait de la distance des 4. Alors la période des pourquoi a été intense : « pourquoi je n’ai jamais vu ton papa ? Pourquoi mamie ne vient pas me chercher plus souvent à l’école ? Pourquoi papi et mamie sont loin ? Pourquoi ils ne sont pas là à mon anniversaire ? etc.»
Ce livre permet d’aborder la joie et la tristesse autour des retrouvailles et des séparations. C’est beau et juste.
Merci à Valérie Guénec pour le choix des mots. C’est tendre et poétique.
Gratitude à Roseline d’Oreye pour ses illustrations vivantes et colorées.
Voilà une idée cadeau aux grands-parents, à glisser sous le sapin !

C’était la dernière lecture partagée de l’année. Je continuerai à publier mes coups de cœur littéraire en rapport avec l’enfance, de temps en temps.

« Ma reum » ou comment aborder le harcèlement…

Sujet délicat.

Après avoir visionné « ma reum« , comme par hasard quand des enfants, scolarisés en primaire, m’en parlent au boulot…voici un blabla déstructuré. J’ai trouvé ce film, classé dans la catégorie comédie, plus dramatique que drôle. Certes, il est complètement barré. C’est un humour très particulier. Personnellement, j’ai eu du mal à rire. J’étais plus choquée. Pourtant c’est trop politiquement correct et à peine réaliste. Y’ a rien d’étonnant à ce que les 3 harceleurs soient si antipathiques, les personnages sont des caricatures…La « reum », jouée par Audrey Lamy, pète clairement un boulon. C’est tout ce que je dévoilerai de ce long-métrage.

Pour commencer ce sujet un peu fourre-tout, j’ai besoin de définitions :

harceler , verbe transitif

  • Sens 1

    Faire subir à quelqu’un de petites attaques souvent répétées. Tourmenter, importuner quelqu’un.

    Synonymes : s’acharner, agacer, enquiquiner, importuner, attaquer, miner, fatiguer, malmener

le harcèlement c’est quoi ?

"Le harcèlement se définit 
comme une violence répétée
qui peut être verbale, 
physique ou psychologique. 
Cette violence se retrouve 
aussi au sein de l’école. 
Elle est le fait d’un ou 
de plusieurs élèves 
à l’encontre d’une victime 
qui ne peut se défendre.

Lorsqu’un enfant est insulté, 
menacé, battu, bousculé 
ou reçoit des messages injurieux
à répétition, on parle donc de harcèlement."

Donc, si j’écris que ça commence dès la crèche, est-ce que ça choque quelqu’un  ?

Mise à part l’intention qui me semble inexistante chez les tout-petits, jusqu’à peut-être 4 ans, nos tendres chérubins sont tour à tour harceleur et harcelé dès leur plus jeune âge quand ils sont en collectivité et même en famille. C’est une forme d’exploration, si je puis dire. Logiquement, ça devrait s’arrêter, grâce à l’exemple des adultes, entre autres… Alors qu’est-ce qui cloche ? Pourquoi le harcèlement prend cette tournure dès l’école primaire, voire maternelle ? Si j’avais un semblant de réponse, je serai ravie de le partager. Cette recrudescence à l’école primaire est questionnante :

Qu’est-ce qui pousse un élève à faire souffrir ses camarades ?

D’après une étude d’Alana James, de la National Society for the Prevention of Cruelty to Children, une partie des harceleurs reproduit ainsi des maux dont ils ont eux-mêmes été victimes.

Dans Le Harcèlement scolaire en 100 questions, Emmanuelle Piquet estime ainsi que les auteurs de violences au collège ne sont pas nécessairement malheureux. Selon la psychopraticienne, ils cherchent avant tout à être populaires. Et donc à prouver leur ascendance sur les autres, jusqu’à se montrer brutaux. 

Qu’est-ce qui fait qu’un élève s’abstient de se défendre ?

Pourquoi Maxime n’a-t-il rien dit ? « J’avais trop peur des représailles et des moqueries », répond le jeune garçon. Il avait pourtant prévenu les surveillants de son collège sur sa situation : « ils n’ont jamais rien fait », assure-t-il. A la maison, l’adolescent fait semblant, « pour ne pas inquiéter » ses parents. « Je m’étais dit que je préférais subir », lâche t-il. « Mais au moins j’étais tranquille ».

 

Ce clip a été critiqué par des enseignants en 2015…Le personnage de l’enseignante donne, selon eux, une image négative de l’EN… j’ai déjà rencontré des maîtresses de ce genre…

Je trouve que le film « ma reum » met aussi à mal le rôle des enseignants dans les cas de harcèlement. Dans ce film, il y a une seule enseignante et elle remplit sa mission, mais l’équipe éducative est inexistante ! Est-ce un choix du réalisateur ? Sûrement. A partir du moment où cette maman décide de « faire justice » elle-même, rien n’aurait pu l’arrêter ?

Dans les témoignages des enfants que j’ai écouté récemment, l’équipe des enseignants semblent minimiser ce que les enfants victimes leur racontent. Les enfants finissent par ne plus rien dire. Ils n’ont plus du tout confiance en les adultes qui les encadrent. Ils sont comme livrés à eux-mêmes. La récréation devient source d’angoisse, puis l’école en elle-même.

Il existe une journée nationale de lutte contre le harcèlement à l’école. Non au harcèlement propose des vidéos, des outils de prévention, d’information et de sensibilisation. L’éducation nationale s’est saisi du phénomène et a publié de nombreux supports pour les équipes éducatives. Reste plus qu’aux écoles, collèges et lycées de s’en saisir.

C’est un sujet grave. Il mérite toute notre attention.

« Il fait ses nuits !!! »

Qu’est-ce que cela signifie ?

Y’a un truc qui me chiffonne dans cette expression qui n’a jamais le sens qu’on lui donne.
Sans parler de la sempiternelle question :

-« Est-ce qu’il fait ses nuits ? »

-« Mais de quoi je me mêle ?!!!? Je t’en pose des questions personnelles ?! Y’a t-il une compétition du bébé qui fera « ses nuits » le plus vite possible ? Est-ce que tu vas me proposer ton aide nocturne ? »

Attention scoop en approche…

Tous les bébés font LEUR nuit !! Siiiiiiiii !!

La réalité :

Ils dorment à LEUR façon, selon LEUR horloge biologique, LEURS besoins et LEUR environnement.

Par contre, ils font rarement les nuits de leurs parents. Un bébé est-il un adulte ? Non. En fait, « dormir comme un bébé », c’est une légende urbaine, un hoax, une des nombreuses fake news qui peuplent le monde des bébés.

Pour parler de ma petite vie, je n’ai aucune honte à avouer que je ne fais pas les nuits exigées par certains adultes. Le commun des mortels a décrété qu’un adulte doit dormir 8h max entre 23h et 7h, sans déranger personne. Or, j’ai besoin de 10h de sommeil. Je tiens mal avant 22h. Me lever avant 7h a été un échec cuisant à chaque fois que j’ai fait la tentative d’un genre de « miracle  morning ». En plus, je me réveille la nuit, soit parce que je/j’ai :

  •  soif
  • chaud ou froid
  • fait un rêve
  • une idée
  • rumine les événements de la journée
  • besoin de vider ma vessie
  • entendu un bruit
  • change de cycle
  • un moustique me fait suer etc.

Je ne parle même pas du temps où mes enfants me réveillaient et me réveillent encore la nuit, ça c’est une autre histoire !

Ça m’arrive même de réveiller mon chéri. Pour parler. Et oui, je cododote avec l’homme qui partage ma vie, contrairement aux mœurs d’un autre temps, quand les époux faisaient chambre à part.

je suis fan des dessins de Fanny Vella que je suis sur Instagram @mickaella974 #planeteEje

Les critiques :

J’en profite pour digresser sur ceux qui cododotent avec leur animal de compagnie mais trouvent cela presque immoral de dormir avec bébé et un enfant ! (j’en ai rencontré un tas !)

Dessins de la talentueuse Fanny Vella

Je viens d’une famille dans laquelle j’ai observé des dodos partagés entre parents et enfants. J’ai aussi adoré rejoindre ma mère dans le lit parental dès que mon père se levait. C’est ce qu’on appelle aujourd’hui du cododo ou co-sleeping et parfois du maternage quand il y a aussi du portage et un allaitement non écourté. Je préfère parler de parentage, de plus en plus souvent, les deux parents sont concernés.

Mes essais-erreurs :

A la naissance de mon premier enfant, j’ai essayé de me conformer aux mœurs du « bébé seul dans son lit dès la maternité ». Mon cœur de maman sentait bien que c’était cruel et inhumain. Mon bébé avait passé plusieurs mois dans un environnement sécurisant, chaud, plein de vibrations, de sons, de sensations… D’un coup, j’exigeais de lui qu’il se débrouille dans un lit, allongé et seul pendant plusieurs heures…Quand j’y repense, c’est une sacrée ineptie de cesser d’écouter son cœur de mère pour faire ce que préconise un ou une parfait(e) inconnu(e), sous prétexte qu’il est praticien de la santé et/ou du social. Qui sait mieux qu’un parent ce qui convient à son enfant, en général ??

La littérature jeunesse

Elle s’est saisie des difficultés engendrées par cette volonté de faire dormir son petit loin de sa mère. {Bah oui, le petit il rejoint naturellement le lit de ses parents pour se rassurer.} Comme si c’était anormal de dormir tous ensemble… L’important c’est bien de dormir ! Oui ?

   

Et voilà un titre qui fait la différence et que j’affectionne particulièrement   :

Chez moi

Mon voisin Totoro

En conclusion :

Il fait ses nuits ? A la sortie de la maternité ? Avant ses 3 mois ? Et bien désolée de casser le mythe mais ça peut vite changer ! Y’a bien un âge avant d’être adulte où votre chérubin vous rappellera qu’il existe aussi la nuit.