⚠️ Attention ⚠️ effet de surprise gâché : sujet qui va déplaire. Âmes sensibles s’abstenir. Et précision : c’est mon avis sur le sujet.
Depuis ma formation, je dis haut et fort, à qui veut bien l’entendre, qu’il persiste un fossé (voire un gouffre) entre la formation et le terrain. Malgré les stages ou surtout grâce aux stages ? Hélas, cela dépend. Soit l’étudiante (c’est le féminin qui l’emporte) a la chance d’être en stage sur le terrain pour travailler et se rendre compte que mettre la théorie en pratique, c’est hyper complexe. Soit elle papote dans un bureau (véridique). Forcément le contraste avec le premier contrat de travail est saisissant, quoiqu’il arrive.
Je parle en mon nom, hein. Pas de panique. {De toute façon, ce site est perdu dans les méandres d’internet. Peu, voire plus du tout de lecteurs et contenu pas du tout politiquement correct donc encore moins populaire. Peu de risques de faire des vagues et encore moins des tsunamis. Ça m’arrange bien. Les coulisses me plaisent bien mieux que la scène.} Il semblerait que je ne sois pas la seule à penser ainsi.
J’ai croisé quelques-unes (jamais de quelques-uns) de mes congénères, pardon collègues de même formation sur le terrain. Je nous trouve évanescentes parfois ou à l’opposé « grande goule qui sait mieux que tout le monde », rarement des EJE efficaces. Je me case un peu dans les 3 catégories citées. Il y en a sûrement d’autres. Finalement avec la même formation, nous sommes toutes et tous autant d’EJE que nos personnalités, avec souvent beaucoup de points communs ou parfois, étonnamment aucun. Tout est possible.
Ce que je regrette dans cette formation c’est le manque de suivi psychologique. A mon sens, nous devrions obligatoirement suivre une thérapie. Ça me semble indispensable pour interroger le « pourquoi d’un choix de métier avec des jeunes enfants ». Et par la même occasion interroger notre enfance. Pour quelles raisons ?
- Éviter de transposer, en premier lieu. Notre éducation n’est ni la meilleure ni la pire et n’a rien à faire sur notre lieu de travail. Et encore moins celles de nos enfants quand on en a,
- faire place nette, de nos traumas et traumatismes, les plus douloureux. Ou si c’est trop long, les identifier et les accepter…et vivre avec sans rien faire subir aux autres.
- BREF laisser nos casseroles en dehors de notre travail. C’est déjà très bruyant.
Quitte à continuer pendant nos années de travail, si nécessaire, mais au moins éclairer nos parts d’ombres, un minimum. Parce que sur le terrain, c’est miné et les risques d’explosion sont récurrents.
Le quotidien avec des jeunes enfants, c’est harassant. Le quotidien entre femmes, c’est des embrouilles souvent assurées. Inutile de se voiler la face.
Il est nécessaire d’être plus que forte. C’est même vital. Faire carrière sur le terrain, c’est au-dessus de mes forces, par exemple. Je l’ai exprimé maintes fois. Toute mon admiration à celles qui l’ont fait. J’ose à peine imaginer la retraite…{Quand je constate l’état de santé de ma mère, auxiliaire de puéricultrice, j’ai des raisons d’avoir des craintes. Ce métier l’a usée. Elle profite à peine de la vie.}
C’est encore un bla-bla sans recette magique-miracle. En fonction de chacune, nous savons souvent rapidement si ce métier est vraiment fait pour nous. C’est important de bien écouter la petite voix qui murmure avant qu’elle ne se mette à hurler. L’épuisement peut être tel, que c’est impossible de passer à côté de cette remise en question. C’est sous-payé, sous-reconnu, sous-évalué et on peut finir sous l’eau à cause des changements d’équipe permanent, des absences répétées. C’est à peine compatible avec une vie de famille. Bref, c’est à réfléchir plutôt DEUX fois qu’une. Ou alors il faut un mental et des ovaires en titane.
C’est un métier extrêmement enrichissant. Il mérite des professionnel.le.s stables et fiables. Ainsi qu’énormément de réflexion professionnelle. La conviction qui me semble la plus importante c’est l’ENGAGEMENT. Aimer les enfants ne suffit pas du tout. Et surtout si vous voulez plus que gagner votre vie, l’éducatif et le social sont les mauvais endroits. Notre valeur y est invisibilisée.