Dans ma famille, j’ai fait l’expérience de la différence et de l’absence. Tout autour de moi, j’observais des familles qui semblaient unies et heureuses. Les camarades étaient accueillis par des papis et des mamies à la sortie de l’école. Ils leur préparaient des gâteaux, ils jouaient avec eux. Chez moi, ce n’était rien de tout ça. J’ai fini par trouver la seule grand-mère présente dans mon entourage, bizarre (et venant d’une enfant dite bizarre, c’était le comble !)
Quand j’ai rencontré le père de mes enfants, j’étais enthousiaste à l’idée de découvrir sa famille « normale ». Mes fils ont deux grands-parents paternels qui ressemblent un peu plus à ceux de ce livre. Je ne dénigre pas ma famille maternelle. Elle est extraordinaire. Sa particularité est la distance qui nous sépare d’elle. Les liens en souffrent sur le long terme.
Ce livre est d’autant plus émouvant qu’il évoque aussi la distance, sur moins de kilomètres. Un train suffit à les rapprocher. C’est l’avion pendant toute une nuit ou toute une journée qu’il faut prendre pour des retrouvailles avec ma famille.
Le rôle des grands-parents a déjà occasionné des questions de la part de mon Cadet, notamment par le biais des dessins animés. Par exemple, les grands-parents de Caillou sont très présents dans la vie de ce garçon et de sa sœur. Cette famille respire le bonheur et représente peut-être même la famille idéale ou une idée de la perfection. C’est une fiction. Si une famille de ce genre existe dans la vraie vie, je veux la rencontrer !!! Mon fils aîné s’est adapté à la particularité de ma famille, tout comme moi. Il a eu la chance de grandir aux côtés de ses deux grands-mères et d’un grand-père. Il a aussi tissé un lien fort avec son grand-père maternel, malgré les milliers de kilomètres entre eux. Le cadet a une relation différente avec tous ses grands-parents du fait de la distance des 4. Alors la période des pourquoi a été intense : « pourquoi je n’ai jamais vu ton papa ? Pourquoi mamie ne vient pas me chercher plus souvent à l’école ? Pourquoi papi et mamie sont loin ? Pourquoi ils ne sont pas là à mon anniversaire ? etc.»
Ce livre permet d’aborder la joie et la tristesse autour des retrouvailles et des séparations. C’est beau et juste.
Merci à Valérie Guénec pour le choix des mots. C’est tendre et poétique.
Gratitude à Roseline d’Oreye pour ses illustrations vivantes et colorées.
Voilà une idée cadeau aux grands-parents, à glisser sous le sapin !
C’était la dernière lecture partagée de l’année. Je continuerai à publier mes coups de cœur littéraire en rapport avec l’enfance, de temps en temps.